NIARIU : « CET EP A ÉVOLUÉ ET GRANDI AVEC MOI »
Niariu est une chanteuse soul qui vient de sortir son premier EP, « Story of a Sad Mermaid », ce vendredi 7 janvier. Elle nous raconte son parcours, entre tournées mondiales et petites scènes. Interview.
Nous sommes le 7 janvier, il est 8 heures du matin et on se prépare tout en écoutant l’EP de Niariu sur le thème de l’amour, « Story of a Sad Mermaid ». Avec ses consonances pop, afro, soul et sa vibe électro voire mystique, il nous transmet une certaine énergie. Comme on s’y attendait, il soulève de nombreuses questions, en commençant par : « Mais qui est Niariu ? » Ni une ni deux, l’artiste [dont le nom signifie « chat » en peul, perçu comme imprévisible et malin en Guinée, son pays d’origine] nous répond et nous raconte son histoire… Ou comment elle est passée d’une simple passionnée de chant à une voix pour le groupe de musique Les Amazones d’Afrique. Impressionnant !
Hello Niariu ! Comment vas-tu ? Peux-tu nous raconter ton parcours, de la passion au groupe Les Amazones d’Afrique et tes tournées dans le monde entier ?
Hello Clémence ! Je vais très bien, merci. En 2018, après l’obtention de ma licence, je décide de me donner une vraie chance dans la musique et d’en faire ma priorité. Cet été-là, je fais un petit show et j’ai de très bons retours. Les gens commencent à me découvrir. Début 2019, on me parle d’un projet qui pourrait m’intéresser, pour Les Amazones d’Afrique. On me dit d’envoyer des sons. Puis, tout se passe très vite : la productrice me kiffe et je me retrouve à poser pour pleins de sons. Elle me propose d’aller en tournée avec le groupe et de faire les dates internationales… Mon 3e concert, pour te donner une idée, c’était le festival Mawazine au Maroc, l’un des plus gros festivals du monde (rires). J’ai vraiment appris sur le tas, c’était hyper enrichissant. Et à côté de ça, je travaillais mon projet perso. En mars 2020, je fais quelque scène, puis le Covid a mis un frein à tout ça. Du coup, j’ai utilisé 2020 pour finaliser mon EP et continuer à composer !
Tu as été sélectionnée et est lauréate du programme d’accompagnement Womenbeats. Génial ! Tu nous expliques ce que c’est et comment ça se passe ?
C’était la super nouvelle de la fin d’année. Womenbeats, c’est un programme d’accompagnement trimestriel. Ça part du constat que les femmes ont moins accès aux dispositifs d’accompagnements subventionnés. Ce qui est cool, c’est qu’elles s’intéressent à des projets de musiques actuelles qui fusionnent plusieurs styles et avec des sonorités extra occidentales. Alors je suis en plein dedans ! Dans les faits, je bénéficie d’un soutien pour la sortie de mon EP, de formations et de rendez-vous avec leurs partenaires professionnels… C’est complet et elles s’adaptent vraiment à mes besoins. C’est top !
Tu viens également de sortir ton premier EP. Décidément, 2021 aura été une belle année pour toi. Comment s’est passée sa création ? Tu es excitée de sa sortie ?
La création s’est passée en plusieurs étapes. En fait, entre le temps où j’ai commencé à créer et l’EP fini, il s’est passé 4/5 ans. Il y a des sons datant de 2017 et d’autres de 2019. Je me rappelle avoir écrit le nom de l’EP sur un post-it dans mon appart en 2018… Ce qui est beau, c’est que du coup, cet EP a évolué et grandi avec moi. Donc forcément, j’avais hâte ! J’avais l’impression d’être enceinte depuis 2017. Il était temps que mon bébé sorte (rires) !
De quoi t’inspires-tu pour écrire tes chansons et composer ? De ta vie personnelle ?
Je m’inspire de ma vie personnelle mais aussi de celles des autres. Pour moi, la musique, c’est un moyen de redistribuer de l’énergie. Et je suis une grande empathique donc j’absorbe beaucoup d’émotions qui ne sont pas les miennes. Faire de la musique, ça me permet d’analyser ce qui se trouve en moi. Puis, il y a une grosse part d’inconscient. Et c’est ce que j’aime par-dessus tout. Quand je crée, je suis ailleurs.
Quelles sont tes influences musicales ?
Mes influences sont très diverses. Ça dépend de ce que je ressens. Mais je dirais principalement le rap et le R&B. Sinon, la soul, la musique électronique, le trip hop ou les chants et rythmes traditionnels – que ce soit les chœurs polyphoniques, des bayaka en Afrique centrale, les water drums, les gros tambours du Rwanda ou encore les tambours chamaniques. Ou alors, la poésie pastorale et mystique peul, les chants religieux des moines tibétains et tous les bruits qui m’entourent. Je ne pourrais même pas tout citer tellement j’ai eu d’inspirations…
Pour finir, quels sont les titres que tu recommanderais aux Paulette qui nous lisent ? Tes préférés des tous les temps ?
Mes titres préférés de tous les temps ? C’est dur ! Je mettrais Maggot Brain de Funkadelic, Should I Go de Brandy, Inchana Masina de Ali farka toure, Telephone Love de Fac Alliance, Diary d’Alicia Keys, Gotta find a peace of mind de Lauryn Hill ou encore Pendulum de Fka Twigs.
Et pour découvrir de nouvelles artistes de talent, vous pouvez aller écouter ma playlist Spotify « French Black Girls Do It Too ».
Merci, Niariu ! On a hâte de voir ce que te réserve la suite.
On a attisé votre curiosité et vous vous demandez quelle est notre musique favorite de l’EP ? Entre nous, c’est Sun, qui mêle prod futuriste, musique rythmique et voix lancinante… Sinon, pour suivre Niariu et ses futurs projets, ça se passe sur Instagram.
