PAULETTE TALKS : HAPPY LESBIAN VISIBILITY DAY!

Ce dimanche 26 avril, c’est la journée internationale de la visibilité lesbienne #Lesbianvisibilityday. Une journée à marquer d’une pierre blanche, en rappelant au monde que les lesbiennes, bisexuelles, trans, queer, sont présentes et qu’elles ont une voix.

Crédits : Unite UK

Depuis 2008, la communauté LGBTQI est mise en lumière ce fameux 26 avril. De l’amour, des envies, des objectifs et des droits encore à acquérir, c’est tout ce qu’il faut y voir. Au feu stéréotypes et préjugés qui y sont associés. L’heure est à la visibilité !

Où sont les lesbiennes ?

Si certain.e.s s’étonnent encore de la nécessité de cette journée, une ou deux recherches sur Internet devraient suffir pour comprendre. Nous ne trouvons que très peu d’infos autour de cette date et finalement, que très peu d’infos autour des lesbiennes. Elles se retrouvent souvent absorbées dans des entités plus larges : celle des « gays », celle des « homos ». 

Le couple lesbien reste encore fondu dans le décor. Peu de figures lesbiennes, bisexuelles, trans, queer sont promues haut et fort en politique, ou au cinéma. Peu de représentations, donc. Dans la sphère publique comme privée, on marche sur des œufs, on élude la question. Nombreuses sont celles qui se taisent au travail, au sein de leur entreprise, ou à la maison, avec leur famille. De ce fait, elles sont peu visibles.

D’ailleurs, dans l’une de nos émissions, dédiée aux orientations sexuelles et amoureuses quand elles ne sont pas hétérosexuelles, Camille Mati ne s’exprimait que trop bien sur le sujet : « Là où une fille et un garçon marchent dans la rue, il y a un couple. Alors que pour les femmes, tout de suite, on est meilleures amies. » Les lesbiennes, on ne les voit pas.

Pourquoi se taire ?

Parce que les lesbiennes cumulent les oppressions, voilà pourquoi ! Être femme, déjà. Mais elles sont aussi lesbiennes, peut-être trans, racisées, en situation de handicap, etc. Autant de raisons pour être discriminées, peu écoutées et peu prises au sérieux dans la société actuelle. Donc autant de raisons pour ne pas oser parler.

Bien sûr, ne pas s’exposer, c’est vivre dans l’ombre, voire dans la frustration. Mais se montrer, ce n’est pas toujours gage de sûreté : à Londres le 5 juin dernier, un couple lesbien ayant refusé de s’embrasser devant quatre hommes dans un bus était agressé. 

Ne pas se voir représentée, c’est aussi avoir peur de se rendre visible. Et comme la différence dérange, cette invisibilisation accentue le risque de se faire rejeter et/ou agresser après un coming out ou quand on ne se cache pas en public. Donc ça ne favorise pas la représentation, etc. C’est malheureusement le serpent qui se mord la queue.

Hypersexualisation 

Cela dit, s’il y a bien une sphère au sein de laquelle les lesbiennes sont visibles, c’est la sexualité !

En effet, l’hypersexualisation, elle, est bien présente. Au nom de qui ? Au nom de quoi ? N’allons pas chercher bien loin. En 2019, « Lesbian » était la troisième recherche la plus effectuée sur les sites de streaming porno. Selon les données dévoilées par Pornhub et Youporn. 

Une femme tenant la main d’une autre femme dans la rue, au mieux, ça titille et ça questionne ; au pire, ça gêne, ça dégoûte, ça révolte. Mais dans tous les cas, ça met en route l’imagination érotique. Ah ça, une femme embrassant une femme, nue, sur un lit, ça excite ! Une image gavée aux stéréotypes. L’amour entre femmes repousse ; le sexe entre femmes fait fantasmer.

Crédits : Unite UK

Le porno mainstream ne dépeint aucune réalité – ni le sexe hétéro, ni le sexe gay, ni le sexe lesbien, etc. Pour un peu plus de réalisme, allez chercher plutôt du côté des pornos féministes et éthiques. Peut-être serait-il temps de donner la parole aux concernées ? Car de manière générale, il est temps d’arrêter de sexualiser les femmes queer.

Cette journée de lutte contre l’invisibilisation sert à lever le voile sur ces femmes invisibilisées, tout le temps, toujours, partout. Car de nombreux droits ne leur sont toujours pas acquis et leur place reste encore à revendiquer. Et si vous n’êtes pas une femmes issues de la communauté LGBTQI, vous pouvez toujours agir en étant un.e allié.e. Vous aussi, vous pouvez vous mobiliser contre les stigmates, soutenir des droits comme la PMA, prendre la parole ! Ce dimanche, mais surtout après.

Article de Marie Le Seac’h et Juliette Minel

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