Partir à la découverte de Chicago en 5 expériences mémorables

Si Chicago porte bien son surnom de Windy City (particulièrement en cette période hivernale), PAULE a découvert une ville où cohabitent harmonieusement plusieurs périodes architecturales, une destination balnéaire aux 26 plages sur 42 km2 de bordure de lac, un chapelet de quartiers qui vibrent au rythme du blues, du jazz et du hip-hop des années 90, sans oublier les innombrables opportunités de se cultiver et de se divertir. Un véritable éveil des sens qu’illustrent 5 expériences inoubliables.

Une promenade architecturale au fil de l’eau

Le maillage routier en damier de cette ville typiquement américaine ne saurait faire oublier que Chicago est caressée par les vagues du lac Michigan à l’ouest et traversée par la Chicago River de long en large. Ce cours d’eau sinueux reste l’un des points de vue les plus spectaculaires où admirer la diversité architecturale du berceau des gratte-ciels, dont le premier d’entre eux, le Home Insurance Building, fut érigé en 1885, au 127 Old Rte 66 (à l’angle de Adams Street et LaSalle Street), par l’architecte et ingénieur William Le Baron Jenney. D’une hauteur de 55 mètres, il est rentré dans la postérité pour avoir inauguré une nouvelle ère dans l’histoire de l’architecture. S’il n’est pas visible le long du parcours proposé par les croisières architecturales du Chicago’s First Lady, d’autres splendeurs à la fierté toute verticale sauront ravir les féru·es de constructions grandioses tout droit sorties de l’imagination d’architectes de renommée internationale, comme la Tribune Tower, les tours jumelles de Marina City, 333 West Wacker, Civic Opera House, Willis Tower, Chicago Mercantile Exchange, ou encore St. Regis Chicago. Fun fact peu anodin dans le milieu très masculin de l’architecture, cet hôtel résidentiel est le plus haut bâtiment du monde imaginé par une femme avec ses 363 mètres.

Conçu par l’architecte Jeanne Gang et son cabinet d’architectes, Studio Gang Architects, le St. Regis complète un ensemble qui inclut le gratte-ciel Aqua voisin, également dessiné par Gang, pour former une structure de trois tours interconnectées, appelées « tiges », de hauteurs différentes et disposées en gradins. Les tiges sont chacune construites selon une forme pyramidale tronquée et alternée appelée « troncs », donnant à chaque tour un aspect ondulé, accentué par différentes nuances de verre couleur azur. Une véritable merveille visuelle par temps nuageux.

La beauté architecturale de Chicago ne s’arrêtant pas au détour de la rivière, une promenade architecturale sur la terre ferme permet de remonter le fil du temps à chaque coin de rues. Le mysticisme du néo-gothique, avec le campus de l’Université de Chicago et la Tribune Tower, la majesté du néo-renaissance, avec la basilique Notre-Dame des Douleurs, ou encore la rigueur de l’art déco avec le Chicago Board of Trade Building et le Merchandise Mart. La diversité ethnique de Chicago a également permis à la ville de se parer de l’architecture des nombreuses régions du monde dont ses habitant·es sont originaires : beaucoup de gratte-ciels sont inspirés de la skyline de Hong-Kong ou de Tokyo ; Chinatown abrite un temple chinois ; et Ukrainian Village des églises orthodoxes typiques de l’Europe de l’Est.

Longer le lac Michigan à vélo

Pique-niquer sur une plage de sable fin en pleine ville, c’est l’une des surprises que réserve une balade à vélo, en suivant le Chicago Lakefront Trail, un sentier pavé qui s’étend sur 28 kilomètres autour du lac Michigan, depuis Ardmore Street (North Side) à South Side Drive dans le sud de la ville. Même par temps peu clément, cette balade à deux roues offre un avant-goût des superbes journées et soirées d’été que réservent les petits coins de nature situés au nord de Navy Pier, contrastant avec la froideur des gratte-ciels. Après avoir admiré la plus ancienne grande roue du monde (à Navy Pier), jeté un coup d’œil à la Lake Point Tower, ancien pied-à-terre de la présentatrice de télévision Oprah Winfrey, et apprécié la façade typique des maisons victoriennes de la vieille ville, direction Millennium Park, dont l’inauguration en 2004 a marqué l’aboutissement d’un incroyable projet de réaménagement d’anciennes friches ferroviaires. Un arrêt incontournable s’impose pour y admirer l’un des plus célèbres symboles de la ville : le Cloud Gate, que les habitant·es de Chicago ont surnommé « The Bean » (le haricot) en raison de sa forme, mais aussi le pavillon Jay Pritzker, la Crown Fountain, la passerelle BP, et d’autres lieux insolites, financés en grande partie par des donateur·rices privé·es.

