Vivre un road-trip de rêve, à la découverte des trésors de l’Arizona

Avec près de 300 000 km2 de superficie, l’Arizona regorge de splendeurs géologiques et de curiosités naturelles qui en font l’un des états du sud-ouest américain les plus prisés. Pour les amoureux·ses des grands espaces, choisir de prendre la route et d’effectuer un road-trip inoubliable reste la meilleure façon d’embrasser toute l’immensité de ce territoire.

© PK Douglas
© PK Douglas

Toile de fond de tant de productions télévisuelles et cinématographiques, et objet de moult fantasmes, le 16ème état le plus peuplé des États-Unis (7 millions d’habitant·es, en 2020) ne se limite pas à ses paysages de cartes postales. Au gré d’une itinérance d’une semaine, PAUL·E a eu la chance de découvrir un chapelet de petites villes chaloupant entre kitsh et modernité, des populations amérindiennes autochtones faisant survivre leurs traditions à l’aune d’une activité touristique grandissante, sans oublier bien sûr le spectacle grandiose d’une nature monumentale.

© PK Douglas
© PK Douglas
© PK Douglas
© PK Douglas

De Phoenix au Grand Canyon

Depuis la France, on atterrit à Phoenix, capitale et plus grande ville de l’Arizona où la chaleur ardente nous rappelle que nous sommes bien situé·es dans la « Sun Belt » ou ceinture du soleil des États-Unis. Ce climat favorable a contribué à sa forte croissance démographique, en raison de l’héliotropisme. Pour faire légèrement baisser la température et passer d’un paysage de « Saguaros », cactus emblématique de la région, aux étendues de « Juniperus California », appelé communément genévrier de Californie, on démarre notre road-trip direction Flagstaff, dans les hauteurs plus rafraîchissantes.

© PK Douglas
© PK Douglas
© PK Douglas
© PK Douglas

Première étape de notre échappée vers le nord, la ville de Flagstaff s’élève en plein cœur de l’une des forêts domaniales les plus diversifiées des États-Unis. Également point culminant de la région où il fait bon skier le long des pistes enneigées en hiver, le centre-ville de Flagstaff capitalise à grand renfort d’art mural sur son passé historique. Traversée par la fameuse Route 66 que l’on peut emprunter sur plusieurs kilomètres, Flagstaff reste également connue pour être le lieu où fut découverte la planète Pluton en 1930 par Clyde Tombaugh. Si l’on vous déconseille de débattre sur la rétrogradation de Pluton en planète naine (n’étant plus la 9ème planète du système solaire), une visite de l’observatoire Lowell offre l’occasion d’une exploration des plus spectaculaires de l’immensité du ciel. Galaxies, nébuleuses, voie lactée, astres, étoiles et planètes réunis sont parfaitement visibles à la faveur du célèbre ciel sombre de Flagstaff et à travers une variété de télescopes méga puissants. On reste ébahi·es devant tant d’immensité et de possibles.

De retour sur Terre, la route vers le Grand Canyon n’est plus très longue, une fois passé·es par Williams. Petite ville typique de l’Ouest américain traversée par les légendes de la conquête du Far West où on prend plaisir à se balader, faire du shopping dans les boutiques vintage, déjeuner dans une sandwicherie sans prétention, mais appétissante (Gateway Sandwich Company sur la Route 66), sans oublier de se faire dire la bonne aventure par un Elvis (Presley) ressuscité d’entre les morts et articulé mécaniquement. À quelques kilomètres plus au Nord, Tusayan marque l’entrée dans le Parc National du Grand Canyon, l’un des points d’orgue de notre périple.

