8 BADASS POUR CÉLÉBRER LES DROITS DES FEMMES

Leurs combats sont divers, mais toutes s’engagent à créer et inspirer un meilleur futur, un futur où toutes les voix méritent d’être entendues et tous les corps se doivent d’êtres représentés. Ces huit jeunes femmes n’ont pas peur de se démarquer et de faire valoir ce en quoi elles croient.

Ce 8 mars, Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, elles nous inspirent à faire de même. Et si on affirmait, ensemble, haut et fort, nos droits et nos identités ? Suivez-nous sur les traces de ces huit jeunes femmes badass et engagées.

1/ Adèle Haenel – @adelehaenel

Fin 2019, son puissant témoignage sur les abus sexuels qu’elle a subis adolescente de la part du réalisateur Christophe Ruggia, secoue le monde du cinéma français et aboutit à la radiation du réalisateur par la Société des réalisateurs de films. Malheureusement, on a récemment pu observer à quel point cet apparent soutien pouvait être volatile.

En effet, alors qu’elle quitte la cérémonie des Césars en criant sa (juste) colère face une Académie qui choisit de récompenser le réalisateur Roman Polanski, (pédophile condamné aux États-Unis, fuyant son jugement depuis les années 70 et depuis accusé par une dizaine d’autres femmes, la plupart mineures au moment des faits), l’actrice va connaitre dans les jours suivants un lynchage brutal de la part d’acteurs et de réalisateurs connus. Le plus marquant étant peut être celui du directeur de casting Olivier Carbone qui l’insulte sur Twitter et lui promet une « carrière morte bien méritée ». Mais (sorry not sorry) Olivier, il semblerait qu’il n’en soit rien.

Ainsi, suite au succès international de son dernier film réalisé par Céline Sciamma, «Portrait de la jeune fille en feu», l’actrice française de 31 ans vient de signer avec CAA (Creative Artists Agency), la plus grosse agence d’artistes à Hollywood.

Adèle is on fire et ne semble pas avoir avoir fini d’allumer le cinéma de son immense talent, de son courage et de son combat pour la libération de la parole des victimes d’abus sexuels.

2/ Yseult – @yseult___

Nous vous parlions récemment dans un article du clip « Corps », ôde self-love puissant de la chanteuse Yseult, tiré de son EP « Noir ».

Ancienne finaliste de la Nouvelle Star, elle partage à travers ce clip son cheminement personnel longtemps douloureux avec son corps et exprime un mal-être qu’elle a désormais transformé en force. Revendiquant son adhésion au mouvement body-positive, la chanteuse proclame l’amour et l’acceptation de soi comme des valeurs nécessaires. Elle souhaite briser les tabous en se dévoilant et en montrant que c’est dans cette vulnérabilité que réside sa force et sa beauté.

Un message puissant qu’Yseult transmet à ses fans : embrassons nos peurs et avançons, quelle que soit la dureté du chemin, avançons et aimons-nous exactement comme nous sommes : nous sommes déjà parfait.e.s.

3/ Rubi Pigeon – @rubipigeon

En mars 2019, les jumelles franco-brésiliennes de 21 ans Yasmin et Rubi Pigeon lançaient ensemble Rusmin (nous vous en parlions d’ailleurs ici). Une jeune marque/média d’upcycling qui présente à travers ses collections et ses contenus vidéos la possibilité d’une mode consciente, fun et éco-responsable. Un projet plutôt génial quand on sait que l’industrie du textile est la deuxième industrie la plus polluante au monde.

Si aujourd’hui Rubi est seule aux commandes, elle est toujours aussi active. Elle a réalisée en fin d’année 2019 une collection capsule avec la boutique de mode vegan et responsable Manifeste011, et poste depuis régulièrement des contenus vidéos drôles, éducatifs et inspirants sur sa chaine youtube (comme celle-ci dans laquelle elle nous donne ses tips de pro pour mieux shopper seconde main sur Vinted).

Rubi, c’est la jeune auto-entrepreneuse qui redéfinit le cool en militant pour une mode différente, et nous enseigne avec beaucoup d’humour et de légèreté l’importance de l’éco-responsabilité !

4/ Amandine – @violencedefemme

Originaire de Montpellier, cette jeune femme de 23 ans qui se définit comme féministe, bodypositive et « curvy girl » milite sur ses comptes Twitter et Instagram contre la grossophobie quotidienne et la censure contre la nudité des corps gros.

Alors qu’Instagram supprime plusieurs de ses posts pour « pornographie » elle s’interroge ainsi dans un post récent : « @instagram / @lnstagram_france, faut qu’on parle toi et moi. Pourquoi ? Pourquoi parfois je vois des grandes marques poser leurs mannequins à moitié nus sur ta plateforme, pourquoi je vois de la violence, des hommes torses nus, du sang et des larmes alors que mes posts sont supprimés ? Explique moi le problème ? Je te fais pas assez d’argent ? Je suis trop grosse ? À croire que c’est surtout ça ton problème, mon poids que tu censures par tout les moyens. »

Amandine milite pour le droit d’exister sans se faire censurer, pour notre droit de briller, de se sentir belles et libres et de gérer notre corps comme nous le souhaitons. Un droit que nous devrions toutes posséder.

