POONAM MALPANI, LA FÉE BOLLYWOOD À PARIS


Décors fastueux, costumes multicolores, chorégraphies synchronisées au millimètre près, dans une symphonie musicale où hommes et femmes s’opposent dans des joutes verbales musicales, voici réunis tous les ingrédients du drame à la sauce Bollywood. Des films où le temps n’est jamais compté et l’intrigue aime à se dérouler lentement, vers son destin toujours inéluctable. Pour les curieux parisiens ou les aficionados qui souhaiteraient apprendre à bouger comme Aishwarya Rai, c’est désormais possible avec Poonam Malpani. L’artiste solaire enseigne chaque semaine les rudiments de la danse indienne dans un studio du 12ème.
 

La danse contemporaine indienne, de Calcutta à Paris
Danseuse et peintre, on peut dire que Poonam Malpani ne manque pas d’énergie créative. Elle a d’abord étudié la mode à l’Université de Technologie de Calcutta, lancé sa propre marque, avant de venir s’installer en France avec son mari. Parisienne d’adoption depuis dix ans, elle partage aujourd’hui sa culture indienne aux habitants de la capitale à travers un cours de danse hebdomadaire et quelques ateliers au Carreau du Temple, où elle enseigne de courtes chorégraphies ludiques empruntant à la fois au Bollywood et au Bhangra Pundjabi. Rencontre.
 
Comment as-tu commencé la danse ?
Je suis née à Calcutta (dans le Bengale) en 1983 et quand j’avais 5 ans, j’ai rencontré un professeur de danse qui a changé ma vie. Je lui ai demandé de convaincre ma mère de prendre des cours de danse. Depuis ce jour, j’ai suivi ma formation auprès de lui pendant dix ans, en apprenant la danse classique indienne Baratha Natyam.
 
Pourtant maintenant, tes cours proposent un mélange entre danse classique indienne et danse contemporaine.
C’est vrai, quand j’étais adolescente j’ai voulu me rebeller et casser les règles. C’est alors que j’ai commencé la danse Bollywood, j’aime la souplesse qu’offre cette danse en empruntant à la fois au théâtre et au flamenco. C’est très expressif et vivant. Quand je danse, je me sens connectée à l’univers et c’est très spontané. Cela me rend heureuse. Mes cours sont un mélange de ces deux influences, de ces deux écoles.


Comment es-tu arrivée en France ?
J’ai rencontré mon mari à Bombay, alors que je faisais mes études de mode, et nous nous sommes mariés après seulement 40 jours. Un jour, il m’a fait part de sa volonté de poursuivre ses études à Paris en faisant un MBA à HEC. Nous avions deux choix : soit travailler ensemble sur ma marque en Inde, soit partir tous les deux à Paris. Mais qui peut dire non à Paris ?
 
Comment se sont déroulés tes premiers pas dans la capitale française?
Au début je ne parlais pas du tout la langue, ce fut une période extrêmement difficile pour moi. J’étais toujours triste et en colère. Mon mari m’a alors acheté des canevas et conseillé de peindre pour exorciser ma frustration (rires). J’ai peint 18 tableaux et j’ai même fait une exposition en 2012. A côté, j’ai aussi pris des cours de français et commencé à mieux parler. Je me suis fait de vrais amis et maintenant je suis vraiment heureuse.
 
Quel est ton emploi du temps ?
Je consacre généralement deux jours à la danse et trois à mon art. J’aime mixer les médiums, et je m’occupe aussi de faire des ateliers de team building pour des grosses entreprises parfois comme Schneider Electric. Sinon, je dois aussi m’occuper de mon fils et faire du yoga.
 
La danse Bollywood reste peu pratiquée en France, comparativement au jazz ou à la salsa. Pour quelles raisons tes élèves s’inscrivent-ils au cours ?
Je pense qu’ils veulent simplement s’amuser. Le Bollywood est une danse ludique, qui propose aussi un rapport particulier à sa féminité.
 
Comment peut-on se préparer physiquement pour ton cours?
Il n’y a rien à faire, juste venir et se laisser aller.


Quel est ton film Bollywood préféré? 
Les films Bollywood sont un hymne à la vie et à la passion. J’aime particulièrement Devdas mais aussi Deewani Mastani du même réalisateur.
 
Tes endroits préférés pour danser à Paris?
Le 104, les marches de la bibliothèque MK2 et le Carreau du Temple.
 
Les meilleures chansons pour se trémousser?
Gulaabo, Nimbooda, Jai ho, Sweety Terra Drama.
 
Ce que tu aimes le plus en France?
Le vin et le fromage (rires). J’aime aussi le fait que les gens soient généralement francs et fidèles en amitié, je sens que je peux être moi-même.
 
Ce qui te manque le plus dans ton pays
La nourriture, les voisins, et bien évidemment ma famille.
 
Ton mantra?
Crois en ta folie.
 

> Article de Lou Mamalet

 
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