CE QU’ON PEUT ESPÉRER EN 2022
Si les années 2020 et 2021 n’ont pas été les meilleures de nos vies, on croise les doigts pour que 2022 change la donne. Mais entre la timide interdiction des thérapies de conversion et les récentes prises de positions sur le féminisme ou l’écologie, que pouvons-nous vraiment espérer niveau lutte sociale, cette année ?
Ça fait maintenant deux semaines qu’on a crié « 5, 4, 3, 2, 1 » à tue-tête ce fameux vendredi 31 décembre. Ça fait maintenant deux semaines qu’on a trinqué au champagne (ou au champomy, d’ailleurs). Ça fait maintenant deux semaines que sur le calendrier s’affiche la fameuse date « 2022 ». Et on ne sait pas vous, mais nous, on a eu un peu de mal à s’adapter. Beaucoup de mal à réaliser. « Quoi, on n’est plus en 2019 ? C’est déjà si loin derrière nous, le Brexit, la procédure de destitution de Donald Trump et notre vie d’avant-covid ? » Ces deux dernières années se ressemblaient tant qu’elles sont passées vite, très vite. Pourtant, rien ne nous a paru plus long. Et on ne veut pas être pessimistes, mais si 2022 s’avère être comme elles, on est mal barré·e·s. Pourtant, outre cette fameuse pandémie, elles n’ont pas été particulièrement mauvaises en termes de luttes sociales. Et deux semaines après avoir trinqué à cette nouvelle année, on s’est dit qu’il était temps de faire le récap’ et de revoir nos espérances pour le futur – autres que la fin du Covid-19.
Dernière ligne droite
En 2021, certaines luttes ont été (re)mises sur le devant de la scène. Et c’est une bonne nouvelle. On pense notamment aux thérapies de conversion, à l’écriture inclusive, à la PMA pour toutes – et donc aux familles homoparentales… Mais aussi à l’écologie, dont certaines lois viennent de prendre effet (bye bye, le plastique à usage unique !). Il reste cependant un tout petit effort à faire avant que ces problèmes soient définitivement réglés. L’inverse aurait été étonnant !
Côté thérapies de conversion, si elles ont connu de nombreuses prises de paroles l’année dernière, c’est surtout parce qu’elles ont (enfin) été interdites en décembre. Et il n’était pas trop tôt ! Aujourd’hui, elles sont inscrites dans le code pénal et sont passibles de 30 000€ d’amende (voire 45 000€ s’il y a des circonstances aggravantes) … Dans les faits, cependant, ces lois n’ont pas l’air d’avoir effrayé les organisateur·rice·s. Il y a quelques jours, un jeune homme aurait été envoyé dans l’un de ces centres. Si l’enquête a été ouverte, on espère que de sérieuses mesures seront prises. Parce qu’une loi, c’est bien, mais agir, c’est mieux. Sinon, pour parler good news (et ne pas perdre tout espoir), rappelons-nous que la PMA pour toutes a été autorisée – il faut juste que les listes d’attentes désemplissent. Autres bonnes nouvelles : les parent·e·s de même sexe et leurs enfants seront désormais reconnu·e·s comme famille dans toute l’Union Européenne… et iel a été ajouté au dictionnaire Robert en ligne. Ce qu’on espère pour 2022, c’est plus de prises de partie comme celles-ci ! Et si on était d’éternel·le·s optimistes, plus d’inclusion et la fin de toutes ces inégalités.
Les grands oubliés
Ce qu’on espère vraiment en 2022, par contre, ce sont des mesures d’urgence contre les violences policières et les violences sexistes et sexuelles – dont les féminicides (non, un numéro de téléphone d’écoute ne suffit plus, lorsqu’il y a eu 113 femmes tuées l’année dernière) ou encore l’épidemie de drogue dans les verres ou les seringues en boîte, pour ne citer que ça. Même problème : parler d’endométriose c’est bien, agir, c’est mieux. Créer un plan de protection pour le lynx c’est bien, agir pour arrêter la cruauté dans les abattoirs, c’est mieux. Ouvrir une enquête sur le travail forcé des ouïghours c’est bien, créer des lois pour punir la fast-fashion, c’est mieux. Tweeter sur l’inégalité salariale sexiste et raciale c’est bien, l’encadrer, c’est mieux… On pourrait continuer encore longtemps.
Bref. 2022, on espère que ce sera l’année de nouvelles prises de paroles [ndlr, comme #MeTooInceste ou #MeTooGay, par exemple], de nouvelles prises de consciences, de joie, d’adelphité, d’inclusion et, surtout, d’actions concrètes. On a hâte de voir ce qu’elle nous réserve.