PÉCHÉS LITTÉRAIRES : TROIS ROMANS CAPITAUX

Illustration : Justine Menage

Marine, qui tient le blog La vie est un roman, nous livre ses trois coups de cœur littéraires qui évoquent les excès : une liaison amoureuse destructrice, la drogue, l’alcool… Passionnants.

JULES ET JIM SOUS OPIUM

Des amis partent en voyage pour assister à un mariage en Macédoine. Au diable la bienséance, les garçons comptent bien se noyer dans les excès durant les festivités. L’hypnotisante Gaïa est également de la partie. Tous tombent sous le charme de cette beauté brune au teint caramel. C’est le début d’un triangle amoureux dont elle seule connaît les règles. Le trio embarque alors pour Istanbul, ville effervescente et multiculturelle, à l’image de leur relation. Entre oubli de soi et mélancolie, le narrateur de ce roman atmosphérique livre ses pensées et ses états d’âme sans aucun filtre. Un héros aux allures de dandy bourré de certitudes qui vont s’étioler à l’ombre de cette étrange liaison. Premier roman du jeune auteur suisse Adrien Gygax, Aux noces de nos petites vertus nous entraîne dans un Jules et Jim des temps modernes tragique, déroutant et intimiste.

Aux noces de nos petites vertus,
Adrien Gygax, Éd. du Cherche Midi, 16,90 €


SUIVEZ LA PILULE BLEUE

Au cœur d’un Paris underground, Paolo, un rockeur sur la paille, troque temporairement sa guitare pour assister un détective privé dans ses filatures. Sa première mission : suivre Birdy, une mystérieuse jeune femme qui a fui son riche domicile familial pour vivre en communauté dans un squat à Bastille. Au même moment, une nouvelle drogue envahit les salles de concerts et les nuits parisiennes. Cette étrange pilule bleue contient un composant mortel terrassant les jeunes fêtards de manière aléatoire. Au cours de son enquête, l’apprenti détective découvre de nombreux liens entre cette « roulette russe chimique », ses nombreuses victimes et le sujet de sa filature. Trash et provocateur, ce premier livre du musicien Franco Mannara est un thriller haletant à la bande-son résolument rock, qui nous embarque dans la noirceur des bas-fonds parisiens. Un voyage dont on ne revient pas indemne.

Je m’appelle Birdy,
Franco Mannara, Éd. Calmann-Lévy, 19,90 €


PERDITION POLAIRE

Karl Ove, jeune Norvégien, vient tout juste de terminer le lycée lorsqu’il part enseigner dans un petit village de pêcheurs au nord du cercle arctique. À seulement 18 ans, le jeune homme rêve de devenir écrivain et souhaite se couper de son quotidien et de sa famille pour trouver l’inspiration. Assombrie par la nuit polaire et une consommation d’alcool excessive, cette année de confinement sera pour lui celle des premiers émois, des désillusions et de la construction de soi. À peine sorti de l’adolescence, le narrateur tente alors d’apprivoiser son passé et ses démons pour se définir en tant qu’adulte. Rythmé par le climat norvégien et ses paysages grandioses, Aux confins du monde est le quatrième volume de la grande fresque du maître de l’autofiction Karl Ove Knausgaard. Il nous livre ici un récit initiatique à la fois envoûtant et intime, d’une grande poésie.

Aux confins du monde,
Karl Ove Knausgaard, Éd. Denoël, 24,50 €

> Article de Marine Nina Denis
lavieestunroman.fr

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