7 LIEUX À HAUT TAUX VIBRATOIRE

Déjà deux étés placés sous le signe du Covid-19. Deux étés sans road trips en Australie, sans croisières entre les îles indonésiennes, sans treks au Pérou. Heureusement, nos régions ont du talent et surtout, regorgent de paysages, de lieux, de monuments incroyables à (re)découvrir. C’est le but de ce Carnet de Voyage, qui met à l’honneur les terres françaises, de la Bretagne à Paris, en passant par les hauteurs alsaciennes et la Guadeloupe, entre autres. Et comme, plus que jamais, ce qui compte, c’est de se sentir bien, nous avons voulu vous faire découvrir des destinations qui bouleversent les sens, pas simplement la vue, mais surtout le troisième œil. Place donc, à sept lieux qui font vibrer, pour de vrai.

Au premier abord, la roche de Solutré, les alignements de Carnac, les volcans d’Auvergne, la propriété de Dorgemont en Guadeloupe, la forêt de Maureillas-Las-Illas, Notre-Dame de Paris et le Mont Sainte-Odile à Ottrott n’ont en commun que de se situer sur des territoires français… Pourtant, à y regarder de plus près, ces destinations dégagent des ondes assez similaires. En fait, elles font partie de ces lieux à haut taux vibratoire que les amateur.rice.s de spiritualité et d’ésotérisme connaissent bien. Leur point convergent : ils seraient tous situés aux croisements de lignes telluriques, ces courants d’énergie qui circulent sous terre et auraient permis à nos ancêtres de choisir où ériger leurs villes et leurs lieux de culte. Ils permettraient de faire le plein d’énergie haute, seraient réputés pour aider aux guérisons et pour nettoyer de l’intérieur. Une vraie cure de bonnes vibes, en somme. Sans oublier que ces endroits sont des témoins de l’Histoire. Des druides celtes aux évêques catholiques, tous sont passés par ces territoires qui racontent des prouesses architecturales, des rites, des croyances, et ont parfois été détruits ou laissés à l’abandon. Pourtant, des siècles plus tard, ils sont toujours visités par des personnes à la recherche de beauté et d’émotions. Alors, pour profiter pleinement de ces excursions, on se laisse imprégner par chacune de ces ambiances, et on y va en pleine conscience. Le mode d’emploi ? Certain.e.s commencent par demander au gardien du lieu, qui protège le site, la permission d’y pénétrer pour se connecter aux énergies. S’iels ressentent une onde agréable, iels s’y rendent, sinon, iels rebroussent chemin. Ensuite, iels se laissent porter vers les endroits qu’iels « perçoivent » le mieux pour recevoir les énergies présentes. Les ressentis varient en fonction de chacun.e. Des picotements pour certain.e.s, des frissons pour d’autres, une forte envie de pleurer ou un sentiment de plénitude, c’est selon. Et surtout, en repartant, n’oubliez pas de remercier le gardien des lieux. Bon voyage.

 

Les volcans d’Auvergne

Comment partir sur les traces des lieux à haut taux vibratoire de France sans faire escale dans la région Auvergne ? Pour s’ancrer à la terre et recharger ses batteries aux pieds de montagnes millénaires, rien de tel que le parc naturel régional des volcans d’Auvergne. Cette immense étendue verdoyante regorge de curiosité et de savoirs ancestraux qui ne demandent qu’à être (re)découverts.

