J’AI DEMANDÉ 6 CONSEILS POUR MENER UNE VIE ÉPANOUIE À MA GRAND-MÈRE DE 85 ANS

Ma grand-mère s’appelle Josette. Elle a 85 ans et au cours de sa vie, elle a vadrouillé, elle a aimé, elle a ri. Beaucoup. Elle est même célèbre pour ça. Un de ses compagnons lui a d’ailleurs dit un jour qu’il “adorait la façon dont elle riait et parlait en même temps”. Plus jeune, elle était modiste, elle créait des chapeaux. Ensuite elle a tricoté des pulls par dizaines pour ses petits-enfants. Une super-héroïne, Josette, qui fait plus dans la laine que dans la dentelle ; quand elle a un truc à dire, elle n’y va pas par quatre chemins – elle fait seulement attention à toujours parler avec bienveillance.

Ça me semblait donc logique de me tourner vers elle pour obtenir quelques conseils d’épanouissement personnel. Car si on met tout son coeur à analyser ses propres expériences, celle des autres, et la société autour, force est de constater qu’on n’y connaît pas grand chose encore, à la vie. On n’a pas encore complètement saisi ses grandes leçons, ni réussi à faire le tri en pesant le pour et le contre de ce et ceux qui nous blessent. On essaie juste de ne pas trop se planter et de viser la direction qui nous semble la bonne, en se doutant qu’on se tapera plusieurs obstacles en cours de route.

Quand je lui ai dit que j’avais besoin de son aide pour un article, elle m’a répondu un peu apeurée “Pas sur moi, j’espère !”. Moi : “Peut-être… Mais c’est simplement pour partager ta grande sagesse”. Elle : “(rires, bien sûr) Bon d’accord, raconte-moi…”. Evidemment, elle en avait plus d’un des conseils pour vivre heureuse, notamment parce qu’il y en a qu’elle aurait voulu suivre plus assidûment. Alors pour Josette, parce qu’elle veillera sûrement au grain, promettez-moi une chose : suivez-les !

1. Ne pas se laisser faire

“En amour ou en amitié, il faut savoir se faire respecter”, débute-t-elle d’un ton assuré. C’est vrai qu’on peut avoir tendance à changer sa personnalité, son comportement, en fonction de celui ou celle des autres. Pour mieux s’intégrer ou créer des liens. Mais pour ma grand-mère, les personnes à garder dans son entourage seront celles qui “nous accepteront comme on est. Être honnête et naturelle, c’est essentiel, et c’est comme ça qu’on s’entoure de personnes de confiance.” C’est noté.

2. Sortir faire les boutiques

“Surtout celles qu’on ne peut pas se payer ! Enfin, dans ce cas-là, on reste à l’extérieur, on fait du lèche-vitrine. Mais ça fait du bien de voir de belles choses de temps en temps”. Traduction moderne : se perdre sur & Other Stories jusqu’à ce que son panier atteigne un montant exorbitant, projeter à quoi ressemblerait notre garde-robe si on était pleine aux as, puis fermer la fenêtre en se disant qu’on y reviendra plus tard, avec une satisfaction toute virtuelle.

3. Rester indépendante

Avoir 85 ans début 2019 (et donc être née en 1933) signifie forcément qu’on a connu de nombreuses années pendant lesquelles l’indépendance des femmes était loin d’être acquise – surtout quand on sait que, pour ne citer que ce fait, les Françaises n’ont eu le droit d’ouvrir un compte bancaire à leur nom qu’à partir de 1966. Révoltant ? C’est peu dire.

Vers 40 ans, ma grand-mère a divorcé et est restée seule, par choix, pendant un moment. Ce qui lui a permis de devenir indépendante, justement. Et d’y prendre goût. Elle me dit d’ailleurs que “l’indépendance, ça ne peut pas faire de mal !”, et qu’il est essentiel de l’être en tant que femme, comme dans sa vie de couple. Plus jeune, elle me félicitait même de n’avoir personne dans ma vie car au moins, j’étais « tranquille ! ». Ça vous donne une idée du personnage.

4. Éviter les jaloux et les coureurs

“J’ai eu les deux et je peux te dire qu’il n’y en a pas un pour rattraper l’autre !” C’est dit. “Il faut pouvoir à la fois avoir confiance en celui qui partage notre vie, et parler, rire, blaguer, passer du temps avec des amis sans qu’il ne devienne dingue, quand même !” On est d’accord. La fusion relationnel a ses limites, principalement quand elle se transforme en jalousie maladive. Et pareil pour la liberté, quand elle flirte dangereusement avec un libertinage non-réciproque (aussi appelé adultère à répétition).

5. Ne pas sous-estimer la gentillesse

“On ne sait jamais ce que traversent les gens à qui l’on s’adresse. C’est pour ça que c’est important de rester bienveillante”. Ne pas être “grande gueule, je déteste ça !” et bosser sur son empathie. Par “grande gueule”, elle signifie hausser le ton ou chercher absolument le bon mot sans se soucier de ce que peut ressentir son interlocuteur, qui n’a peut-être pas les armes pour relativiser. Preach.

6. Croire en ses rêves

“Il ne faut pas écouter les gens qui disent que ce n’est pas possible, il faut continuer !” On pourrait presque se l’imprimer sur un t-shirt. Un peu comme toutes les phrases citées plus haut, d’ailleurs. Je me demande même si je ne vais pas me lancer dans les produits dérivés, tiens. Une collection de pièces éthiques Made in Avon (dans le 77, le fief de Jojo) baptisée “Comme dit Josette”, “ça ne peut pas faire de mal” ?

Article de Pauline Machado

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