Musique : 5 artistes, 5 coups de cœur

Fin décembre. Il est temps pour nous de vous dévoiler les cinq artistes qui ont marqué l'actualité musicale, tout comme le cœur de la rédaction de PAUL.E, ces trente derniers jours !

Zélie, figure humaine

Zélie photographiée par Charlotte Steppé
@ Charlotte Steppé
Zélie photographiée par Charlotte Steppé
@ Charlotte Steppé

« J’en rêve même si je ne m’y fais pas / Souris même dans un sale état », chante Zélie sur le refrain de son dernier single c’est quoi ?. La femme derrière l’artiste s’interroge sur qui elle est, sans forcément parvenir à réconcilier son moi privé et sa version publique. Elle encaisse les coups, les migraines à trop céder aux sirènes de l’industrie, les kilos perdus à trop suivre les stats Instagram. «Je galère à savoir la plupart du temps si mes chansons collent à celle que je suis vraiment, mais là c’est bel et bien le cas, je n’ai aucun doute et c’est si agréable », confie-t-elle sur ses réseaux sociaux. Zélie offre une vision non déshumanisée de l’artiste et expose ses failles invisibles aux yeux du public. De quoi s’autoriser une chose qui leur ai souvent refusée : se plaindre. C’est bien humain.

Nouveau single c’est quoi ? (Low Wood)

NKA, tendre galère

Portrait de NKA
© NKA

PAUL.E vous présentait NKA en duo avec HSRS dans la sélection musicale du mois d’octobre. La chanteuse-autrice-compositrice a aussi prêté sa voix et/ou sa plume à Clara Luciani, Mykki Blanco, Lous and the Yakuza ou encore Kiddy Smile. Sous son propre nom, NKA chante l’amour, le plus déraisonnable et inoubliable, qu’elle éprouve dans sa chair (On My Mind) et qui la laisse éreintée, en panne d’identité et d’estime de soi (Lost) ; le souvenir d’une étreinte passionnée, comme dans un rêve (Call Me) ; un crush qui souffle le chaud et le froid (La Lune), Qui ne l’aime pas bien et dont elle fait le deuil (Tombée). La Parisienne offre à ses tourments d’amour un écrin hypersensible, entre rnb, nu-soul et électro, qui réchauffe le cœur et l’âme, comme Sade avant elle. Le cœur est assiégé mais ne cède pas dans cet époustouflant corps à cœur.

 Premier EP La Lune (S76)

FLOR MATA, brûler dehors

Portrait de FLOR MATA
© Flor Mata
Portrait de FLOR MATA
© Flor Mata

FLOR MATA aka Florent Mateo (ancien·ne membre des 3somesisters, avec La Chica, choriste et musicien·ne de scène pour Yael Naim, Anne Pacéo, HSRS et Franky Gogo) annonce son premier EP en solo à paraître en février 2023 avec le single deep house Picaro et son clip brûlant qui met en scène son burn-out. Sur l’antique bûcher, iel se consume par excès d’investissement dans une industrie chronophage, parfois toxique, faiseuse de rêves et avide de storytelling. Iel est à la fois victime et auteur·rice de son propre drame. « Would you please sell me your best disguise? I am ready to pay it, the price Please, the one that makes people love (me) », chante FLOR MATA dans l’espoir de trouver le apparat idéal pour se faire aimer de ses pairs. Au bûcher étaient jugé·es autrefois les antihéros et antihéroïnes à la marge de la société. Il prend aujourd’hui des allures de fétichisation. Pour mieux la dénoncer.

Premier single Picaro (autoproduit)

November Ultra, douceur incarnée

Portrait de Novembre Ultra
© Elisa Baudoin

La chanteuse franco-espagnole à la voix d’ange se languit d’un doux foyer sur son dernier single Novembre. « I just miss home My heart keeps racing Who am I chasing? Am i chasing home? November’s all year long now December never came I realise I’m alone now But they all think I’m the same… », chante-t-elle, et c’est beau à en pleurer. L’artiste, fan depuis l’enfance de comédies musicales, tire son nom de scène de sa date de naissance et de sa propension à tout vivre en superlatif. Entre les lignes, elle dit avoir perdu son essence au profit de cet ogre insatiable qu’est le personnage de scène. Une valise pour maison, elle se demande où est son espace, son endroit. Ce manque, elle le soigne en musique, sur l’instant d’une saudade, un baume « ultra » guérisseur, sans date limite de consommation.

Nouveau single Novembre (autoproduit)

PRICE feat Bonnie Banane, petit·es génies

Portrait de PRICE et Bonnie Banane
© PRICE feat Bonnie Banane

Bonnie Banane (qu’on vous présentait dans les pages culture du numéro 49) et PRICE font des étincelles en duo. Iels se sont rencontré·es au festival Les Urbaines de Lausanne il y a plusieurs années. Elle est chanteuse-autrice-compositrice ; il est chanteur-performer. Leurs productions rivalisent d’originalité et ont en commun cette indifférence éminemment transgressive aux identités rigides, aux modes et aux codes du moment. Leur art est profondément queer. Théâtral aussi. Exigeant, surtout. Leur voix au groove enfumé est un élément central de leur travail. Elle ne ment pas, elle démasque leurs émotions nues. Le clip et sa mise en scène burlesque transfigurent leur complainte en corps et en larmes, par des effets de contrainte et de douleur, les conduisant toustes deux à l’extase finale, d’une douceur triste.

Announced (feat Bonnie Banane) pour célébrer l’anniversaire du premier album de PRICE, True Sentiments, sorti il y a un an (autoproduit)

 

Un article d’Alexandra Dumont

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@PAUL.E

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