Iris van Herpen investit le MAD avec une exposition qui éveille tous les sens 

À partir du mercredi 29 novembre, le musée des Arts décoratifs accueille « Iris van Herpen, Sculpting the Senses », première d’une série d’expositions autour de créateur·rices du XXe siècle.

© Iris van Herpen

Le musée des Arts Décoratifs rend hommage à Iris van Herpen, l’une des créatrices de mode les plus visionnaires de sa génération. L’exposition retrace, dans un parcours à 9 étapes, la place du vêtement et du corps dans l’espace. À échelles différentes, entre macro et micro, « Iris van Herpen. Sculpting the Senses », éveille les sens des spectateur·rices en mobilisant une sélection de 100 pièces de haute couture signée Iris van Herpen qui dialoguent avec des oeuvres d’art contemporain. Aperçu d’une exposition immersive qui éveille tous nos sens. 

Iris van Herpen. Robe Symbiotic, collection "Shift Souls" 2019. Organza de soie, crêpe, PetG. Collection Iris van Herpen © Dominique Maitre
Iris van Herpen. En collaboration avec Perry Hall. Robe Fractal Flows, collection "Sensory Ses" 2020. Organza de verre, Komon Boubou, tulle. Collection Iris van Herpen © Dominique Maitre

Iris van Herpen, une créatrice à la pointe de la technologie 

Née en 1984 aux Pays-Bas, Iris van Herpen pratique dès son plus jeune âge la danse classique et la danse contemporaine. Ces années intensives vont considérablement orienter son travail en tant que créatrice puisqu’elle se passionne pour le corps et ses mouvements.

Créée en 2007, sa maison éponyme est une ode à l’artisanat autant qu’à l’innovation. En cherchant continuellement à renouveler les techniques utilisées, Iris van Herpen élargit la création de vêtements haute couture à d’autres disciplines. En 2010, elle révèle sa première robe en impression 3D lors de la présentation de sa collection Crystallization, conservée par le musée des Arts décoratifs. Depuis, ses créations n’ont eu de cesse d’exalter l’anatomie humaine tout en faisant appel à des technologies innovantes. 

David Uzochukwu pour Iris van Herpen. Robe Hydrozoa Collection "Sensory Seas" 2020. Collection Iris van Herpen.
Luigi et Iango pour Iris van Herpen. Robe Skeleton en collaboration avec Isaie Bloch. Collection "Capriole" 2020. Collection Iris Van Herpen.

L’exposition du musée des Arts décoratifs rend hommage aux inspirations multiples de la créatrice en créant dans chaque salle, un univers singulier. Les robes haute couture sont disposées aux côtés de coraux ou de fossiles afin de figurer les liens entre les sciences naturelles et la Maison Iris van Herpen. Les oeuvres de Philip Beesley, Rogan Brown, Kate MccGwire ou encore Casey Curran dialoguent avec les créations de la maison. 

Iris van Herpen. En collaboration avec Kim Keever. Minirobe Cosmica, collection "Shift Souls" 2019. Organza de soie, coton. Collection Iris van Herpen © Dominique Maitre
Iris van Herpen. Robe Suminagashi; collection "Hypnosis" 2019. Polyuréthane, mylar, tulle. Collection Iris van Herpen © Dominique Maitre

Un parcours immersif 

Dans les galeries Christine & Stephen A. Schwarzman s’articulent un récit en plusieurs chapitres dans lequel le public se trouve plongé. Dans L’eau et les rêves, l’élément se décline sous toutes ses formes dans une succession de créations et d’oeuvres enveloppantes. Le fil de l’eau fait dériver les spectateur·rices dans les abîmes, dans La vie des profondeurs. Ce monde invisible est peuplé de créatures et de créations curieuses notamment incarnées par la collection « Sensory Seas » d’Iris van Herpen. Le voyage vers les profondeurs inhabitées des océans aboutit à la découverte de l’infiniment petit qui passionne la créatrice. Ce sont les formes du vivant qui l’ont passionnées et l’ont amenées à concevoir des robes tentaculaires. Si l’exposition joue sur les échelles, elle montre surtout que la créatrice expérimente les matériaux et aime varier les textures. Semblables à des filaments, les robes se raidissent d’une salle à l’autre pour figurer l’esprit du squelette incarné, quatrième tableau de l’exposition.

Ferrucio Laviani. Gothik-A Cabinet 2022. Chêne, verre. © Les Arts Décoratifs / Christophe Dellière

Avec La dynamique des structures, le musée des Arts décoratifs cite une énième source d’inspiration pour la créatrice : la nature. Bien au-delà des frontières de la mode, au fond des océans, dans les forêts, chez les animaux, Iris van Harpen multiplie les références. Elle semble avoir pour objectif la « Synesthésie », nom attribué au tableau central de l’exposition. Dans cette salle, les créations d’Iris van Herpen parviennent à embarquer le public dans une expérience qui n’est plus seulement visuelle mais qui fait appel à tous les sens. 

Iris van Herpen donne également vie à des robes haute couture bien réelles basées sur des créatures et des univers imaginaires. Avec les deux derniers tableaux, Nouvelle Nature et Voyage cosmique, l’exposition prend un tournant futuriste déjà abordé dans les collections « Syntopia » et « Escapism ». En terminant sur une note cosmique, « Iris van Herpen. Sculpting the Senses » dévoile un champ des possibles illimité pour la mode mais aussi pour tous les arts et les sciences qui l’accompagnent. 

Trois autres espaces s’ajoutent à ce parcours d’éveil des sens. Pour prolonger l’expérience immersive d’ « Iris van Herpen. Sculpting the Senses », le catalogue de l’exposition recense les seize dernières années du travail de la créatrice. Il est disponible à la librairie du musée et sur le site des Éditions Lannoo.  

Article par Julie Boone

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