ANGIE KREMER : « J’AIME LA FAÇON DONT LA PHOTOGRAPHIE POUSSE À REGARDER HORS DE SOI »

Jeune femme pleine de vie, indépendante et curieuse, Angie Kremer débute son parcours professionnel par des études en sciences politiques, cinéma et théâtre. Issue d’une famille d’artiste, elle se découvre une passion pour la photographie de mode, une discipline qui se transforme rapidement en une carrière professionnelle. Photographe de renom dans l’industrie de la mode, venez découvrir l’univers d’Angie le temps d’une interview pour Paulette. 

Je viens d’une famille d’artistes donc j’ai grandi dans un milieu très créatif. De plus, ma mère est photographe, et la voir prendre des photos m’a donné envie de le faire à mon tour. Vers l’âge de 13 ans, on m’a offert ma première caméra et je la prenais partout avec moi. Ensemble, on chassait les « moments volés », les émotions, les moments éphémères et cette quête m’a amenée à vouloir en faire mon métier. Ce qui m’a plu également dans la photographie, c’est le fait qu’elle représente un moment unique humainement parlant. J’ai débuté en faisant des portraits, et ces shootings étaient l’occasion de faire connaissance et de pouvoir capturer toute la profondeur d’un être. Même en réalisant des portraits de mes ami·es de longue date, je leur découvrais des facettes qui m’étaient inconnues auparavant, et ma passion vient de ces moments uniques.

J’ai choisi de me spécialiser dans ce secteur parce que j’aimais immortaliser les moments, mais aussi parce que c’est une forme d’art qui pousse à la collaboration avec autrui. Que ce soit le côté très humain de la rencontre que j’ai mentionné, ou le côté créatif qui va de pair avec les projets qui impliquent plusieurs artistes, j’aime la façon dont la photographie pousse à regarder hors de soi. Je pense que c’est donc une des raisons principales pour lesquelles ça m’a paru évident de me spécialiser dans le domaine. 

Je pense que Helmut Newton a bouleversé les codes sociaux et ceux de la mode d’une façon radicale, et son influence reste encore immense sur la photographie de mode d’aujourd’hui. Il a réussi à représenter une femme sensuelle sans jamais tomber dans la vulgarité, et lui donnant une vraie force propre. Je trouve que ses clichés montrent une vision vraiment poétique du corps, qui le rend quasiment irréel, magique. 

Ma priorité avec mes clichés c’est de trouver un équilibre entre mon point de vue et le sujet que je photographie. Je veux transmettre ma sensibilité pour le monde et l’humain dans un état pur, et j’espère que les spectateur·rices ressentent cela face à mes clichés. 

Je pense que la jeunesse et surtout les jeunes photographes doivent ne pas avoir peur d’expérimenter. C’est l’essentiel pour pouvoir se découvrir artistiquement ; il faut essayer des choses variées, se mettre dans des situations parfois inattendues ou peu commodes. Je recommande toujours aux jeunes de faire des projets avec leurs amis, qu’ils soient artistes ou non, de se donner des défis et de voir ce qui peut ressortir de tout ça. Que le résultat de ces projets soit parfait ou non n’est pas vraiment la question, car ce qu’ils permettent c’est de comprendre ce qu’ils ont envie de transmettre et comment la photographie est un véritable moyen d’expression dont il faut se saisir. 

Charmé·es par la personnalité d’Angie Kremer ? Retrouvez son actualité et son travail sur son compte Instagram et sur son site internet.

Un article de Joséphine Papazian