Les volcans d'Auvergne, panorama
Les volcans d'Auvergne -© Auvergne Destination

À quelques kilomètres de Clermont-Ferrand, c’est d’abord le Puy-de-Dôme, le plus emblématique et le plus grand volcan de la chaîne des Puys, avec ses 1 465 mètres de hauteur, qui fend le paysage auvergnat de sa flèche météorologique. Accessible en train électrique à crémaillère ou à pied pour les plus sportif.ve.s, le volcan abrite, outre de paisibles moutons, les ruines du temple de Mercure datant du Ier siècle, l’un des plus grands sanctuaires romains d’Occident. Quand on sait que les lieux sacrés furent construits à des endroits spécifiques et selon des règles architecturales strictes qui favorisent l’harmonie spatiale et la diffusion de bonnes vibrations, la présence de ce temple sur le Puy-de-Dôme semble moins anodine. Nos ancêtres avaient en effet de grandes connaissances de la géologie, l’influence des réseaux et des courants énergétiques cosmo-telluriques. La chaîne des Puys, avec ses quatre-vingts volcans sur 35 kilomètres de long, témoigne du phénomène colossal que fut la rupture des continents, et constitue un maillon essentiel du réseau de failles géologiques qui quadrille l’ensemble de la surface de la Terre, assurant la circulation des énergies subtiles. Preuve à l’appui : le haut lieu tectonique de la chaîne des Puys, où se trouve la faille de Limagne a été inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en juillet 2018, devenant ainsi le premier site naturel inscrit en France hexagonale. En gravissant l’impressionnant Puy-de-Dôme, on ne peut être qu’ébloui.e.s par le panorama d’ensemble sur le parc naturel régional des volcans d’Auvergne, qui englobe toute la chaîne des Puys, les monts Dore, l’Artense, le Cézallier, le Massif du Sancy et les monts du Cantal. On y aperçoit même la ville de Clermont-Ferrand, au sud.

En matière de bien-être du corps et de l’esprit, les villes du Mont-Dore et de La Bourboule (entre autres), situées à environ 45 kilomètres de Clermont-Ferrand, abritent un véritable trésor : leurs thermes. Ouvertes aux curistes et aux curieux.ses, elles sont une source inestimable de bienfaits pour les maux du corps. L’asthmatique que je fus a passé plusieurs étés à La Bourboule, afin de soigner ses voies respiratoires en humant une eau venue des profondeurs de la Terre, qui puise ses bienfaits dans la roche et qui est réputée pour renforcer les défenses immunitaires. En plein cœur du massif du Sancy, à 880 mètres d’altitude, on respire, et ça fait un bien incroyable! On ne saurait oublier, d’ailleurs, que la pierre de volcan est utilisée en lithothérapie – soins holistiques par l’énergie des pierres – pour ses vertus énergétiques et ses bonnes vibrations, aidant à dénouer les tensions et à diminuer les douleurs physiques. Le spectacle grandiose et les bienfaits prodigués par les multiples volcans d’Auvergne sont tout autant de raisons de s’y rendre, toute l’année, pour prendre l’air, se ressourcer et s’élever. 

Article du numéro 51 « Vibrer », par PK Douglas

 

La propriété de Dorgemont en Guadeloupe

À l’âge de 11 ans, Denis Poulain quitte la Guadeloupe pour suivre ses études Outre-Atlantique. En 1990, il y revient pour racheter la propriété de son père dans la grande vallée, à Vieux-Habitants, bien qu’il n’ait aucun attachement particulier pour cette terre. À l’époque, son père cultivait le cacao et le café sur la partie en contrebas, à proximité de la rivière, laissant en friche la partie haute du domaine qui était, sans qu’il le sache, l’endroit le plus magique du site de Dorgemont. Il loua ensuite ses terres et repartit vivre dans l’Hexagone. C’est seulement trois ans plus tard qu’il revient pour savoir ce qu’il allait faire de ce lieu qui lui était totalement inconnu…

La propriété de Dorgemont en Guadeloupe, panorama
La propriété de Dorgemont en Guadeloupe -© unknown

Il s’accorde trois mois de vacances pour se fixer. Jour après jour, il part s’imprégner de la nature magnifique de Dorgemont, vivre à son même rythme, et contempler l’horizon assis sur les roches volcaniques. Il se sent de plus en plus happé par ce lieu, trouve un nouveau sens à son existence et décide de tirer un trait sur sa vie citadine. 

Pendant dix ans, il extrait les roches du terrain, une à une, pour bâtir des murets en pierre, baliser les chemins, rendre les sentiers accessibles. Il taille, il élague… Un travail pharaonique! Dorgemont devient alors un véritable lieu de pèlerinage au cœur de la nature, en communion parfaite avec les paysages, les roches et les arbres. Un espace parfait pour libérer le corps et l’esprit, et opérer un réel retour à soi-même. 