© PK Douglas
© PK Douglas
© PK Douglas
© PK Douglas

Du Grand Canyon à Monument Valley

Après avoir déposé nos valises au Red Feather Lodge (Downtown, Tusayan), nous prenons à nouveau la route pour quelques minutes cette fois jusqu’au Grand Canyon Airport afin de vivre une expérience unique : le survol du mythique Grand Canyon en hélicoptère (avec Papillon Helicopters). De 25 minutes à près de 3 heures, ces sorties en hélico 6 places offre un point de vue spectaculaire et assez dramatique sur l’un des joyaux géologiques les plus époustouflants du monde, inscrit au patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco en 1979. Solidement harnaché·es et guidé·es par un pilote expérimenté, on passe au bout de 5 minutes d’un parterre de conifères verdoyants à 1300 mètres de profondeur moyenne sous nos pieds. De là-haut, la beauté du Grand Canyon se révèle, ses strates géologiques qui racontent l’Histoire, ses couleurs qui fluctuent selon l’heure de la journée, le fleuve Colorado dont la force tranquille a sculpté cette traverse de 450 km de long entre le lac Powell et le lac Mead, l’immensité lointaine du plateau du Colorado dont les contours se troublent à mesure que la lumière se retire.

Afin d’admirer le coucher du soleil et le camaïeu extraordinaire de rouge, orange, jaune et bleu qui enveloppe les parois du Grand Canyon au soleil couchant, rien ne vaut une balade en Pink Jeep pour un Sunset Tour dans les recoins les plus discrets du versant sud du canyon. Seul·es (ou presque) face aux éléments, la pierre rougeâtre, le vent qui se lève, le soleil aux rayons tièdes et le Colorado à peine visible, on pose téléphone et appareils photo pour admirer ce que seuls nos yeux peuvent apprécier à sa juste valeur. Un doux rappel à profiter pleinement de l’instant présent.

Après un dîner gargantuesque au très folklorique Big E Steakhouse & Saloon, suivi d’une nuit réparatrice au Red Feather Lodge, on se remet en route vers Monument Valley, cœur spirituel du territoire Navajo ou plus précisément Dineh Bekeyah, comme certain·es préfèrent être appelé·es.

© PK Douglas
© PK Douglas

De Monument Valley à Winslow

Spécificité de la région qui peut porter à confusion si vous la visitez en été, le territoire Dineh Bekeyah observe le changement d’heure afin de limiter la consommation d’électricité et profiter au maximum de la lumière du jour — à l’instar des 3 autres états sur lesquels il est à cheval, à savoir l’Utah, le Colorado et le Nouveau-Mexique. À l’inverse, l’Arizona, préférant faire cavalier seul, n’observe pas ce changement d’heure. Détail à garder en tête quand on planifie des visites. Et surtout ne pas (forcément) se fier à son téléphone ou au GPS de la voiture qui peuvent capter une antenne qui n’a pas la même heure que l’endroit où vous vous trouvez, selon que vous soyez à Kayenta, Tuba City, Monument Valley, ou Chinle. À noter que la difficulté ne s’arrête pas en si bon chemin, car Antelope Canyon, ou encore le territoire Hopi encerclé pourtant par le territoire Dineh Bekeyah restent quant à eux à l’heure de l’Arizona. Si la temporalité donne légèrement le tournis, tous les chemins ou presque mènent à Monument Valley, notre coup de cœur de ce road-trip.

© PK Douglas
© PK Douglas

Apercevoir au loin ces monolithes de grès rouges à mesure que l’on se rapproche de l’entrée du parc n’enlève rien à la beauté emprunte de sacralité du lieu, une fois sur place. C’est accompagné·es d’un guide Dineh Bekeyah au volant d’une jeep de la compagnie Goulding’s Lodge & Tours que nous serpentons ce lieu magique, entre East et West Mittens, John Ford’s Point, le point de vue des Trois Sœurs, Totem Pole, Artist’s Point et North Window. Plus loin, le guide expert qui a vécu en territoire Dineh Bekeyah toute sa vie, nous montre The Sun’s Eye et Ear of the Wind. À plusieurs reprises, on descend admirer cette roche rouge orange dont les formations monumentales sont vénérées de générations en générations par les habitans·tes ancestraux de l’Ouest américain. Alors que le soleil se rapproche de l’horizon, mais avant que les coyotes ne sortent de leur tanière pour s’alimenter en lapins et autres marsupiaux, notre guide nous montre des Hogan, ou maisons Dineh Bekeyah traditionelles, dont certaines, bien qu’ayant l’air abandonnées, abritent en réalité un·e ancêtre passé·e dans l’au-delà, et qu’il ne faudrait surtout pas déranger en s’y approchant et encore moins en y pénétrant.