La balade se poursuit vers le sud de Grant Park et le Museum Campus, non sans explorer l’Art Institute of Chicago (deuxième plus grand musée du pays après le Metropolitan Museum de New York) et la Buckingham Fountain. La route qui mène du Field Museum au Adler Planetarium offre l’une des plus belles vues de la ville, à mesure que l’on abandonne le centre-ville pour embrasser du regard l’immensité de la skyline. Un point de vue qui ne laisse personne indifférent par temps orageux, tant le spectacle des vagues qui s’écrasent sur la digue de l’aquarium John G. Shedd rappelle un tableau de Turner.

Un entracte au Lyric Opera House

Si Chi-Town, comme on l’appelle aussi, ne manque pas de lieux d’art et de culture comme l’incontournable Art Institute, le musée d’art contemporain (MCA), le Field Museum, ou encore le Driehaus Museum, notre soirée au Lyric Opera House, où nous avons assisté à une représentation de Frankenstein, un ballet contemporain de la compagnie Jeoffrey Ballet dirigée par Ashley Wheather MBE, reste un temps fort de notre séjour en terre du milieu. De la technique à la chorégraphie en passant par la mise en scène et l’éclairage, ce spectacle en 3 actes a démontré tout le talent et le dévouement d’une troupe dont la symbiose a rayonné sur scène. Pour celleux qui n’auront pas eu la chance de vivre ce moment époustouflant, le Lyric Opera House propose tout au long de l’hiver un programme tout aussi réjouissant, traditionnel et de saison avec ‘Casse-Noisette’, ‘Studies in Blue’ et ‘Songe d’une nuit d’été’, en 2024.

Savourer un dîner d’exception à Tortoise Supper Club

Connue pour ses « culinary tours » ou visites culinaires, les bonnes adresses food ne manquent pas à Chicago. Le Tortoise Supper Club, restaurant cabaret à l’ambiance rétro et chic, ne propose certes pas la fameuse Deep Dish Pizza de Chicago généreusement garnie de fromage et de sauce tomate, mais nous plonge volontiers dans une atmosphère plus élégante et hors du temps, où les classiques de la cuisine bistronomique sont revisités et élevés. Au 350 N State St, très précisément, ce restaurant propose une ribambelle de plats aussi délicieux qu’élégamment présentés, dont le colossal shrimp cocktail, le steak tartare, les huitres St Charles, la bisque de homard, le mac&cheese aux 5 fromages, sans oublier la pizzettes aux aubergines, le bar du Chili accompagné de son riz long au coco, la sole meunière à l’anglaise et les boulettes de viande cuites au feu de bois de vieux chêne, agrémenté de bourbon. Mention spéciale pour le service impeccable, joviale, parfois théâtral, ainsi que pour l’ambiance musicale jazzy qui fait voyager dans le temps à chaque bouchée. Pour finir sur une note sucrée, on ne manque de commander l’une des 3 spécialités de la maison à prononcer comme dans le Sud des États-Unis, la cherry pie, la peanut butter pie, ou la tortoise pie. Un régal !

Une soirée endiablée au Kingston Mines Blues Club

Pour les adeptes d’une ambiance teintée de blues et de guitare acoustique, le Kingston Mines Blues Club reste une institution à ne  pas manquer. Fondé en 1968 au cœur du quartier bouillonnant de Lincoln Park, Kingston Mines est le plus grand et le plus ancien club de blues en activité à Chicago. Ses deux scènes ont été honorées par Magic Slim, Koko Taylor, Sugar Blue, Billy Branch, Junior Wells, Mike Wheeler, Joanna Connor et de nombreux autres grands noms de la musique. Tirant son nom de la Kingston Mines Theatre Company fondée par June Pyskacek en 1969, elle-même nommée d’après Kingston Mines (Illinois) où travaillait le père de l’un de ses acteurs, Jack Wallace, le Kingston Mines Theatre a accueilli la production originale de Grease en 1971 avant qu’elle passe à Broadway un an plus tard. Si laa compagnie de théâtre disparait en 1973, le Café lui survit en tant que club de blues et se forge une notoriété qui lui vaudra de nombreux prix au fil des ans, notamment le Chicago Reader’s 2016 Best Blues Club, le Chicago Music Awards 2016 Most Popular Blues Club Award et le Torch Bearer of Blues in Chicago Award 2016, entre autres distinctions. Y passer une soirée à écouter de la musique live, en sympathisant avec ses voisin·es de table, c’est faire l’expérience d’un Chicago authentique, sans artifice, avec un supplément d’âme.

Bon plan hébergement

L’hôtel Zachary à Gallagher Way est l’un des boutique-hôtels les plus distinctifs de Chicago. Niché juste en face de l’historique stade de baseball Wrigley Field dans le quartier de Wrigleyville, le Zachary combine une esthétique moderne, un service de grande qualité, des espaces agréables, un bar restaurant animé et un éventail d’activités dans un quartier jeune et attractif. Inspiré par l’esthétique de l’architecte de renommée mondiale et natif de Chicago Zachary Taylor Davis, l’hôtel conjugue sans efforts l’histoire et le style avec des équipements bien pensés, des touches artistiques dans chaque chambre, une offre culinaire aux saveurs locales et un bar servant des cocktails exclusifs. De quoi vivre un séjour mémorable.

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Article de PK Douglas