Replica, une dénonciation de l’uniformisation du monde

Replica, le nouveau film chorégraphique de SimonaGun, expose la nature humaine. À travers une réalisation artistique intelligente et engagée, le duo dénonce l'uniformisation de notre monde, où l’authenticité se meurt, en mettant en scène deux groupes qui s’affrontent par la danse.

© Charlotte Navio
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À l’heure où la différence est jugée par des regards accusateurs, l’écart entre « les normaux·les » et « les marginaux·les » se creusent. Replica incite à s’émanciper aussi bien des règles que des interdits mais surtout à épouser la beauté de toutes les différences, dans une société où chacun·e est une énième réplique de celui ou celle qui pensait être différent·e.

© Charlotte Navio
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Un appel à l’émancipation

Tourné en février pour créer une atmosphère propre à l’hiver, Replica est le résultat d’un goût partagé entre SimonaGun et Mès Lesne pour le mouvement et la liberté d’expression corporelle. Imaginée par l’artiste français, la chorégraphie offre une lecture belligérante. D’abord, les Marcheur·ses de noir vétus sont le reflet d’une société uniformisée, qui fonce tête baissée, qui en oublie l’essence même de la vie. Rongés par le consumérisme et l’urgence, iels dansent de manière symétrique et déterminée entraînant la chute de toustes. Puis au centre, les Rêveur·ses vêtu·es de blanc, représentent un petit groupe de marginaux·les qui se complaisent dans leur différence en entamant une dance habitée, et clinique. Iels appellent la foule à ouvrir les yeux, en embrassant l’amour, la passion et l’envie de se défaire de l’aliénation.

Entre oppression et foi en un avenir meilleur, Replica a été réalisé en seulement 24 heures au sein de l’emblématique cour du 3537 à Paris. Par ailleurs, ce travail de longue haleine a requis le savoir-faire ainsi que le talent d’une équipe artistique aiguisée, des costumièr·es en passant par les maquilleur·ses.

© Charlotte Navio
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Une réalisation cinématographique haletante

Produit par la Belle Façon, société de production artistique à la fois créative et audacieuse, Replica capte les regards aliénés des Marcheur·ses, le souffle coupé des Rêveur·ses, toustes habillé·es par Lucille Betrancourt. La fatigue globale transperce l’écran, et traduit l’épuisement de l’humanité, le tout rythmé par une composition musicale de Thomas Couzinier. Le compositeur français multi-instrumentiste s’appuie ici sur le bruit de ceux qui dominent et celui du vent, pour ensuite déployer un chœur de femmes dont le langage imaginaire rappelle la poésie rythmique de Carmina Burana.

Dernière touche à ce sublime tableau, le peintre brésilien Samuel de Saboia signe la création du symbole pictural devenu le logo emblématique du film Replica.

Article de Lily-Rose Rueda.

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