AURÉLIE SAADA AU FESTIVAL DE DINARD, LA RENCONTRE PAULETTE

Aurélie Saada, que l’on suit depuis des années en musique avec Brigitte, était membre ce week-end du jury au Festival Britannique de Dinard. L’occasion de l’interviewer pour parler cinéma car, scoop, elle va réaliser son premier long-métrage sur les femmes dans leur pluralité, l’année prochaine. Aussi spontanée que rayonnante, Aurélie Saada est autodidacte. De quoi nous donner quelques idées pour se lancer, en cinéma, en chanson ou dans n’importe quel autre domaine.

Comment as-tu été invitée à être dans ce jury du Festival de Dinard ? Quel attrait as-tu pour le cinéma britannique ?

C’est la première fois que je suis invitée à être membre d’un jury cinéma. Je suis touchée d’être là et intimidée aussi. On a délibéré sur les films en Compétition, j’étais contente de ne pas passer en première ! En même temps, j’aime débattre, réfléchir sur ce qui me touche ou pas, j’adore écouter le point de vue des autres, échanger sur les films. C’est une superbe expérience, je suis ravie !  Et puis ce cinéma britannique, il m’inspire pour ses lumières, ses couleurs, très souvent, la direction artistique est presque culturelle, différente de nous mais j’aime bien.

Et l’humour anglais, ça te touche ?

Bien sûr, l’humour et aussi le réalisme des films anglais. Cette année, on a découvert de très bons jeux d’acteurs et d’actrices. La jeunesse, le rapport à la famille, aux failures et aux blessures, la construction et la déconstruction, on a vu tout ça dans les films sélectionnés à Dinard. C’était palpitant.

Quel lien as-tu avec le cinéma, de manière générale ?

J’ai un lien de spectatrice d’abord, ensuite je réalise toute l’image de Brigitte depuis le départ, c’est-à-dire les clips, les images autours, les photos, la DA, le choix des illustrateurs. J’ai fait de la publicité aussi, des petits documentaires et surtout là, je prépare mon premier long-métrage.  

Je dis toujours « je crie et après j’écris », c’est ça, ma démarche.

Aurélie Saada

Ça c’est une surprise ce premier long-métrage ! Est-ce que l’on peut en savoir plus ?

Oui ! (rires). Je prépare un film que l’on va  tourner au printemps 2020. J’ai l’impression que l’on est surpris par les mêmes sujets, dans la vie des artistes, les supports changent mais les idées restent. Je suis obsédée par la famille, les femmes, le temps qui passe, le deuil et la pluralité dans le féminin. Ce long-métrage, c’est l’histoire d’une femme de 75 ans qui va, à la mort de son mari, découvrir qu’elle n’est pas juste mère et grand-mère, mais qu’elle est femme encore. Jusqu’au bout de la vie, elle a le droit d’être femme encore. 

C’est inspiré d’une femme dans ta vie, de ta famille ? Ta grand-mère ou mère ?

C’est un peu inspiré de ma famille mais aussi de moi et de mes deuils.

Aurélie Saada en pleine interview à Dinard. Photo Sébastien Vincent.

La femme a toujours eu une place importante dans ta vie, dans ton travail. Penses-tu que tu as un rôle à jouer pour défendre les droits féminins ? La pluralité des femmes ?

Je ne sais pas si écrire des chansons et réaliser ce premier film est l’expression d’une volonté d’être militante. C’est plutôt que je ne peux pas faire autrement. Et mon engagement, il est d’être sincère et honnête, connectée à mes désirs, mes émotions et ma réalité. Comme je te le disais, la pluralité du féminin m’obsède dans les chansons et dans tout ce que je fais, mais est-ce que c’est ça qui fait de moi une militante ? Ou est-ce que je suis militante et c’est ça dont je parle ? Je ne sais pas mais c’est bonne question ! (rires).

Quel paralèlle aimerais-tu faire entre musique et cinéma ? Quelle sonorité ressens-tu au cinéma ?

Je ne suis pas partie d’une musique pour réaliser mon film car je n’aime pas plaquer des idées, j’aime bien le laisser aller. Mais quand j’écris des chansons, je pars souvent d’un discours ou d’une émotion. Je dis toujours « je crie et après j’écris », c’est sa ma démarche.

Peux-tu nous dire déjà quelle actrice vois-tu pour ton long-métrage ?

Oui, je te le dis, c’est Françoise Fabian qui est l’actrice principale de mon film, elle a adoré le scénario. Vivement le printemps prochain ! 

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