LE PARFUM : UN PETIT SUPPLÉMENT D’ÂME

ILLUSTRATION CLORINDE DURAND

« Quel parfum êtes-vous ? », « Quel parfum choisir selon votre signe astrologique ? ». À en lire les titres Google, il semble établi que le parfum est le mystique booster de notre personnalité. Mais voilà que les « anti-parfums » viennent semer le doute…

Le monde est divisé en deux clans : ceux qui se sentent nus lorsqu’ils oublient de s’asperger de leur jus favori, et ceux pour qui le parfum n’est autre qu’un vulgaire déguisement. Selon ces « anti-parfums », se montrer tel que l’on est, c’est préserver son odeur corporelle. Oui, mais voilà : si sentir « soi » apparaît comme la meilleure des fragrances, bien choisi, un parfum peut non pas masquer, mais sublimer notre effluve naturel. C’est la science qui le dit ! D’après une étude menée en 2011 par l’Université Charles, à Prague, nous choisissons inconsciemment les odeurs qui complètent et renforcent celles de notre propre corps. Comme pour tenter de mettre tout le monde d’accord, l’an dernier, la marque anglaise Escentric Molecules a lancé des Colognes qui s’adaptent à l’odeur naturelle de notre peau. Une démarche « radicale, puriste et singulière », permettant de créer une essence originale.
 
Mais élire un parfum, c’est aussi le plaisir de choisir, consciemment ou non, des senteurs qui nous évoquent notre passé. Difficile de le nier, on aime un parfum parce qu’il nous relie à notre vécu affectif et sensoriel, et donc aux bases de notre personnalité. Cela veut-il dire que l’on doit absolument rester fidèle à une seule et même référence ? Si certains y voient le signe d’un manque de personnalité, le fait de varier les jus peut aussi et surtout être le reflet de nos différentes facettes. Comme si Proust avait plusieurs madeleines aux goûts variés. Le choix est donc vaste parmi les parfums susceptibles de plaire à une même personne.
 
Notre parfum étant capable de stimuler notre confiance en nous, il s’agit de bien le choisir. Et pour cela, pas question de céder aux appels du marketing. À vouloir absolument s’associer à l’image qu’un produit est censé, représenter, et qui n’est pas forcément la nôtre, (à noter qu’en plus de cela, les parfums réagissent tous différemment sur chacun de nous), on risque de se brûler la peau. Au sens figuré, comme au sens propre d’ailleurs. Car là où les « anti-parfums » ont clairement raison, c’est sur leur nocivité pour la santé. Fort heureusement, le monde de la parfumerie s’est mis à suivre le mouvement « naturel », en quête de nouveaux jus aux odeurs moins artificielles. Des formules propres, dénuées de molécules de synthèse (comme chez Buly 1803Honoré de Prés ou encore Bastide), et même d’alcool – comme chez Huygens ou Sabé Masson, « la maison créatrice du Soft Perfume » (pour en savoir plus sur cette marque, RDV ici). Le parfum renoue avec ses origines pour ne nous laisser que le meilleur : un retour au temps où il était un produit 100 % naturel, et où les parfumeurs n’utilisaient pas encore la pétrochimie.

> Par ELSA RAYMOND

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