L’EXCISION : COMPRENDRE ET AGIR

À l’occasion de la Journée des droits des femmes, le dimanche 8 mars, on a décidé d’aborder un sujet encore trop tabou : l’excision.

En France, et partout dans le monde, beaucoup de femmes sont concernées par l’excision. Il existe plusieurs associations qui luttent, chaque jour, contre cette pratique. La team Paulette a rencontré la présidente et la co porte-parole de l’association Excision, parlons-en !.

L’excision, c’est quoi ?

L’excision touche plus de 200 millions de femmes dans le monde. A chaque minute, 6 fillettes sont excisées. Cette pratique consiste à enlever le clitoris au corps de la femme. On parle de mutilation sexuelle féminine. C’est une coutume culturelle venant majoritairement d’Afrique. 

Pourquoi l’excision ?

L’excision a vu le jour en partie à cause d’anciennes croyances, de mythes. En effet, quelques communautés pensent que cette pratique aide à la fécondité des femmes, est plus hygiénique et également parce que ça rendrait les femmes plus attrayantes. 

Il est aussi question d’interdire aux femmes d’avoir accès à l’orgasme, qui serait considéré comme malsain et immoral. C’est une forme de domination masculine.

Pour d’autres communautés, l’excision permet de protéger une identité culturelle et de continuer à pratiquer les traditions. Et d’autant plus quand les familles migrent vers d’autres pays. Elles souhaitent garder leur héritage culturel.

Dans quels pays ? 

L’excision est pratiquée dans 29 pays d’Afrique et du Moyen-Orient. Mais aussi en Asie, comme en Irak, en Inde, ou encore au Pakistan. L’Amérique du Sud est également concernée, notamment en Colombie ou au Pérou. Sans oublier les pays de la diaspora où l’excision n’est pas traditionnellement pratiquée. On retrouve l’Europe, les Etats-Unis, le Canada et l’Australie. 

En bref, toutes les femmes du monde entier sont touchées par l’excision. 

Les risques

La mutilation sexuelle présente de grands risques comme des douleurs intenses, des saignements voire une hémorragie, des infections, le VIH, le plaisir sexuel diminué, des complications obstétricales, des répercussions sur le nouveau-né, de fortes conséquences psychologiques et plus grave encore : la mort. 

« Notre travail est de faire en sorte que les femmes soient informées de ces risques pour qu’elles puissent prendre le contrôle sur leur corps, leur vie, et qu’elles puissent aller chercher de l’aide autour d’elles, dans des structures adaptées comme les associations de proximité ou les hôpitaux », confie Juliette, co porte-parole d’Excision, parlons-en!.

Comment lutter contre l’excision ?

En éduquant et en informant les jeunes femmes et les mères sur le sujet pour qu’elles reprennent le contrôle de leur corps et qu’elles refusent l’excision pour leur progéniture. Il est également primordial d’informer les hommes et les garçons. Il faut créer des liens entre les pays d’origine et les communautés de diaspora. Agir sur les territoires nationaux. Continuer de dire NON à l’excision.

« Il est important de mobiliser davantage les personnes concernées dans la diaspora. C’est ce que l’on fait actuellement, on organise des rencontres. Il faut aussi impliquer les hommes et continuer la sensibilisation notamment grâce à notre campagne Alerte à l’excision. », nous explique Diaryatou Bah,  présidente de l’association Excision, parlons-en !

« Ce qui est aussi très important, c’est la partie sensibilisation et communication car prévenir de l’excision, c’est vital », ajoute Juliette.

Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site internet Excision, parlons-en !

Article d’Alicia Desrivieres

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