Tout le long du parcours qui traverse Dorgemont se succèdent une quarantaine de roches, toutes baptisées par les promeneur.se.s et hôtes, selon leurs ressentis : on peut y trouver la pierre de la Terre-Mère, celle de la fécondité, celle de l’équilibre énergétique, de l’amour universel, de la sérénité… Ce lieu est propice à la transformation, où l’humain.e peut recevoir les vibrations émanant à la fois du Cosmos et de la Terre. Dorgemont est réputé pour ses propriétés bienfaisantes. Les géobiologistes s’accordent à dire que le site est chargé d’énergie cosmo-tellurique, et qu’il a gardé tout son pouvoir régénérateur et guérisseur. Ses ondes vibratoires améliorent nos facultés physiques et psychiques, amplifient nos corps subtils, et élèvent notre niveau de conscience. Plusieurs témoignages attestent de toutes ces vertus. 

Lorsque Denis accepte de m’ouvrir les portes de cet espace sacré pour que je puisse me fondre au cœur de sa nature, je me laisse guider sur les sentiers semés de roches volcaniques. Le temps s’arrête, je suis comme plongée dans un autre univers. Tout mon corps vibre sur la même fréquence ; je suis submergée d’émotions, de vraies retrouvailles avec ce que je suis vraiment… Comme un retour vers ma propre essence originelle. Je ferme les yeux, respire calmement, me connecte avec chacune des pierres qui m’appellent, et j’accueille avec respect et confiance tout ce que ce lieu a décidé de m’offrir. C’est la pierre de l’amour universel qui va opérer. Je perçois son grand nettoyage énergétique, son soin régénérant, sur tous mes corps subtils ; mon chakra du cœur et toute ma cage thoracique vont s’ouvrir pour recevoir l’oxygène qui me manque. Je me libère en profondeur de tous ces « nœuds » et « cristallisations » en lien avec mes blessures du passé. L’énergie et le taux vibratoire sont tellement haut.e.s et puissant.e.s qu’une forte migraine va m’envahir, qui s’estompera en méditant sur les autres pierres de soin, tel un bain de guérison spirituelle. Je termine ma quête intérieure en passant une nuit au cœur de ce lieu magique, dans une petite cabane en bois, spartiate mais dans l’esprit du site, avec le sentiment de dormir sur le toit du monde.

Article du numéro 51 « Vibrer », par Annie Chouard

 

Les alignements de Carnac

Le mystère reste entier : pourquoi près de 3 000 menhirs se dressent à Carnac, parfaitement alignés, au milieu d’une nature déserte, depuis près de 6 000 ans ? Au sud de la Bretagne, se trouve ce fameux endroit mystique chargé d’histoire, de magnétisme, de vibrations et d’énergies. C’est pour ces raisons que de nombreuses personnes viennent recharger leurs batteries auprès du granit, notamment au solstice d’été, moment où le soleil monte le plus haut dans le ciel.

Les alignements de Carnac
Les alignements de Carnac -© ot-carnac

C’est petite, comme toute Bretonne qui se respecte (je ne peux pas renier mes origines vu le nom de mon école primaire, Les Korrigans), que j’ai découvert pour la première fois cet espace recouvert de menhirs. J’apprenais alors que ces gros cailloux avaient été érigés par les premier.e.s paysan.ne.s du monde, les femmes et les hommes du néolithique. Durant une centaine d’années, iels auraient aligné ces longs blocs de granit locaux, d’est en ouest, sur près de quatre kilomètres. Aucun.e historien.ne n’a jamais su y trouver d’explications.

Au début des recherches, les érudit.e.s associent ce lieu à un ancien temple préhistorique – le décor appelle en effet à la procession. J’aime imaginer nos prédécesseur.se.s vagabonder entre ces rangées de pierres. Au fond du site, des menhirs sont installés d’une façon différente des autres : rapprochés et en arc de cercle, ils laissent croire à un espace d’offrande ou de veillées pour prier. Ces éléments différemment disposés ne viennent pas simplifier la compréhension de l’architecture du lieu… Puis l’érosion et le temps jouant leurs rôles, les indices du passé sont effacés peu à peu par la nature, et cette théorie est finalement mise de côté. Les études se poursuivent pour tenter de comprendre. Au XIXe siècle, de nouvelles suppositions émergent : les menhirs seraient orientés en fonction des astres. Mais cette fois encore, la réalité rattrape l’imaginaire : Carnac n’est pas un site astronomique. 

