LIBIDO, SEXTOYS, INFIDÉLITÉ : QUAND CONFINEMENT RIME AUSSI AVEC PLAISIR

Les effets de la situation sur notre sexualité étonnent, et nous poussent aussi à reconsidérer notre emploi du temps du week-end. Quitte à ne pas bouger, autant prendre son pied.

Le confinement a des vertus insoupçonnées. Sexuelles, surtout. La faute (ou grâce) à une suppression de nos distractions habituelles, nécessaire en temps de crise sanitaire. Les sorties, les verres, les restos, les promenades au parc et les visites au cirque (sait-on jamais) ont disparu du jour au lendemain, au profit de longues heures d’un ennui plus que palpable. Ou de parties de jeux de société sans fin, pour celles et ceux qui cohabiteraient avec des humains miniatures en perpétuelle quête d’activités – quelle idée. 

Dans un cas comme dans l’autre, le désir gronde. La proximité avec notre partenaire nous émoustille, le trop-plein de temps libre laisse voyager notre imagination sur le terrain enivrant des fantasmes. On ne pense qu’au cul, c’est en tout cas ce qu’assurent les sondages, et on profite de n’avoir rien d’autre à foutre que de rester chez soi pour passer de la théorie à la pratique. Solo ou en couple, pendant cette parenthèse angoissante, tous les moyens sont bons pour se faire du bien. La preuve.

La libido grimpe en flèche

Les statistiques sont formelles. Depuis le 17 mars, un tiers des 1200 personnes interrogées pour une étude menée par WeVibe (boîte de sextoys connectés) l’affirment : ils et elles ont plus envie de faire l’amour maintenant qu’à l’époque où leur vie entière ne tournait pas entièrement autour du lit, et où passer la porte était monnaie courante. Un quart confie même avoir l’impression que leur partenaire ressent la même chose : une excitation non négligeable qui mène forcément à plus de jouissance. Il faut dire que l’occasion est parfaite pour bosser sur son plaisir. Impossible de mettre un pied dehors, autant faire monter la température dans la chambre à défaut de pouvoir profiter des rayons chauds du soleil. 

Il y a deux écoles : celle qui pense que la fin du confinement verra naître une pluie de divorce, celle qui penche pour le baby boom. Optimistes, on préfère croire en la dernière. Ou plutôt en tout ce qui y mène. En l’épanouissement des sens, l’orgasme multiple, et l’exploration de sensations qui ne riment pas forcément avec pénétration, ni duo. Le rapport a d’ailleurs mené son enquête du côté de la masturbation, et 50 % des couples vivant ensemble admettent y penser davantage, comme 73 % des partenaires séparé.e.s par l’actualité. Les recherches ne parlent pas des célibataires, dommage, mais quand on voit que les ventes de sextoys sont en plein essor, on a notre idée sur la question.

Le boom des jouets pour adultes

Il faut croire que certains marchés sont plus chanceux que d’autres. Et bénéficient d’une solidarité sans faille. La crainte de ne pas pouvoir être satisfait.e autrement que par ses doigts pendant un long moment a poussé les Français.e.s à s’équiper en conséquence. Comme on les comprend. Après quatre parties de Monopoly d’affilée, nous aussi on préférerait se faire vibrer au lieu de tenter de couler la banque – et la mauvaise foi de son propriétaire. On se voit déjà prétexter un coup de barre pour s’isoler, et se caler sous la couette avec un modèle dernier cri – sans mauvais jeu de mots. On appuie sur le bouton et on décolle en douceur, puis plus intensément. On en a l’eau à la bouche…

Reprenons nos esprits, l’info n’attend pas. En France, on parle tout de même d’une augmentation des ventes de 40 % chez Womanizer par exemple. Le site propose un objet éponyme dont beaucoup ont vanté les mérites (il stimule le clitoris grâce une succion technologique), et il serait peut-être temps de tester ses prouesses par nous-mêmes. Un projet pour ce week-end ? Ce qui est sûr c’est que se masturber est à la portée de tout le monde. Même celles et ceux chez qui l’entente semble compromise par une intimité poussée à l’extrême (comprendre être h24 ensemble). Quoiqu’il existe d’autres solutions plébiscitées pour s’évader sans quitter le nid. 

(In)fidèle au poste

Qui dit confinement dit forcément rester chez soi coûte que coûte. C’est plutôt clair, on nous le rabâche (à juste titre) depuis des semaines. Et si on pense surtout à la longue attente avant de revoir nos potes ou notre famille, d’autres rencontrent des problèmes de logistique relationnelle plus officieux. Car effectivement, retrouver son amant.e dans un coin de chambre louée à la va-vite à deux pas du boulot, quand les déplacements autorisés ne concernent que les besoins de première nécessité, semble compromis. On aurait pu croire que la tendance adultérine sombre, c’est pourtant tout le contraire. 

Le site Gleeden, qui prône les écarts de parcours comme d’autres les happy endings, a dévoilé le trafic exceptionnel qu’il connait depuis que les Français.e.s ne sortent plus. En tout, 260 % de visites et 170 % d’inscrit.e.s en plus comparé à d’habitude. Les conversations seraient passées de 1 heure à 2h30, et 76 % des utilisateurs auraient recours à la sortie d’urgence : secouer son téléphone pour éteindre immédiatement l’appli. Pratique. D’après la marque, ce qui pousse à franchir la ligne de l’infidélité, c’est la trop grande proximité avec celui ou celle qui partage notre vie. Ironique, quand on sait que c’est aussi la raison pour laquelle certains couples se rapprochent sexuellement. L’envie d’échanger aussi, de se livrer sur un quotidien conflictuel et oppressant avec quelqu’un qui comprend, penche dans la balance de l’extra-conjugalité. Ou simplement le désir de s’envoyer en l’air à distance, sextos à l’appui. 

A croire que le confinement réveille réellement toutes nos pulsions.

Article de Pauline Machado


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