LE SOLEIL EST DE RETOUR, JE NE SUIS QUE JOIE, ET IL SEMBLERAIT QUE CE NE SOIT PAS UNIQUEMENT PSYCHOLOGIQUE

Ode au beau temps et aux températures clémentes qui me donnent enfin envie de bouger du fond de mon lit.

Nous sommes au lendemain du printemps et pour une fois, la saison tient ses promesses. Les oiseaux chantent, les températures sont douces, le soleil brille. Les Parisiens sont presque de bonne humeur et j’ai même cru déceler une pointe de sourire sur le visage du serveur des Deux Magots en allant engloutir un éclair au chocolat contre mon PEL avant-hier. C’est dire l’effet positif quasi miraculeux que trois rayons peuvent avoir sur notre santé mentale à toutes et à tous. J’avoue qu’après six mois de grisaille pas forcément glaciale (ce qui est relativement inquiétant) et de pluie fine qui a le don de transformer ma frange lisse en crin de cheval pré-tresse de concours, je revis aussi. Le beau temps donne clairement envie de foutre autre chose de sa journée que de se repasser l’intégralité de Gilmore Girls pour la troisième fois, un bol de Country Crisps au chocolat noir sous la main. Et même si l’idée reste séduisante, ça fait du bien d’ouvrir ses horizons et de repenser aux merveilles que le monde extérieur a à nous offrir.

Sortir sans glisser sa doudoune Uniqlo sous son manteau, prendre un sac trop petit pour un parapluie, ne pas craindre la maladie à chaque coup de vent sournois, entre autres. Tout paraît plus serein et notre motivation grimpe en flêche. On a même envie de s’inscrire au sport pour de vrai et de participer une bonne fois pour toute à l’atelier zéro déchet pour fabriquer sa propre mozza qu’on nous a offert à notre pot de départ en février – invitation jusque là restée dans le vide-poche jusqu’à nouvel ordre. Le champ des possibles s’ouvre avec les premiers bourgeons. Pour ma part, je sais que l’effet est catégorique : rien qu’une heure au soleil recharge mes batteries, à défaut de dorer ma peau (mes gènes espagnols n’ont malheureusement pas conquis la pigmentation de mon épiderme). Les journées se rallongent alors psychologiquement, je me dis que j’ai beaucoup plus de temps pour m’atteler à tout un tas de trucs qui m’intéressent. Surtout, même ne rien faire d’extraordinaire quand il fait beau prend des airs d’activité intense et synonyme d’un accomplissement certain. Alors qu’en réalité, j’aurais juste passé deux heures au parc affalée sur un tote bag déployé en serviette. Tout est facile, la positivité regagne du terrain.

C’est d’ailleurs scientifiquement prouvé : plus on s’expose au soleil, moins on a de chance de ruminer, et donc de passer ses nerfs sur le suivi en temps réel du livreur UberEats parce qu’il s’est arrêté un peu trop longtemps au feu rouge. On n’a même pas besoin de commander à bouffer finalement puisque le déjeuner en terrasse est redevenu praticable sans chauffages de rue qui crament le crâne. Fini les raclettes, on sort le melon-jambon cru, les chips et les crudités-houmous au bord du canal. On engloutit un kilo de fruits par jour pour compenser de la tonne de patate qu’on a ingurgitée pendant l’hiver. On est de meilleure humeur en général. Pourquoi ? Parce que les rayons lorsqu’ils entrent en contact avec notre rétine indiquent au cerveau de produire plus de sérotonine, un neurotransmetteur aussi baptisé “hormone du bonheur”, qui aide notamment à réguler nos humeurs, nos cycles de sommeil, notre appétit et notre mémoire, et rendent notre quotidien plus agréable. La magie du corps humain. Il paraîtrait aussi que l’astre ait une incidence sur notre espérance de vie, la prolongeant de quelques temps. Une pluie de bonnes nouvelles, en somme – tant qu’on reste dans les températures de saison.

Petites chanceuses que nous sommes, le week-end a l’air de s’annoncer prometteur. Minute Evelyne Dhéliat sponso Chaine Météo : à part quelques nuages peu menaçant samedi après-midi, la fin de semaine assure 15 degrés et ciel dégagé. Sortez les tongs, le dernier numéro de Paulette sur la spiritualité (clin d’oeil clin d’oeil) et priez donc pour que ça dure.

Article de Pauline Machado

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