BALLERINA : CAMILLE COTTIN ET MALIK BENTALHA, SUR LA MÊME VOIX


Photo : Sebastien Vincent

Ils sont les voix des personnages de Ballerina, le film d’animation de Eric Summer et Eric Warin. Félicie et Victor, deux amis fraîchement échappés de l’orphelinat, arrivent à Paris pour vivre leurs rêves, inventeur et danseuse étoile. Dans cette folle aventure parisienne, leur destin est chamboulé, leur avenir s’éclaircit et leur amour s’approfondit. Non seulement Ballerina est divinement réalisé, mais en plus, il nous émerveille en cette fin d’année festive. On adore !

Paulette : Comment êtes-vous arrivés respectivement à faire les voix des personnages de Ballerina

Camille Cottin : C’est le producteur, Laurent Zeitoun, qui m’a parlé du projet Ballerina, il m’a montré 10 minutes du film, la scène où Félicie entre dans l’Opéra de Paris pour la première fois… Ça m’a tellement donné envie de voir la suite, j’ai adoré, j’étais subjuguée, que j’ai dit oui tout de suite. Il m’a dit, « Tu veux faire quel rôle ? Tu choisis. ». Ben j’ai répondu « Félicie alors, le personnage principal ! » (rires).  

Malik Bentalha : Pour moi, c’était une autre histoire. Je sortais du film Pattaya produit par Gaumont et ils enchaînaient Ballerina juste derrière, mon nom a été susurré au producteur. Bonne nouvelle, ils ont tout de suite dit oui et ils m’ont appelé et j’ai foncé. J’adore faire des voix, et lorsque le projet est aussi beau que Ballerina, on n’hésite pas ! Je pense qu’il y a un véritable message universel dans le film, celui de croire en ses rêves. C’est peut-être banal de le dire comme cela et pourtant, ça fait écho chez les petits, chez les plus grands et… chez moi ! 

Est-ce que l’on peut dire que faire le doublage d’un personnage est plus simple que de jouer face caméra ? 

Camille Cottin : Quand on double, on joue. Je n’ai pas trouvé ça facile, j’ai mis du temps à trouver ma liberté dans le jeu. Tout d’abord, Félicie est une enfant, je ne voulais pas modifier ma voix mais c’est une énergie bien différente de la mienne, il faut la trouver. En même temps, malgré les difficultés, c’est très plaisant de travailler sur un dessin animé aussi joli et réussi que Ballerina. Et puis j’ai adoré mon personnage, ses réactions, son humour. Elle a une énergie folle, d’ailleurs, à son premier cours de danse on lui dit, « Vous avez l’énergie d’une balle de revolver mais la légèreté d’un éléphant dépressif ». C’est une petite fille passionnée et qui se relève à chaque obstacle. Elle n’est jamais victime, elle ne s’apitoie jamais sur son sort, elle a bon cœur. Pour résumé, ça en fait un personnage très touchant ! 

« Ma voix est enfantine, je suis loin de Barry White ».
Malik Bentalha

Alors que toi Malik, tu as exactement la même voix pour Victor, ton personnage. Comment as-tu travaillé, comment est-ce que tu t’es préparé à ce rôle ?

Malik Bentalha : C’était plus facile pour moi de faire une voix car j’ai du mal avec mon image, je n’aime pas me voir. J’aime bien être caché derrière quelqu’un ou quelque chose, c’est pour ça que je n’hésite pas à mettre une perruque, à faire des sketches déguisés ou déconner… Et là, je me suis caché derrière Victor. J’ai été briefé sur ce que voulaient exactement les producteurs du film, ce qu’ils attendaient de ce personnage et les intentions qu’ils espéraient. Ça a roulé de cette manière. Ma voix est enfantine, je suis loin de Barry White. (rires). Camille a raison, on ne voulait pas modifier nos voix et partir sur des trucs ridicules (ndlr : Malik imite dans l’aigu son personnage). 

Camille, comment passe-t-on de « Connasse » à Félicie, un adorable personnage de film d’animation ? 

Camille Cottin : Il y a eu d’autres choses entre temps, heureusement ! Et d’autres choses avant aussi. « Connasse », c’est ce pourquoi je suis le plus identifiée mais j’ai commencé par du théâtre, au même moment d’ailleurs j’avais joué une petite fille sourde, muette et aveugle… C’était une petite fille déjà, comme pour Félicie. J’avais 22 ans et j’étais censée en avoir 8. Je n’ai pas eu le sentiment de découvrir le jeu avec « Connasse », et  de devoir ensuite l’explorer avec d’autres personnages. 

Et jouer une future danseuse étoile, même dans l’animation, qu’en as-tu pensé ?

Camille Cottin : Être danseuse étoile, ça a toujours été un rêve ! Mais de courte de durée. J’ai compris très vite quand j’étais petite qu’être danseuse, c’était beaucoup de souffrances et de travail. Je voulais finalement être actrice. Et puis j’ai compris que c’était beaucoup de souffrances et de travail… (rires). Mais c’était trop tard, j’avais déjà mis un doigt dans l’engrenage, je ne pouvais plus m’arrêter !  

