DANSE ET MODE, DEUX ARTS INDISSOCIABLES

Et si on parlait de la relation "danse et mode" qui s’est installée au coeur de notre société ? Vous êtes partant·es ?

Image d'illustration, danseuses étoiles
© Unsplash

Depuis plusieurs années, on distingue une fashion sphère qui souhaite s’imposer dans de multiples secteurs. La mode est partout, tout est devenu une question « d’esthétisme fashion ». Celle-ci s’introduit même dans le secteur de la danse et ce, depuis bien plus longtemps que vous ne le pensez… Eh oui, la mode et la danse vivent en cohabitation depuis le XVIIème siècle. Focus sur le siècle de toutes les révolutions inspirées de l’art dansant : le XXème siècle. 

C’est parti pour une touche d’Histoire…

L’univers de la mode connait une ascension grâce à l’apparition des ballets russes instaurés par Serge Diaghilev dès 1907. Associé de Diaghilev, Léon Bakst, peintre et artiste de théâtre russe, révolutionne l’art du spectacle et l’industrie de la mode par son goût pour l’habillement. Il réalise l’intégralité des costumes de la compagnie russe, comme ceux de Cléopatre et de Shéhérazade. Léon Bakst s’intéresse aux mouvements, à la nudité, aux motifs orientaux, à la passion et à l’érotisme. Son attrait pour la mode est né. La personnalité influente qu’il incarne lui permet de lancer la mode des turbans, des pantalons larges et des perruques de couleurs. L’extravagance est à son paroxysme. Bakst est reconnu dans le monde entier comme étant « le génie de l’habillement », créant la mode « à la russe » inspirée de la plasticité et la souplesse des danseurs et danseuses de ballet. Bakst restera indémodable, il est celui qui a révolutionné la mode grâce au ballet.

« Bakst a réussi à saisir le nerf insaisissable de Paris, qui décide de la mode. Son influence touche tout Paris – des robes de dames aux expositions d’art », résume Maximilian Volochine, poète russe. 

Une source d’inspiration

Son art inspire les plus grands couturiers tels que Yves Saint Laurent, Christian Lacroix, John Galliano et Karl Lagarfeld, les amenant à afficher leur reconnaissance par la réalisation de créations divines. Ainsi, la collection haute couture de 1976 d’Yves Saint Laurent, baptisée Belle Russe est un hommage, certes à Léon Bakst, mais aussi à Serge Diaghilev qui est selon lui  « l’Homme exportant le fantasme de la Russie ». Diaghilev se transforme à son tour en source d’inspiration, acheminant la première « vraie » collaboration entre l’univers mode et l’art du spectacle, cela, dès 1924 avec Coco Chanel et Jean Cocteau pour l’élaboration de la pièce théâtrale Le Train Bleu. Chanel restera fidèle à la philosophie du ballet en rendant hommage aux danseurs et danseuses étoiles et maître·sses de ballets dans chacune de ses collections. Devenant mécène de l’Opéra National de Paris, elle qualifie la danse comme une audace, assurant la libération des femmes par la suppression des corsets ; une démarche instaurée par les ballets russes eux-mêmes.

« Toujours ôter, toujours dépouiller, ne jamais ajouter… il n’y a d’autre beauté que la liberté des corps » – Gabrielle Chanel

La moitié du XXème siècle laisse place à Repetto, une référence pour toustes les danseur·euses de ballet. Rose Repetto a créé LE chausson de danse. Mais c’est en 1956 que la ballerine Repetto devient le nouvel élément mode. Remercions le film Et Dieu créa la femme, où celles-ci feront leur première apparition au cinéma grâce à Brigitte Bardot qui avait commandé à l’enseigne « des chaussures aussi légères et confortables qu’un chausson de danse ». Naît le modèle Cendrillon, qui deviendra par la suite les BB, initiales de Brigitte Bardot. Les ballerines connaîtront un succès fou, notamment dans les années 70, par la sortie des ballerines masculines connues sous le nom de Zizi, portées par des icônes telles que Serge Gainsbourg et Mick Jagger. 

De nos jours, des collaborations plus resplendissantes les unes que les autres voient le jour grâce à cette liaison entre designers et chorégraphes. On pense notamment à Alexander McQueen pour Eonnagata, Rick Owens pour At the Hawk’s Well et Olivier Rousteing pour Rennaissance. Évidemment, l’association « danse et mode » est valable pour tous les types de danse. Des marques telles que Adidas, Acne Studio, Isabel Marant, se lient d’amitié avec des troupes de hip-hop, de contemporain, mais aussi de modern jazz, et collaborent, que ce soit pour des défilés ou des représentations artistiques. Ce qu’il faut retenir, c’est que la danse et la mode sont in-di-sso-cia-bles. 

 

Un article de Joséphine Papazian

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