Les esprits rêvassent, la science laisse place aux croyances. Pour tenter de percer le mystère, une seule solution (ma foi, plutôt agréable) : se rendre sur place et expérimenter par soi-même. Le lieu se situe à quelques minutes en voiture des longues plages du golfe du Morbihan, souvent pleines à craquer d’amoureux.se de l’air marin breton. Et au milieu du silence de la nature, une lande généreuse en végétation, propice aux randonnées le long des alignements. Afin d’entretenir les sols, les ajoncs, la bruyère, les genêts et autres végétaux, des troupeaux de moutons sillonnent le site. Qui de mieux pour protéger la terre ? 

D’un point de vue spirituel, les mégalithes de Carnac seraient chargés en énergies. Autrefois, les femmes stériles avaient pour coutume de frotter leur ventre contre le granit, pour favoriser la fécondité. Le caractère spécial de ce lieu s’explique par son haut taux vibratoire : ce site exceptionnel réunit la plus forte concentration de mégalithes au monde ! Chacune de ces pierres capterait les énergies cosmo-telluriques provenant du ciel et du sol. Ainsi, les menhirs harmonisent et équilibrent les vibrations, favorisant le processus de transmission d’énergies et de guérison. Ces terres carnacoises peuvent apporter apaisement et force intérieure aux plus réceptif.ve.s. 

Même si, enfant, je fus un peu déçue d’apprendre que ce n’était pas Obélix qui avait déplacé tous ces menhirs (puisque les Gaulois n’apparaissent qu’au Ve siècle après J.-C.), les alignements de Carnac restent un souvenir incomparable. Dépaysant au possible, c’est un endroit idéal pour lâcher prise et pourquoi pas, un bon départ pour un voyage intérieur plein de bonnes vibrations. 

Article du numéro 51 « Vibrer », par Margot Hinry 

 

Notre-Dame de Paris

« Droit d’asile ! » Quand je pense à Notre-Dame de Paris, c’est toujours cette scène du dessin animé de Disney qui me vient à l’esprit. Quasimodo se dresse au-dessus de la cathédrale en flammes portant à bout de bras une Esmeralda inanimée qu’il vient de sauver du bûcher, et hurle cette phrase. Je me suis souvent interrogée sur ce que ça donnerait, dans la vraie vie, si les milliers de personnes qui demandent l’asile à la France chaque année tapaient à la porte de l’église en scandant ces mots. Peut-être que le taux d’obtention serait plus élevé que l’actuel, qui s’élève à 20,4 % (en 2019, 36 275 attributions d’asile ont été accordées sur 177 822 demandes).

Notre-Dame de Paris
Notre-Dame de Paris -© Tomas Sereda

Revenons-en à Notre-Dame. Enfants, ma mère nous baladait, mon frère, ma sœur et moi, dans toute la capitale et nous contait les histoires qu’abrite chaque coin de rue. Sur le parvis de Notre-Dame de Paris, elle nous montrait d’abord le point zéro, repère symbolisé par une petite plaque ronde couleur bronze présente dans les villes pour calculer les distances. À Paris, c’est donc à partir du parvis de Notre-Dame que sont calculées les distances entre la capitale et toutes les villes françaises. 

Puis, nous levions la tête sur les hauteurs du bâtiment pour regarder des saints dont la plupart avaient perdu la tête pendant la Révolution, à cause de leur ressemblance avec la royauté fraîchement décapitée. Ce que j’ignorais, c’est qu’en 1793, lorsque le culte catholique fut interdit, la cathédrale fut reconvertie en temple de la Raison, un monument athée. Puis il servit d’entrepôt aux vins de la République. La religion, l’alcool du peuple ? 

Ce que je ne savais pas non plus, c’est que, après la révolution de 1830, Notre-Dame était dans un tel état de décrépitude qu’elle faillit être détruite. Jusqu’à ce que Victor Hugo publie Notre-Dame de Paris, son chef-d’œuvre à la gloire du monument. Les architectes Viollet-Le-Duc et Lassus furent alors mandatés pour restaurer ce bâtiment au style gothique rayonnant et à l’allure de paquebot : 27 mètres de long, 40 mètres de large, 33 mètres de haut et une construction originelle qui débuta en 1163 pour s’achever en 1345. À l’intérieur, des rosaces, des dorures, des vitraux… Et les reliques de la Passion, des objets qui auraient servi à la crucifixion du Christ, notamment un morceau de croix, un clou et la couronne d’épines.

