LE NOUVEAU XAVIER DOLAN : UNE ODE A LA RELATION MÈRE-FILS

Jeune prodige, Xavier Dolan réalise son premier film à 20 ans. Depuis, il n’a cessé d’écrire des histoires personnelles qui ont séduit son public. Avec The Death and Life of John F. Donovan, il signe son premier film américain, qui ne fait pas figure d’exception.

Le casting est de taille : Kit Harrington, Natalie Portman, Susan Sarandon, Thandie Newton sont de la partie. Mention spéciale au jeune interprète Jacob Tremblay qui joue impeccablement le Rupert Turner de 11 ans.

L’intrigue se concentre sur la relation improbable entre l’acteur John Donovan qui commence à connaitre le succès, et le jeune garçon Rupert qui l’adule depuis ses débuts. Rupert aspire lui-même a être acteur un jour, et écrit une lettre de fanmail avec sa mère à l’acteur qui, contre toute attente, lui répond. S’ensuit une relation épistolaire qui durera des années jusqu’au suicide présumé de John Donovan. Adulte, Rupert revient sur leur correspondance dans le cadre d’une interview. Entre flash-back et présent, le film tisse des allers-retours qui nous permettent de voir l’impact qu’ont eu ces lettres sur la vie des deux correspondants.

Crédit : @shaynelaverdiere

On se retrouve à encourager l’enfant Rupert dans sa quête de la vérité et son rêve. C’est un gosse déterminé qui sait ce qu’il veut et se donne les moyens d’y arriver, une leçon de vie qui n’a pas d’âge.

Cependant, la partie la plus touchante n’est peut-être pas les lettres échangées entre ces deux hommes, mais la relation qu’ils entretiennent avec leurs mères. Natalie Portman joue Sam Turner, une mère débordée qui essaye de s’occuper de son fils, mais qui se retrouve la plupart du temps à la ramasse et impuissante face à ce gamin qui ne fait que lui rappeler ses échecs. Car si Rupert veut devenir acteur, sa mère est passée par là avant et n’a pas réussi.

Crédit : @shaynelaverdiere

Une des scènes les plus fortes est celle où Sam reçoit le devoir que son fils a rendu en cours à propos de son rôle-modèle. Sans surprise, Rupert a choisi d’écrire sur celle avec laquelle il vit au quotidien et qu’il a du mal à supporter : sa mère. Une puissante déclaration d’amour qui se clôt par Sam retrouvant son fils et le se serrant dans ses bras. Je serai toujours émue par la profondeur et l’authenticité avec laquelle Xavier Dolan parvient à dépeindre les relations mère-fils. Des mères qui sont avant tout des femmes : fragiles, fortes, tyranniques et aimantes, humaines en somme.

Un film plein d’ardeur, à l’image de son créateur, qu’il ne faut pas manquer.

Article de Inès Huet

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