5/ Charlotte Abramow – @charlotteabramow

À seulement 26 ans, la photographe et réalisatrice féministe belge Charlotte Abramow a réalisé un nombre impressionnant de projets tous plus engagés et nécessaires les uns que les autres. Petit tour d’horizon ?

En 2018, pour la Journée internationale des droits des femmes, elle créé un clip vidéo inédit, mettant en avant la représentation métaphorique de vulves et des menstruations, en utilisant la chanson « Les Passantes » de Georges Brassens. Le résultat (une vidéo importante qui célèbre la diversité et la beauté du corps des femmes) est de prime abord interdit aux moins de 18 ans sur la plateforme YouTube qui l’héberge.
En 2019, elle réalise pour Angèle un clip vidéo condamnant les préjugés sexistes et la culture du viol. Un clip pop et impertinent qui éduque (littéralement) au consentement : l’iconique « Balance ton quoi ».

Enfin, en ce début d’année 2020, elle réalise en collaboration avec Netflix France, un Petit Manuel d’Éducation Sexuelle. 64 pages pour parler de sexe sans tabous et briser les clichés, un manuel qui connait un succès bien mérité !

On a qu’une seule hâte : la suivre dans ses aventures, apprendre avec elle et en prendre plein le cerveau et les mirettes avec les nouveaux projets artistiques et engagés qu’elle va nous concocter.

6/ Romy Alizée – @romixalizee

Née en 1989, Romy Alizée, est une artiste qui s’emploie à exposer sa vision du féminisme en déconstruisant nos normes de beauté standardisées, tant devant que derrière la caméra.

Pour son premier livre, « Furie », sortie en 2018, celle qui se décrit comme une « femme chienne et photographe » présente une série d’autoportraits peuplés de créatures soumises à ses désirs. On observe dans une ambiance surréaliste les plaisirs assumés d’une jeunesse queer, brûlante de liberté. L’objectif ultime ? Nous émanciper du « mâle gaze » et du cliché porno pour homme hétéro.

Son dernier projet, co-réalisé avec Laure Giappiconi est un conte cinématographique pour adultes « Romy et Laure… et le secret de l’homme meuble », qui questionne la manière de reprendre le pouvoir sur l’agresseur lors d’une intrusion. Un sujet délicat qu’elle parvient à traiter avec finesse et légèreté.

Féministe engagée, Romy Alizée se bat également contre la censure d’Instagram et challenge inlassablement notre vision de l’érotisme en déconstruisant les normes avec irrévérence et talent. Et c’est bien pour cela qu’on la suit !

7/ Victoire Tuaillon – @vtuaillon

Journaliste parisienne de 30 ans, Victoire crée et anime en 2017 sur le média Binge Audio le podcast « Les couilles sur la table » qui s’intéresse aux masculinités d’un point de vue féministe. L’objectif est de comprendre la « construction » des hommes et en questionner les mythes et virilités toxiques.

Son héroïne ? Viriginie Despentes, qu’elle a d’ailleurs eu l’opportunité d’accueillir sur plusieurs épisodes du podcast. Elle parle de cette expérience forte dans l’un de ses posts Instagram : « King Kong Théorie a changé ma vie ; je l’ai lu à 16 ans, et plus rien n’a été comme avant. Virginie Despentes, c’est mon héroïne absolue (…) elle m’a donné l’autorisation d’être parfois folle de rage, en colère, brutale et radicale. Autant vous dire que je n’en menais pas large quand elle est apparue dans les studios de Binge Audio.»

Sorti en octobre 2019, le livre « Les Couilles sur la table » synthétise les 50 épisodes du podcast et est acclamé par la critique. Un ouvrage fouillé et nécessaire à mettre entre toutes les mains.

Parce qu’il nous rappelle que l’écrasante machine du patriarcat place les hommes comme les femmes dans des moules qu’il nous faut à tout prix déconstruire et détruire, ensemble. Et Victoire Tuaillon éclaire le chemin !

8/ Pomme – @pommeofficial

Claire Pommet (dite « Pomme ») est une auteure-compositrice-interprète originaire de Lyon. À seulement 23 ans, son album « Les Failles » remporte le titre de « Meilleur album révélation » de l’année 2020, lors de la 35e cérémonie des Victoires de la musique.

Elle produit des chansons depuis 2015, n’ayant pas peur d’aborder dans celles-ci des thèmes encore tabous dans le milieu de la chanson française comme l’homosexualité (abordée par exemple dans la très belle chanson « On brûlera »).

Son dernier album, « Les Failles », explore cette partie très vulnérable et anxieuse de son être, loin du spectacle et des paillettes. L’artiste parle de son incapacité à danser et de son anxiété qui la suit partout, mais dont elle parvient finalement, en la nommant peut-être, à en faire une force et non plus une ennemie. Une voix enchanteresse et des textes envoutants qui parle des fragilités qu’on connait tous, mais dont on parle encore trop peu.

Pomme nous transporte et nous dit que c’est ok, si nous aussi, finalement, on est un peu cabossés, parfois. Pas besoin de savoir danser pour être une badass, Pomme nous le prouve et nous, on approuve !


Article d’Alexandra Hostier

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