Et toi Malik,comment passe-t-on de Pattaya à Ballerina ? 

Malik Bentalha : Ça n’a rien en commun et j’adore ce genre de grand écart ! Nous les humoristes entre guillemets, on a toujours envie d’aller chercher notre « Tchao Pantin », tout de suite. Dans ce métier, j’ai l’impression que l’on n’est jamais content de ce que l’on a. Les acteurs qui font des films d’auteur, multi récompensés, voudraient faire des films plus populaires, et l’inverse marche aussi. Ballerina, c’est une manière de faire passer un message, de toucher aussi un autre public qui est le mien et c’est l’une des raisons pour laquelle j’ai accepté ce rôle. 

Une question que l’on se pose avec le doublage, est-ce qu’une scène avec un baiser se joue ? Est-ce que vous vous embrassez en live ? 

Camille Cottin : Et non, le baiser par exemple, on s’embrasse la main… Et puis malheureusement, le doublage n’avait pas lieu ensemble. Ça nous a pris 3 jours chacun. Pour moi, la première journée était dure, j’y allais en étant folle de joie, super excitée, en me disant que j’avais de la chance… J’ai trouvé ça très difficile. Et puis les deux jours suivant, ça allait beaucoup mieux. Toutes les difficultés du premier jour ont infusé pendant la nuit, et le lendemain ça respirait mieux.

Malik Bentalha : C’est marrant, car pour moi, on m’a fait écouter la version américaine et il y a eu une sorte de compétition. On m’a fait, « Allez on écoute la version américaine », et moi j’ai répondu, « Hé oh, je sais ce que je fais quand même… ». (rires). « Pas besoin des Américains hein… ». (rires). 

Camille Cottin : Ben moi je ne l’écoutais plus !  (ndlr : les voix américaines sont Elle Fanning pour Félicie et Dane DeHaan pour Victor). 

Malik Bentalha : D’ailleurs, on dit « Il » ou « Elle » Fanning ? (rires).

Camille Cottin : T’es con ! (rires). 

Est-ce que vous étiez avant ce film spectateurs de films d’animation ? 

Camille Cottin : Oui, j’ai vu Ma Vie de Courgette il y a trois jours justement, avec mon fils. J’ai adoré. Mais mon fils a 6 ans et c’est bien plus que triste ! Fallait lui raconter pourquoi les personnages sont à l’orphelinat, pourquoi ses parents se droguaient, il y a eu un meurtre et un suicide… Et là, je dis à mon fils, « Bon bah ce n’est pas très joyeux… ». Et en sortant du film, il me dit, « Ben si, l’orphelinat c’est trop joyeux ». Alors du coup, j’ai repris ce que j’avais vu dans le film Captain Fantastic, de Matt Ross (sorti le 12 octobre 2016), et je suis allée plus loin dans sa réponse, car dans le film le mot « intéressant » est proscrit, le père cherche à faire travailler l’argumentaire de ses enfants. « Alors et pourquoi tu trouvais ça joyeux l’orphelinat ? ». Et mon fils m’a répondu, « Ben car ils sont tous ensemble ». Bref, j’ai adoré, j’ai trouvé ça particulièrement émouvant. 

Malik Bentalha : J’ai vu récemment Vaïana, la légende du bout du monde. J’ai bien aimé et ça donne terriblement envie de partir. Tu vois les plages de sable fin, le soleil, l’eau turquoise. Je suis de toute façon un grand fan des films Disney ! Mais c’est marrant car avec Camille, on n’est pas du tout, mais alors pas du tout sur les mêmes Disney.

Camille Cottin : Oui moi c’est La petite Sirène mon préféré. Ou Mulan

Malik Bentalha : Moi c’est Le Roi Lion. Et Aladdin, parce que c’est un ami… (rires). 

Quels sont vos projets pour la suite ?

Camille Cottin : Je finis de tourner la saison 2 de la série 10%. Ça sort en avril. Et après, il y a d’autres films pour la suite… C’est un peu tôt.

Malik Bentalha : Moi j’aimerais bien revenir sur scène, assez vite. Il y a des petits jeunes qui poussent derrière. De la concurrence… Faut que je me dépêche ! (rires). 

Camille Cottin : Ben oui, t’es plus tout seul sur le marché hein, faut pas « mollir ». 

Dernière question, avez-vous un mot de fin ?

Malik Bentalha : Croyez en vos rêves, c’est un peu le message du film. Merci à tous les gens qui nous soutiennent, et qui nous suivent au cinéma, au théâtre, à la télévision. Et un gros bisous à tous les lecteurs de Paulette.

Camille Cottin : Super, rien à ajouter. Enfin si, BISOU. 

Ballerina, d’Eric Summer et Eric Warin
En salle le 14 décembre 2016 

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