Pour prolonger la magie de l’instant, on vous conseille de passer la nuit au sublime hôtel The View, situé juste à côté du Navajo Tribal Park Visitors Center à l’intérieur de Monument Valley. Toutes les chambres disposent d’un balcon privé avec une vue panoramique imprenable sur ces emblématique formations rocheuses, si proches que vous avez l’impression de pouvoir tendre la main pour les toucher du bout des doigts.

© PK Douglas
© PK Douglas
© PK Douglas
© PK Douglas

Toujours en territoire Dineh Bekeyah, on ne manque pas de visiter le Canyon de Chelly (prononcé « shay » et signifiant « dans la roche ») connu pour sa beauté sauvage, mais surtout l’histoire et la culture Dineh Bekeyah dont il est le cœur. Le canyon de qui s’étend sur 40 km s’élève à une altitude de 300 mètres et présente d’impressionnantes ruines antiques construites dans le grès escarpé. Les parois du canyon révèlent également d’anciens pétroglyphes et pictogrammes. Au pied du canyon, l’imposant monolithe de Spider Rock surplombe de 240 mètres la végétation luxuriante, selon les caprices des précipitations. Il est considéré comme le centre de l’univers Dineh Bekeyah, ce qui en fait un lieu des plus sacrés.

© PK Douglas
© PK Douglas
© PK Douglas
© PK Douglas

De Winslow à Phoenix (Glendale)

De retour sur la Route 66, hors territoire Dineh Bekeyah, on se remet à l’heure de l’Arizona, direction Winslow. Les mélomanes et fans du groupe de rock The Eagles reconnaîtront cette étape importante, d’abord populaire auprès des voyageur·ses de chemin de fer, puis les automobilistes et les motocyclistes, désormais un point de ralliement grâce au Standin’ On a Corner Park, qui capitalise sur la renommée de plusieurs décennies de la chanson « Take It Easy » du groupe mythique de Los Angeles. Après s’être fait prendre en photo entre deux ailes d’ange en métal recyclé (parce que le kitsh ne tue pas), on se rend volontiers au Old Trails Museum qui abrite photos et objets (en grande partie offerts par les habitant·es) racontant l’histoire d’une ville façonnée par les Amérindiens autochtones et les pionnier·ères venu·es d’Europe.

© PK Douglas
© PK Douglas

Considéré comme l’un des meilleurs hôtels aux abords de la Route 66, nous vous conseillons La Posada pour une escale hors du temps. Conçu par l’architecte Mary Jane Colter (une prouesse pour l’époque), ce chef-d’œuvre historique de style hacienda, avec son toit de tuiles rouges, ses jardins publics et ses arches gracieuses, plaît grâce à ses chambres restaurées, rendant hommage à des client·es célèbres tel·les Amelia Earhart, Clark Gable, Will Rogers et Jane Russel. L’hôtel qui fait la part belle au pin Ponderosa, aux carreaux mexicains et aux tapis zapotèques abrite également un restaurant de renom, le Turquoise Room, où nous avons dégusté des plats préparés à base d’ingrédients issus de la culture amérindienne locale d’un raffinement et d’un goût inégalés de tout le séjour. C’est ravi·es et reposé·es par cette Posada enchantée que l’on reprend la route vers le sud pour rejoindre à nouveau Phoenix. Il ne nous reste plus qu’à nous envoler vers Paris, après avoir visité en un seul voyage des lieux mythiques que l’on peut désormais marqués comme faits sur notre bucket list.

Pour plus de renseignements sur la destination Arizona, on n’hésite pas à visiter le site de l’Office de Tourisme d’Arizona.

Vous pourriez aimer...