EILEEN KELLY, STAR D’INSTAGRAM ET SEX ED PAS COMME LES AUTRES
Cinq ans, un diplôme en études du genre, une formation en éducation sexuelle (« on n’est jamais trop qualifié pour faire ce métier ») et 400k abonnés sur Instagram plus tard, Eileen peut se vanter d’avoir réalisé une partie de ce rêve. Son Tumblr s’est transformé en un site de taille qui offre une source nécessaire et sans filtres d’informations sur la sexualité. Elle est à la tête d’une équipe de 15 journalistes qui produisent des sujets essentiels traitant aussi bien de l’importance de l’orgasme féminin que de l’identité sexuelle, ou encore de où et comment se faire tester. « J’aurais aimé qu’il y ait un endroit comme celui-ci à mon âge », confie-t-elle à Coveteur. Car Killer And A Sweet Thang est un véritable refuge pour la jeunesse en pleine découverte sexuelle, dans un monde encore réticent à l’idée de l’aborder librement. Et c’est peu dire. Eileen en a d’ailleurs fait les frais à ses débuts, lorsqu’une journaliste du New York Post a dressé un portrait au vitriole de la jeune new-yorkaise. « C’était comme si elle voulait me faire taire, me soumettre au silence. (…) Elle décrivait un moi qui n’existait pas. J’avais l’impression d’être cyber-harcelée. (…) Je me suis demandée si je devais faire entendre ma voix ou non et finalement, j’ai écrit un essai en réponse à son article qui a bien marché », avoue-t-elle à i-D.
Sa voix, elle la porte aussi jusque dans le premier magazine papier signé de sa main, entre autres : Pull Out (le fait de se retirer avant l’orgasme, en anglais), un projet qui étudie comment les réseaux sociaux influencent nos comportements sexuels, à paraître prochainement. En avril, elle organise des courts d’auto-défense et de jiu-jitsu brésilien, auxquels elle assiste, pour permettre à ses lecteurs d’être prêts si une telle situation se présente. Eileen est bienveillante, naturelle et bourrée de facettes. Sur son compte Instagram, elle poste autant des clichés de sa famille, de ses amis et des causes qui lui importent que d’autres plus dénudés. « Des fois j’ai envie de me sentir sexy, d’autres de clâmer que tous les corps sont magnifiques. Cela reflète mon blog et qui je suis ».
Plus tard, celle qui a été nommée dans la catégorie activistes aux Shorty Awards* parle de s’installer dans le Sud des Etats-Unis, en Louisianne ou dans le Mississipi, pour continuer son travail dans des zones moins privilégiées que New York, LA ou Seattle, où elle est née. Et quand Paper lui demande si elle pense à son héritage, elle répond qu’un « héritage est quelque chose que l’on laisse en partant. Et je n’ai pas prévu de partir de si tôt ». On l’espère.
*Les Shorty Awards récompensent le meilleur des réseaux sociaux.
Killer And A Sweet Thang
> Article de Pauline Machado