Mais ce qui donne à Notre-Dame de Paris son caractère si singulier, c’est son haut potentiel spirituel. Édifiée sur les ruines d’un édifice religieux romain ou mérovingien consacré à saint Étienne, la bâtisse se dresserait au croisement de quatre courants telluriques – ce qui lui confère le rôle de véritable antenne énergétique. Quant à l’impression de sérénité que procure Notre-Dame, elle ressemble à celle provoquée par les temples, les mosquées, les synagogues et autres palais. Des monuments grandioses qui rappellent ce que les hommes et les femmes accomplissent lorsqu’iels croient en quelque chose qui les dépasse. Puis, parmi les mille légendes qui entourent la cathédrale, plusieurs évoquent des bâtisseurs alchimistes, membres d’une confrérie hermétiste. Ils auraient disséminé dans l’église les symboles propres à cette philosophie ésotérique fondée sur des textes gréco-romains, qu’un public averti saurait repérer en un clin d’œil. 

Des détails cachés dans les vitraux, sur les statues ou les rosaces, que ma mère, mon frère, ma sœur et moi, gravissant les escaliers qui mènent tout en haut des tours de la cathédrale, étions bien incapables d’interpréter. Ce qui accaparait notre attention : les cloches de Quasimodo, les gargouilles affreuses, la Seine qui se prélasse, les toits de Paris à perte de vue, et un thermos de chocolat chaud que ma mère sortait de son sac comme par magie, façon Mary Poppins. Que demander de plus ? 

Article du numéro 51 « Vibrer », par Tanissia Issad 

 

La Roche de Solutré

« De là-haut, j’observe ce qui va, ce qui vient, ce qui bouge et surtout ce qui ne bouge pas », aimait à dire l’ancien président français François Mitterrand, pour qui l’ascension rituelle de la roche de Solutré était une expérience transcendantale sans cesse renouvelée. Rien de surprenant au regard du panorama exceptionnel offert par les 493 mètres d’altitude de cette incomparable formation calcaire, surplombant les vignes et les villages de Solutré, Pouilly et Vergisson, et située à 8 kilomètres à l’ouest de Mâcon, au sud de la région Bourgogne-Franche-Comté. Un lieu dont les connexions historiques, stratégiques, culturelles et spirituelles sont établies et ininterrompues depuis la préhistoire.

La Roche de Solutré
La Roche de Solutré -© Crichard Semik

D’un point de vue géologique, la roche de Solutré est le fruit d’un phénomène rare dans la région. C’est le résultat d’un dépôt de sédiments apportés par l’océan qui se sont durcis et transformés en roches. Difficile à croire en 2021, et pourtant, la roche de Solutré se trouvait au beau milieu d’une mer turquoise, sous un climat tropical très chaud permettant le développement de coraux, il y a 160 millions d’années. En témoignent les traces de vagues sur la roche, ainsi que la présence d’huîtres et d’autres animaux marins fossilisés. Une fois que l’océan s’est retiré et que l’érosion a fait son œuvre, sont apparus ce que le poète Alphonse de Lamartine, Mâconnais de naissance, a décrit comme «deux navires pétrifiés surplombant une mer de vignes ». Un tableau qui désignait à la fois la roche de Solutré et celle de Vergisson, en face. 

D’un point de vue historique, le site de Solutré témoigne d’un passé très riche. Il a notamment donné son nom à une période de la préhistoire, le Solutréen, situé entre 21 et 17000 ans avant J.-C., et caractérisé par l’apparition de l’homme moderne en Europe et par le développement de l’outil et de son utilisation. Près de 50000 ans de présence humaine racontée et exposée au musée préhistorique de Solutré, dont la visite s’impose, avant ou après une ascension bucolique et sportive, jusqu’au sommet de cette fameuse roche. 

Au départ du parking, comptez une bonne heure de marche aller-retour, soit un circuit de 4 kilomètres avec un dénivelé de 100 mètres, sans difficulté majeure. Cette balade est l’occasion d’admirer le paysage mâconnais, de deviner, enfouis sous la végétation, les vestiges du château et de la forteresse érigés, selon la légende, par le roi Raoul au début du Moyen Âge. Vous pourrez également observer un Konik Polski, cheval polonais reconnu comme l’un des plus proches descendants naturel du cheval primitif sauvage européen (le Tarpan), chassé sur le site à la préhistoire. Un troupeau de Konik Polski fut introduit à Solutré en 2002 pour la mise en place d’un pâturage écologique. 

