Aux côtés de la communauté LGBTQIA+ toute l’année, et pas seulement au mois de juin

Le mois des Fiertés est l'occasion de souligner l’importance de la représentation pour la communauté LGBTQIA+. Mais qu'en est-il du reste de l'année ? On aime à croire, que cette visibilité accrue ne devrait pas avoir lieu qu'un seul mois par an.

La communauté dite LGBTQIA+ (acronyme inclusif et rassembleur qui met en lumière la diversité des personnes se proclamant comme lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers, intersexes, asexuelles, et plus encore) aspire plus que jamais à combattre l’invisibilisation au sein d’une société patriarcale et hétéronormée en ce mois de juin.

L’union dans la diversité

À l’heure où les droits des personnes LGBTQIA+, gagnés de longue lutte, doivent encore être défendus, l’éducation reste un pilier essentiel afin d’éveiller les consciences au sujet des discriminations qui touchent majoritairement ces populations minorisées. Maîtres-mots de ce combat de longue haleine, l’éducation et la prise de conscience se diffusent au travers d’interventions, notamment dans des établissements scolaires, afin de faire comprendre dès le plus jeune âge qu’être queer n’est pas une anomalie, une honte, ou un crime : personne ne devrait être moins aimé et respecté du fait de son orientation sexuelle. Cet éveil peut également se faire par la participation à des événements et des manifestations en faveur des droits LGBTQIA+. Manifestations durant lesquelles il est primordial de savoir montrer son soutien, son amour et l’envie profonde de s’éduquer avec conviction pour défendre l’un des aspects primordiaux de cette lutte : à savoir que les personnes LGBTQIA+ doivent être égales en droits et en devoirs aux personnes dites hétérosexuel.les. Oui, les personnes LGBTQIA+ sont égaux·lle aux personnes hétérosexuelles en droits, et personne ne devrait subir quelconque oppression et discrimination du fait de son orientation sexuelle.

Si ce n’est pas une obligation d’être membre de la communauté LGBTQIA+ pour la soutenir et participer à des marches des fiertés ou des cortèges lors de la Pride, comment être un.e bon.nne allié.ée ? En étant à l’écoute, en respectant leurs choix, et en faisant preuve d’ouverture d’esprit quand vient la question de la sexualité d’un·e ami·e, d’un frère ou d’une soeur. En prenant la parole quand il le faut, pour aller à l’encontre des diktats réducteurs de notre société. En apportant aussi un véritable soutien logistique ou financier (si possible) à ses membres, car trop nombreux·ses sont celleux qui sont touché·es par la précarité économique et médicale, en situation d’isolement familiale ou en détresse professionnelle.

© PAUL·E
© PAUL·E

L’écoute, premier pas vers la compréhension

À la recherche de soutien et d’accompagnement, de nombreux membres de la communauté LGBTQIA+ qui se tournent vers les associations, synonymes de refuge et de réconfort.

Fondée en 1985, l’association Mag jeunes LGBT+ lutte contre les discriminations et les exclusions liées à l’orientation sexuelle ainsi qu’à l’identité de genre. Déconstruisant les stéréotypes, cette association tend à mettre fin à la LGBTphobie et au sexisme, en apportant information et prévention en milieu scolaire. Mais les associations ne sont pas les seules à être des “safe space”. De plus en plus populaires et pointus, les podcasts restent une source inépuisable de témoignages et de partage de connaissance. Contre nature, format audio du média Paint rime avec liberté et bienveillance. Lancé à l’initiative d’Aline et Cédric, jumeaux et homos, il donne la parole à des personnes issues de la communauté LGBTQIA+ et abordent des sujets touchant aussi bien la religion que le coming-out. Ce podcast où tabou et jugement n’ont pas leur place, permet d’offrir de la visibilité ainsi que du pouvoir à ces voix. Tous les dimanches, Contre-nature permet à chacun.e de comprendre et d’apprendre de leurs différences pour améliorer la tolérance et le respect de toustes.

© PAUL·E
© PAUL·E

Le droit à la représentation

Visant à donner de la visibilité à la communauté LGBTQIA+, la Marche des Fiertés trouve son origine dans les émeutes de StoneWall de 1969 contre le harcèlement discriminatoire des forces de l’ordre aux États-Unis. C’est ainsi qu’au mois de juin de chaque année, la Marche des Fiertés se tient dans de nombreuses villes de France, de Paris à Marseille. Un élan de solidarité et d’humanité, dans le but de revendiquer les droits et les libertés d’une communauté, encore trop peu représentée. Événement majeur de la cause LGBTQIA+, la Marche des Fiertés reste essentielle, comme le rappelle des organismes et comptes Instagram comme l’Interlgbt, unpandaqueer, ou encore le Coin LGBTQIA+, au contenu pertinent et engagé. Ce compte Instagram à plus de 241 000 abonnés retranscrit l’actualité, mais diffuse aussi des témoignages sur la question de l’orientation sexuelle et de ce que cela implique. En clair, ce média traite de sujets profonds qui permettent de briser la glace, mais aussi de se rendre compte de l’ampleur du combat.

Un combat de tous les jours contre le rejet, la violence et les discriminations multiples et intersectionnelles : être gay et handicapé, être lesbienne et réfugiée, ou être trans et
en difficultés financières, par exemple, restent des situations qui peuvent être invisibilisées
au sein même des grands organismes qui oeuvrent pour la communauté queer. Afin de palier ses angles morts, des associations existent bien heureusement. Cependant, soutenir les membres de la communauté LGBTQIA+ à la marge implique de doublement s’éduquer, s’informer et se sensibiliser !

Si le mois de juin marque un grand moment de représentation et de visibilité pour la communauté queer, il nous faut rester vigilant·es et mobilisé·es toute l’année. Queer ou pas, hétéro ou pas, et quelle que soit son identité, tenons-nous aux côtés des associations, des collectifs et de tous·tes les militant.es qui se battent pour que la communauté LGBTQIA+ soit entendue, libre et égale à toustes. Car, comme l’a rappelé avec justesse la défenseure des droits civiques américaine Fannie Lou Hammer, « personne n’est libre si tout le monde n’est pas libre ».

Article de Lily-Rose Rueda.

Vous pourriez aimer...