COMMENT BIEN CHOISIR SA CONTRACEPTION ?

Voilà une question clé qu’on se pose souvent suite à notre premier rapport sexuel, si ce n’est à l’arrivée de nos règles. La pilule est la méthode la plus populaire et à laquelle on pense en premier. Or, elle n’est pas forcément la plus adaptée. Faisons le point sur la question.

Quand j’ai choisi de prendre une méthode contraceptive régulière, ma gynécologue m’a naturellement suggéré de prendre la pilule. N’y voyant pas d’inconvénient, j’ai accepté.

Au bout de plusieurs mois, des effets secondaires ont commencé à pointer le bout de leur nez, avant de s’installer durablement. Je me retrouvais à pleurer pour un rien, toutes les petites contradictions se finissaient en crise de larmes au point même de m’endormir en sanglotant… J’ai d’abord cru à la dépression. Pourtant rien de particulier dans ma vie ne s’était produit qui puisse l’expliquer : tout allait bien. Quelques mois et mon état n’évoluait pas, j’ai alors cherché ce qui avait provoqué ce bouleversement émotionnel. Et c’est à ce moment-là que j’ai fait le lien entre ce petit médicament rond à l’apparence inoffensive que je gobais quasi quotidiennement et l’état semi-dépressif dans lequel il m’avait plongée.

Rapidement, je demandais à ma gynécologue de changer de méthode, pour quelque chose sans hormones ou en contenant moins. Selon elle, un stérilet en cuivre n’était pas approprié car je n’avais pas eu d’enfants, et elle ne voyait pas quoi d’autre me suggérer. Je suis donc partie faire mon enquête de mon côté, et j’ai fini par opter pour un anneau vaginal.

Je ne suis pas là pour vous convertir à l’anneau vaginal ni diaboliser la pilule. La pilule est une méthode qui réussit à beaucoup de femmes, et je dirais même que la pilule symbolise à elle toute seule notre émancipation : la possibilité d’avoir une vie sexuelle épanouie, et de faire de la maternité un choix plutôt qu’une obligation. Cependant, je pense qu’il est important de faire un choix informé concernant ce qu’on ingère/met dans notre corps régulièrement, et de choisir en connaissance de cause plutôt que par ignorance ou habitude.

@thewomenwhodraw

Ci-dessous une vue d’ensemble sur les différentes méthodes existantes avec leurs avantages et inconvénients.

Le préservatif masculin

Commençons par le préservatif masculin. Fait en latex ou polyurethane, il est à utiliser à chaque rapport, peu importe le moment du cycle. Le préservatif est un moyen de contraception efficace, et c’est le seul avec le préservatif féminin à protéger des IST. Il ne nécessite pas d’ordonnance et ne coûte pas cher. Depuis décembre 2018, certaines boîtes de préservatifs sont prises en charge à 60% par l’Assurance maladie.

Le préservatif féminin

Le préservatif féminin est une fine gaine en nitrile ou en polyurethane, qui s’insère dans le vagin avant le rapport (même avant les préliminaires). Il présente des avantages souvent méconnus par rapport au préservatif masculin : il est plus fin et permet donc plus de sensations, et ne peut pas provoquer d’allergie car il n’est pas en latex. Seul bémol : il peut être difficile à placer, il est donc recommandé de s’entraîner en avance, seule.

Le DIU en cuivre

Le dispositif intra-utérin, aussi appelé stérilet, est inséré dans l’utérus par un professionnel de santé. Il mesure 3,5 cm de long environ, est en forme « T » et ne gêne ni la femme qui le porte, ni son partenaire lors de rapports. Ce moyen de contraception présente l’avantage de ne pas contenir d’hormones : c’est le cuivre qui rend les spermatozoïdes inactifs, et de durer longtemps. Il faut remplacer un DIU en moyenne tous les 5 ans. Certains gynécologues ne veulent pas le poser aux femmes qui n’ont pas eu d’enfants car il peut augmenter le risque de grossesses extra-utérines. Cependant, il existe deux tailles de DIU, une taille pour les femmes ayant déjà été enceinte (« standard ») et une pour celles n’ayant jamais eu d’enfants (« short »). Le stérilet peut entraîner des douleurs au moment de la pause et pendant les règles. Le DIU est remboursé par l’Assurance maladie.

