FAIRE UN TOUR D’EUROPE EN TRAIN, OU LES BIENFAITS DU SLOW TRAVEL

Il y a 6 mois maintenant (déjà ? le temps passe si vite), je suis partie faire un tour d’Europe en train. Et j’ai découvert les bienfaits du « slow travel ». Chronique (et explications).

Venise, Clémence Bouquerod
Venise - © Clémence Bouquerod

Le slow travel, c’est quoi ? Comme son nom l’indique, c’est une technique de voyage qui consiste à aller doucement. À prendre son temps. Dans une société où tout va trop vite – le métro, les réseaux sociaux, les relations, les tendances, la vie –, on a envie de ralentir. Surtout pendant les vacances. Ça consiste à prendre un moyen de transport plus lent (ici, bye bye l’avion, bonjour le train), à ne pas prévoir toutes ses activités et tous ses trajets en avance, et surtout, à se laisser vivre… Lorsque je m’étais dit, il y a 8 ans, que j’allais « faire un tour d’Europe en Interrail, un jour », je ne pensais pas que ça allait coller avec ce terme si actuel. Et, surtout, je ne pensais pas que ça allait me faire tant de bien. Cet été, excitée de savoir que j’allais (enfin) cocher une case de ma bucket list, emballée par l’idée de voyager et de découvrir de nombreux nouveaux pays, j’étais encore plus heureuse de savoir que j’allais pouvoir me laisser vivre. Enfin, étant hyperactive de nature, tout est relatif.

Dresde, Clémence Bouquerod
Dresde - © Clémence Bouquerod
Prague, Clémence Bouquerod
Prague - © Clémence Bouquerod
Budapest, Clémence Bouquerod
Budapest - © Clémence Bouquerod

Se laisser vivre

Pour poser le contexte, il faut savoir que je partais avec mon frère. Beaucoup moins hyperactif et stressé que moi, avec la même volonté de se laisser vivre. Se laisser vivre, c’est ce qu’on a fait. À part voir ensemble où nous voulions nous arrêter, quand et combien de temps on voulait partir, nous n’avions rien décidé. Pas regardé les auberges de jeunesses, les lieux à voir absolument… ni même les trajets. La seule chose qu’on avait prévu en avance ? D’acheter les billets Interrail. Le saint-graal. Et ce, jusqu’à deux semaines avant le départ.

S-2. Tout s’accélère. Mon frangin et moi nous réveillons un matin, réalisant qu’à trop se laisser vivre, on ne sait même pas comment le billet fonctionne. Faut-il réserver à l’avance ? Pouvons-nous prendre n’importe quel train ? Bref, on a un petit coup de chaud. Très vite, on se voit, on télécharge toutes les applications possibles, on se rend en gare, on se renseigne. Très vite, on trouve réponses à nos questions. On prévoit nos grands trajets à l’avance, on réserve les quelques trains et nuitées importantes pour se rassurer… mais on se décide à voir sur place pour les trains inter-pays et les visites. « Imagine. Si on adore Prague, on peut décider d’y rester un jour de plus ! » Réjouis de cette idée, on se rend aussi compte que le slow travel, c’est surtout tellement moins de charge mentale… Sauf en ce qui concerne le sac à dos de 20 kilos. Ou pas, si vous avez (à l’instar de nous), le dos musclé et prêt à en découdre.

Le Tour d’Europe

J-1. Le grand départ approche. On se retrouve dans son appartement pour régler les derniers détails et on se couche tôt pour une bonne nuit de sommeil. Le réveil sonne, il est 5 heures du matin, on se dirige vers la gare. Direction la Suisse pour un train qui rejoint l’Allemagne et notre première destination : Dresde. En tout, nous avons traversé 7 pays et nous nous sommes arrêté·e·s dans 6 villes : Dresde, Prague, Budapest, Bratislava, Vienne et Venise. Sans vous raconter le voyage dans ses détails – parce que ce serait beaucoup trop long –, nous avons adoré Prague et Venise.

Pour respecter notre volonté de slow travel, nous n’avions prévu aucune visite en amont. Ce que nous avons fait, en revanche, c’est de checker à 1h de l’arrivée en destination les lieux à ne pas louper. Et chaque jour, nous avons marché. Beaucoup marché. À hauteur de 30 000 pas. Pas de tout repos, certes, mais slow tout de même. Le but n’était pas de remplir un objectif intenable, de s’imposer des obligations ou de suivre un programme… Mais bien de se balader dans les plus jolis quartiers de la ville et de prendre notre temps. Si nous avions un coup de cœur, on avait juste à prendre le train d’après ou à rester un jour de plus. Nous ne nous sommes mis aucune pression. Et nous avons adoré l’expérience. Objectivement, c’était les meilleures vacances de ma vie.

Bratislava, Clémence Bouquerod
Bratislava - © Clémence Bouquerod
Vienne, Clémence Bouquerod
Vienne - © Clémence Bouquerod
Venise, Clémence Bouquerod
Venise - © Clémence Bouquerod

Pour conclure, cette expérience m’a convaincue : je suis faite pour partir en roadtrip, slow travel originel. En van, quelques semaines ou quelques mois, pour découvrir un pays – voire un continent ? Depuis, une seule question me trotte en tête : « Je pars quand ? »

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