Pour fêter ses 30 ans, les Grands Prix de la Création de la Ville de Paris ont récompensé des talents lumineux

Une célébration de la féminité et de la technologie

Après avoir participé au jury mode présidé par Jean-Charles de Castelbajac, PAUL·E, représenté par son rédacteur en chef Pascal K Douglas, a assisté à la remise des 3 prix du concours mode. Si les avis et opinions furent grandement débattus quelques semaines auparavant, le prix du Talent Émergent est revenu à la créatrice de mode Alice Vaillant dont le travail textile, notamment sur la dentelle de Calais, rend ses lettres de noblesse à un pan du patrimoine français, le faisant rentrer pleinement dans le 21^e siècle. Cette danseuse de formation repérée par l’Opéra de Paris à l’âge de 11 ans, avant d’embrasser une carrière dans le vêtement et le tissu, travaille la fluidité de la broderie, des drapés et de la dentelle, toujours stretch. Son objectif ultime ? Mettre en valeur les femmes afin qu’elles se sentent bien dans leurs vêtements.

Lauréate du prestigieux Grand Prix Mode, Clara Daguin a, quant à elle, séduit le jury avec ses robes performance et ses collections lumineuses qui font si joliment écho au surnom de Paris, dont les Grands Prix de la Création fête leur 30^ème anniversaire. Créatrice éclairée, Clara Daguin a 3 nationalités, a grandi dans la Silicon Valley et se passionne pour les nouvelles technologies. Rien d’étonnant qu’elle soit repérée par le salon Première Classe, participe au Festival de Hyères et défile en janvier 2023 avec une collection lumineuse de 17 looks. « Pour perdurer, il faut trouver un modèle économique. Le mien est basé sur la pluridisciplinarité. Il y a les pièces d’exception que l’on peut acheter ou louer. Je fais du consulting ou de la recherche pour les marques. Je propose du prêt-à-porter plus accessible. (…) Il n’est pas toujours facile de ne pas rentrer dans des cases. Mais il est nécessaire de surmonter les difficultés pour créer d’autres voies que celles existantes. Cela vaut la peine d’y croire et d’être obstinée. », confirme la jeune designer.

Entre artisanat et BDSM

Côté accessoires de mode, le duo aussi étonnant que détonnant que forment Simon Delacour et Bastien Beny, tous deux aux manettes de la marque Domestique, remporte le Prix Accessoires. Le jury fut conquis par leur approche décalée, colorée, joyeuse, artisanale, écoresponsable, sensuelle et inventive de la maroquinerie. Autant d’attributs pour décrire une ribambelles de pièces en cuir et de sacs dont l’ambition est de détourner les objets du quotidien. Résultat ? Un tote bag à l’apparence d’un sac de livraison en papier (ticket de caisse inclus), un cageot à légumes qui devient une jolie minaudière, ou encore une collection « d’objets de design intimistes » inspirés du bondage sado-maso.

Renouvelant chaque année son engagement au côté des métiers de la création, la Ville de Paris, en partenariat avec le Bureau du Design, de la Mode et des Métiers d’Art, le Fonds de Dotation des Ateliers de Paris, la Fédération Française du Prêt-à-Porter et ADC (Au-delà du cuir) a aussi récompensé les designers Juliette Berthonneau et Julie Richoz qui ont reçu les félicitations d’Inga Sempé, présidente du jury design, ainsi qu’une dotation de 18 000 euros  — aide financière égale pour chacun·e des lauréat·es. En guise de conclusion de ce palmarès anniversaire, Isabelle Stanislas, présidente du jury métiers d’art, a remis les Grand Prix et Prix Talent Émergent à Morgane Baroghel-Crucg et Solenne Jolivet, respectivement.

Un bel hommage à Jean-Charles de Castelbajac

Cerise sur le gâteau de cette belle célébration des 30 ans des Grands Prix, la Ville de Paris a distingué solennellement Jean-Charles de Castelbajac de la médaille Vermeil, plus haute distinction de la Ville de Paris, pour son parcours inspirant, sa carrière exceptionnelle, ses engagements forts et le rayonnement international qu’il a su donner à Paris et à la France à travers ses créations intemporelles.