GRANDES MARQUES CONTRE CRÉATEURS : LE COMBAT DU PLAGIAT

Dernièrement, la créatrice Elise Chalmin s’est indignée de voir que son tee-shirt phare Lolita, arborant un cœur sur chaque sein, avait été repris par Monki. Une tribune contre le plagiat qui n’est pas sans rappeler de nombreuses autres dérives.

> Qui sont les rois du plagiat ?

Inditex, qui détient entre autres les marques Zara, Pull&Bear, Stradivarius, Bershka ou Oysho n’est pas en reste au niveau du plagiat. Dans le post d’Elise Chalmin, on apprend que les grandes marques ont une stratégie de défense bien rodée : connues à l’internationale, elles se sentent à l’abri, les petits créateurs n’ayant quasiment aucune chance de remporter un quelconque procès. C’est ce que nous confie Elise Chalmin : “Je n’ai rien intenté contre la marque parce que je n’ai pas protégé le tee-shirt. On pourra aussi me dire que ce n’est pas une exacte copie etc. Louboutin a essayé de s’attaquer à Zara parce qu’ils avaient sorti des chaussures à semelles rouge et a perdu. Je ne suis pas Louboutin, je n’ai aucune chance. Je ne cherche pas à ce qu’ils reviennent vers moi, je ne veux pas être attaquée pour diffamation mais bon, leur tee-shirt sort 3 mois après le mien, c’est quand même une grosse coïncidence.”

Toutes les deux semaines, les rayons des marques du groupe se remplissent. Du coup, comme les collections s’enchaînent, les marques n’ont plus forcément le temps de faire appel à des dessinateurs pour leurs créations. Chez Zara, il ne se déroule d’ailleurs que deux à trois semaines entre la décision de commercialiser un produit et son arrivée en rayons ! C’est ce que l’on appelle la fast fashion. Le plagiat devient donc de plus en plus monnaie courante, comme récemment avec les dessins de l’illustratrice indépendante Tuesday Bassen, que la marque a copié sans aucun scrupule et presque sans changement.

Elise Chalmin est également révoltée contre Zara : “ça me choque ! Ils ont fait la copie conforme des pin’s de Tuesday Bassen. Elle a reçu un message comme quoi ils ne sont pas assez populaires pour faire quoi que ce soit. Nous les petits créateurs sommes fiers de ce que nous faisons et je ne comprends pas le principe d’aller copier chez les autres, ça me dépasse.”

Adam J.K, un ami de Tuesday Bassen s’est lui aussi vu plagié ses pin’s par la marque de grande distribution. Il a même créé un site pour regrouper tous les plagiats de Zara envers les petits créateurs.

Il n’y a pas que la grande distribution qui s’attaque aux petits créateurs. Louis Vuitton a également suivi le mouvement en copiant en 2015 une chemise à imprimés de chez G Kero qui n’a pas manqué de le faire savoir sur son Instagram avec comme légende “Glad to inspire Louis Vuitton” (“Contente d’inspirer Louis Vuitton”, ndlr).

 

> Jusqu’où le plagiat peut-il aller ?

Lorsqu’une entreprise innove, elle peut le faire par le biais du technique ou de l’esthétique. L’innovation technique se protège par un dépôt de brevet et une innovation esthétique par un dépôt de dessin. Tant que le dessin ou modèle n’est pas protégé, n’importe qui peut voler l’innovation et le protéger à son nom ! Au bout d’un certain temps, le brevet tombe dans le domaine public, et chacun peut s’en emparer de manière totalement légale.

Autre manière de plagier : profiter du non brevetage à l’étranger. Ainsi, une innovation peut être protégée en France, mais pas dans un autre pays. C’est là que les plagieurs entrent en scène. L’auteur plagié a néanmoins le moyen de se défendre grâce au droit d’auteur même s’il n’a pas protégé sa création chez l’INPI (Institut National de la Propriété Industrielle). S’il a la possibilité de démontrer qu’il a l’antériorité de la création grâce à des catalogues, des bons de commandes etc, il pourra s’en défendre.

Chez Paulette, on défend les petits créateurs et on achète leurs produits et non pas les copies !

 

> Article de Clarisse FELIX

 
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