RAPHAËL PERSONNAZ : « JE SUIS DEVENU ACTEUR GRÂCE AU RIRE »

L’acteur de 38 ans (oui, c’est difficile à croire !) était ce week-end à Dinard pour les 30 ans du festival dédié au cinéma britannique. Alors si les Monty Python, Love Actually et Hugh Grant n’ont aucun secret pour vous, sachez qu’il en est de même pour Raphaël, arrivé au cinéma en regardant petit des comédies. Comme quoi le rire mène à tout, même à être membre d’un prestigieux jury en Festival.

Comment as-tu été contacté pour être membre du jury au Festival de Dinard ?

Raphaël Personnaz : Par téléphone (rires). Faut que j’arrête de faire cette blague… Elle est naze ! Plus sérieusement, j’ai été contacté il y a deux mois et ça m’a fait plaisir. J’ai déjà été membre de plusieurs jurys en festival de cinéma, Angoulême, Cabourg, Namur… J’arrête pas d’en faire ! J’aime bien l’exercice. On confronte nos points de vue, c’est intéressant car ça peut même changer la vision des choses ou d’un film que l’on vient de voir. Le fait de voir plein de films et surtout des films qui n’ont pas forcément encore de distributeur en France, c’est top. Même si l’on n’aime pas, on reste jusqu’au bout, on ne voit pas que le mal, on a une analyse profonde et on justifie ses choix.

Quel goût as-tu pour le cinéma britannique ? 

J’ai toujours aimé les films anglais, à commencer par les comédies romantiques que l’on connaît tous,  Love Actually, Quatre mariages et un enterrement ou encore récemment Mariage à l’anglaise, il n’y a pas de prétention dans leur cinéma, et ça fait du bien. Et puis les films sociaux anglais ou les comédies sociales comme The Full Monty, j’aime beaucoup. J’ai revu un film qui m’a pas mal marqué, comme je joue de la trompette, avec Ewan McGregor, ça s’appelle Les Virtuoses. C’est magnifique, faut le voir !

Raphaël Personnaz sur le tapis rouge au Festival de Dinard. Photo Sébastien Vincent.

En quoi être de ce milieu du cinéma change lorsque l’on passe du côté d’un jury en festival ? Quel regard as-tu sur les films pour les juger ?

Peut-être que ça change oui mais il faut être vigilant, on voit des défauts ou manières de faire qui ne sont finalement pas si graves, qui peuvent donner du charme au film. J’essaie de me dire en festival, « je suis un gars, j’ai payé ma place, qu’est-ce que je vais trouver dans ce film ? ». C’est trop facile, comme pour les critiques, quand on est jury, de juger donc le mieux, c’est de se mettre réellement dans la peau d’un spectateur, du public. C’est un peu notre mission. Et puis, on voit tellement de films, on est inondés de salles de cinéma en France donc je crois qu’il faut être exigent tout en n’étant pas déconnecté de la réalité et de ce qu’est le cinéma aujourd’hui. Le meilleur exemple, c’est la Palme d’Or cette année au Festival de Cannes, Parasite. C’est un long-métrage ultra exigent et pourtant, ça a fait plus d’un million et demi de spectateurs en France, c’est fou !

Quel est le film qui a marqué ton enfance ou adolescence ?

Je suis rentré dans le cinéma par les comédies, le rire. Alors sans hésiter, Les Visiteurs. J’avais 12 ans, ça m’a marqué car je me souviens l’avoir vu 6 fois… (rires). (ndlr : Raphaël commence à répliquer le film) « En l’an de grâce 1123, le Roi Louis VI le Gros affrontait aux frontières le Roi d’Angleterre », ça c’est le début du film et je peux continuer jusqu’à la fin ! 

Le jury et le gagnant The Keeper de cette édition 2019 du Festival de Dinard. Photo Sébastien Vincent.

Aurais-tu un message à faire passer pour toutes celles et tous ceux qui veulent se lancer dans le cinéma ? Oser ?

J’aimerais leur transmettre le conseil de nombreux réalisateurs et réalisatrices, notamment Jean-Pierre Jeunet qui l’a dit récemment, « faites des films » ! Arrêtez d’y penser, faites-le. On a tous de quoi s’y mettre, à commencer par des smartphones. On peut découvrir dès aujourd’hui de grands réalisateurs et réalisatrices sur YouTube, des gens qui savent nous toucher, raconter des histoires et les mettre en scène, c’est simple d’accès aujourd’hui.

La comédie britannique à voir absolument selon toi ? 

La vie de Brian par les Monty Python. Immanquable. C’est très particulier mais je pense qu’il ne faut pas passer à côté. 

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