Jacques Merle, au détour d’un nuage, une étoile scintille

Une larme, une étoile, une fleur, un portrait ou une prairie enchantée suffisent à vous avertir : vous voilà au cœur de l’univers de l’artiste Jacques Merle, et le voyage sera aussi paisible qu’un matin d’été. Plongée entre les esquisses aux lignes sinueuses d’un jeune prodige aux mille secrets.

Le trait est souple et la palette est douce ; les dessins de Jacques nous guident vers des cieux plus lumineux, plus magiques et plus poétiques que nos songes. Depuis son atelier à Montreuil, Jacques dessine, et il dessine beaucoup: « Une journée type, c’est énormément de dessin. Comme je travaille dans un atelier partagé, j’ai plus d’espace à ma disposition et ça me permet de réfléchir en termes de séries, de revenir sur des dessins… C’est également très enrichissant : c’est génial d’être entouré d’autres personnes qui travaillent aussi dans des domaines créatifs ! »

Après une MANAA (Mise à Niveau en Arts Appliqués) à Vauréal (Cergy-Pontoise), Jacques se laisse séduire par un BTS Design d’Espace à Duperré, puis par une année de dessin à Bruxelles. Mais là où il se plaît le plus, c’est hors des frontières institutionnelles. « Je n’ai jamais vraiment trouvé ma place dans un cursus. J’ai toujours été un peu têtu et j’aime être dans ma bulle. En revanche, ces expériences m’ont permis de faire de très belles rencontres. » Être une âme libre et s’affranchir de contraintes scolaires lui permettent de développer une pratique plurielle, notamment la broderie, qui sera le point de départ, l’élément déclencheur de son potentiel: «J’ai commencé à faire des broderies, ça marchait bien, ça m’a donné un peu confiance en moi pour me dire que j’étais capable de créer et de faire de l’art.» Et tant mieux ! Car on se délecte des créations de l’artiste, jamais dénuées de sens, et toujours empreintes de rêves et de métaphores. Passionné des mythes grecs, Jacques aime puiser son inspiration dans les figures dites masculines – le prince, le cow-boy, le punk, le poète – ou encore dans ses propres sentiments et expériences vécues. L’ennui, l’émerveillement, l’amour ou la tristesse sont alors autant de sujets qu’il aime dessiner sur différents supports : « Si j’utilise plusieurs supports tels que la toile, les murs ou les vêtements, celui de prédilection reste le papier ». Jacques décrit son travail comme figuratif et parfois enfantin. Il aime, depuis peu, y intégrer des petites phrases, des poèmes qu’il écrit sur son téléphone. « Il n’y a encore pas si longtemps, j’étais dans une frénésie du trait, il fallait que les choses sortent immédiatement, sans trop réfléchir.» Maintenant, les mots et surtout les titres sont devenus une étape primordiale pour ses nouveaux dessins.

Côté actualité, les événements affluent : fresque pour le plafond d’un fleuriste, collaborations avec la Villa Noailles, magazines divers et marques variées (Hermès, Chanel), exposition à la Galerie du 19M… et cet été, son premier Solo show à Paris ! « J’ai beaucoup d’idées en ce moment. J’ai envie de m’ouvrir, de parler de mon enfance, des gens qui m’entourent, de ma mère. Je veux que mon travail soit encore plus intime et généreux. J’aimerais bien retourner dans la maison de mes grands-parents et faire un projet autour du jardin. Je voudrais aussi partir dans le Sud, et trouver une nouvelle inspiration. » Et si vous voulez en savoir plus sur les aventures prochaines de notre poète à la plume sauvage, sachez que son compte Instagram regorge de très jolies pépites.

Article du PAUL.E N1 « EVOLVE », par Susy Lapierre

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