CLAUDE VIOLANTE EN PLEINE ACCELERATION

Un mois après la sortie de son troisième EP « Road Race », Camille Petitjean alias Claude Violante est déjà de retour en studio pour enregistrer son premier album annoncé depuis bientôt trois ans. En préambule, quatre nouvelles chansons qui marquent un tournant dans sa carrière.

Claude Violante aime conduire, les petites et moyennes cylindrées. Sur la pochette de son nouvel EP, elle monte en gamme et troque son 50 cm3 contre une Formule 1 chromée et représentée comme une icône. « Je suis passée à autre chose, sourit cette accro aux sensations fortes. Quand on fait de la musique, il vaut mieux aimer les montagnes russes parce qu’un jour vous êtes formidable et le lendemain vous êtes nulle. C’est l’ascenseur émotionnel mais ça veut dire que tout est plus intense ! » Cela fait trois ans ou presque qu’on attend la sortie de son premier album, maintes fois repoussée. « Toutes les conditions commencent seulement à être réunies donc j’ai reculé pour mieux sauter », rassure-t-elle. Pour répondre à son ambition, elle a changé de label et travaille désormais avec Bastien Doremus du groupe Toys (Christine & The Queens), son nouveau « partner in crime » qui l’a aidé à peaufiner les arrangements de ses nouveaux morceaux entre pop, R&B et électro type house. « Son énergie est vitale, résume Claude. Il m’a poussé dans mes retranchements pour mon bien, toujours avec bienveillance. Pourtant j’ai mauvais caractère (rires). »

Camille grandit à Paris. Ses parents sont réalisateurs de documentaires. « Je voyais des belles choses autour de moi, je rencontrais des gens intéressants et j’avais sans doute un peu trop de liberté. » Elle fait ses débuts au sein du duo pop Haussmann (qu’elle forme avec Beau Travail) avant de trouver la force et le courage de se réaliser en tant que productrice-interprète de ses chansons. Plus habituée des studios que des soirées mondaines, elle commence à s’intéresser aux synthés tardivement, deux ans seulement avant de publier son premier maxi. Un apprentissage en accéléré, à force d’acharnement, les mains dans le cambouis, curieuse de voir ce qu’ils avaient sous le capot. « A une époque, j’étais à fond dans le « circuit bending », explique-t-elle. Je voulais comprendre ce qu’il y avait à l’intérieur des machines, changer le sens du circuit électronique pour en faire sortir des sons différents. J’ai commencé avec La dictée magique et puis je suis passée au synthé. » Aujourd’hui, la mécanique est bien huilée, elle a appris à les apprivoiser. « Je suis plus aguerrie mais je garde un rapport très ludique à l’instrument qui est plus de l’ordre du bricolage et de l’expérimentation basique. Je ne suis pas une virtuose. »

> POP, MAIS PAS TIEDE

Claude Violante fait corps avec ses machines. Elle en prend soin et cherche à les emmener toujours plus loin en faisant attention de ne pas abîmer le moteur. « C’est comme conduire une voiture de course, précise-t-elle. Tu dois en prendre soin pour qu’elle t’emmène là où tu veux aller. En retour, elle compte sur toi pour être bien traitée. » Sur son nouvel EP « Road Race » (course sur la route en français), qui se rapproche plus du circuit de kart que de la course à la mort, son ambition était claire dès le départ. Elle a opté pour une production à l’anglaise qui l’obligeait à renouer avec l’essentiel. Les morceaux sont plus courts. Les instrus plus minimalistes. « C’est plus rapide et plus intense au niveau des rythmes. La voix est plus en avant. On a a musclé la production des morceaux pour avoir un rendu plus efficace et plus lourd. On en revient à la voiture. On enlève des choses pour qu’elle soit plus légère et plus performante. » Loin de céder à une tendance, elle préfère mettre ça sur le compte de la maturité. « Parfois il faut savoir se recentrer pour faire quelque chose de vraiment bien. » La preuve par quatre, ça tape fort ! La voix est moins timide, le propos plus direct.

Claude prend notamment position sur la discrimination faite aux femmes dans plein d’aspects de la société. « On se doit d’être féministe aujourd’hui parce que n’importe quelle petite fille de 10 ans aurait de quoi être en colère ! » Gamine, elle n’était pas du genre « girly » papillons dans les cheveux. Elle jouait au foot et au basket, collectionnait les cartes des joueurs, et préférait Mighty Max aux Polly Pocket. Comme Juliette Armanet ou Maud Octallinn, Claude se joue des codes de la virilité jusque dans son nom de scène, masculin-féminin, ou quand elle roule des mécaniques dans ses clips. « Je le fais avec beaucoup d’ironie comme Juliette Armanet quand elle soulève des altères, justifie-t-elle. Mais je n’aime pas ces considérations de genre. Pour moi, elles sont complètement dépassées. On a tous la possibilité de pencher d’un côté ou de l’autre sans que ce soit défini comme tel. Les nouvelles générations tendent vers plus d’uniformité et ce sera certainement plus bénéfique pour elles. » Derrière la métaphore de l’automobile, il y a l’idée d’emmener les gens avec elle, mais surtout de conduire son propre navire. « Les femmes dans la musique sont peu représentées. Elles ont du mal à s’imposer sans passer pour trop ambitieuses ou présomptueuses. Me rêver pilote de course, c’est ma façon à moi d’inventer ma place. » Elle fait taire du même coup les mauvaises langues qui chercheraient encore le garçon derrière elle !

CLAUDE VIOLANTE :: Road Race (Panenka Music)

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