Le DIU hormonal

Le stérilet hormonal est similaire à son homologue en cuir, mais contient une hormone progestative qui se diffuse en petite quantité pour un effet contraceptif.

L’implant

L’implant est inséré sous la peau dans le bras par un médecin. Il fait la taille d’une petite allumette, et contient les mêmes hormones qu’une pilule progestative. Une fois mis en place, on peut sentir l’implant, mais il est indolore. L’implant contraceptif est très efficace, il est comparable à la pilule mais n’a pas besoin d’être pris tous les jours : un implant fonctionne pendant 3 ans et peut être retiré à n’importe quel moment. C’est un moyen de contraception rapide et facile si tu supportes bien les hormones, mais il peut aussi comporter les effets secondaires de la pilule. La plupart des utilisatrices n’auront plus leurs règles pendant qu’elles ont un implant.

L’anneau vaginal

L’anneau vaginal s’insère dans le vagin, il est indolore et fonctionne avec la chaleur du corps qui provoque la diffusion des hormones. Il est constitué d’une association d’hormones (œstrogène et progestatif). Les hormones sont absorbées à travers la paroi vaginale, et non pas par le tube digestif comme avec la pilule, c’est pourquoi l’anneau peut souvent être mieux toléré. On l’insère pendant trois semaines avant de le retirer une semaine pour avoir des « règles »*** avant de remettre un nouvel anneau. C’est un moyen de contraception efficace, qui diminue le risque d’oubli. Il n’est pas remboursé par l’Assurance maladie, et coûte environ 16 euros par mois. Une version générique, donc moins chère, vient cependant d’être mise en vente. 

Le patch

Le patch fait la taille d’un petit timbre qu’on colle à sa peau. Comme l’anneau et la pilule, il diffuse deux hormones (l’estradiol et le progestatif) mais par voie cutanée, c’est-à-dire dans le sang à travers la peau. Il faut le changer une fois par semaine, et le patch protège pendant 4 semaines : la quatrième il ne faut pas mettre de patch pour avoir des « règles »***. Le patch est une méthode efficace, il faut juste veiller à bien s’en servir (ne pas le laisser se décoller par exemple). Il n’est pas remboursé par l’Assurance maladie, et peut aussi présenter les effets secondaires de la pilule.

La pilule

On en vient enfin à la fameuse pilule. Il en existe en réalité deux sortes : la pilule « combinée » /oestroprogestative ou la pilule microprogestative (microdosée). La pilule est un moyen de contraception hormonal donc, et est très efficace tant qu’on n’oublie pas de la prendre tous les jours à la même heure. Les effets indésirables varient d’une femme à l’autre, certaines supporteront très bien cette méthode, d’autres auront plus de mal (nausées, diarrhées…). De plus, certaines pilules provoquent des « règles, »*** tandis que d’autres les suppriment. La pilule est majoritairement remboursée.

En plus de ce petit guide non exhaustif, on ne peut que vous conseiller d’en parler autour de vous : avec votre famille et vos ami.e.s. non seulement pour savoir ce qui a marché pour eux.lles, mais pour ouvrir le dialogue sur cette question de santé essentielle.

Pour aller plus loin, voici quelques liens pour vous guider :

https://www.choisirsacontraception.fr/ avec son super tableau comparatif, qui permet de choisir différents critères pour voir quelle méthode est la plus adaptée à vos priorités.

Plus d’informations sur les différentes formes de contraception hormonales : https://www.planning-familial.org/fr/la-contraception-hormonale-342

Pour trouver un gynécologue safe, féministe et à l’écoute, ce site recense des médecins/gynécos/sages-femmes recommandées: https://gynandco.wordpress.com/

*** « règles » : les méthodes de contraception hormonales empêchent l’ovulation (ce qui nous permet de ne pas être enceinte). On ne peut donc pas parler de règles naturelles mais de règles artificielles, ou de saignements dus à la privation d’hormones.

Article de Inès Huet

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