Une fois au sommet, l’immensité du paysage et la puissance des éléments invitent à une véritable immersion dans la nature. Infiniment petit.e dans l’infiniment grand, on se remplit les poumons du bon air et de toutes les ondes bienfaisantes environnantes afin d’ajuster son corps énergétique à la fréquence du lieu. Une ascension unique en son genre, dont on redescend rasséréné.e et rechargé.e à bloc. 

Article du numéro 51 « Vibrer », par PK Douglas

 

La forêt de Maureillas-Las-Illas

Las Illas, qui signifie «les îles» en catalan, et qui tire aussi sa racine étymologique du latin «ilex» (qui regroupe la famille des chênes), est un lieu recouvert de centaines de massifs… de chênes! Las Illas, haut lieu de l’histoire du Roussillon, de l’Espagne et de la France, est une commune nichée au fin fond des vallées sauvages, tout près de la frontière catalane. Ce site déborde d’immenses forêts qui se dressent tout le long du sentier allant du col du Figuier jusqu’au Mas Nou. Un parcours inoubliable tant son écho spirituel est retentissant.

La forêt de Maureillas-Las-Illas
La forêt de Maureillas-Las-Illas -© Caroline Mellow

C’est suite aux expériences marquantes rapportées par les habitant.e.s du coin, mais aussi celles des nombreux.ses randonneur.se.s du GR10, que ce lieu à haut taux vibratoire a été baptisé la « Forêt Magique ». Et dès les premiers mètres, le ton est donné… L’ambiance y est dynamique, les oiseaux s’expriment pleinement, les arbres, les plantes et les fleurs sauvages colorées forment une paroi végétale de chaque côté du sentier, tel un vrai tableau de maître. Qu’on soit sensible aux énergies ou non, impossible de manquer le seuil de ce lieu hautement vibratoire. Comme des gardiens de la nature, positionnés de chaque côté de l’entrée de la forêt, deux arbres nous accueillent dans la profondeur de la Terre-Mère. 

Avant d’y pénétrer, je demande aux « gardiens de la forêt » leur autorisation. La réponse est immédiate. Cependant, je ne m’attendais pas à un si beau cadeau de bienvenue. À seulement quelques mètres de moi, une biche se tient au milieu du sentier, me regarde, puis poursuit son chemin. J’ai l’accord pour entrer… J’accueille donc avec émotion toute cette énergie et me reconnecte à ma nature profonde. L’ambiance du lieu est différente d’une forêt classique, elle est ici plus feutrée, plus délicate. Les oiseaux ont un chant plus doux, et les arbres des contrastes de couleurs à couper le souffle ! 

Après les premiers pas, la vision nette du dessin animé Alice au pays des merveilles se dessine. La petite fille en moi se réveille et se manifeste, mon enfant intérieure est en joie, je suis émerveillée par tout ce qui m’entoure. Ma tête tourne à 360 degrés, je communique avec tous les éléments, je m’unis à leur vibration et accueille cette formidable rencontre avec les esprits de la nature et leurs énergies subtiles. Certains troncs d’arbres laissent apparaître clairement des visages du « petit peuple » de la nature. On peut même distinguer des corps enlacés, quelques roches en forme de cœur, de dolmens, de huttes… Un véritable monde imaginaire a trouvé sa place au milieu de la végétation. De prime abord, tout semble figé et pourtant, tout paraît en perpétuel mouvement. 

À chacune de mes visites à la Forêt Magique de Las Illas, le constat reste le même. Le temps s’arrête, je flotte et me laisse happer par cette magie. Envahie par ce retour en enfance que me soufflent les esprits de la nature, je grimpe aux arbres, je lance des cailloux dans la rivière pour faire des ricochets, je cours, je saute, je danse… Il m’arrive aussi de m’asseoir dans les amas de feuilles, d’enlacer les arbres avec tendresse afin d’obtenir une véritable alliance divine. Parmi les plus puissants lieux à haut taux vibratoire du monde, la Forêt Magique de Las illas offre à nos âmes des soins profonds du corps et de l’esprit, de façon instantanée. Elle libère nos blessures et renoue avec notre enfant intérieur.e, telle une madeleine de Proust de nos souvenirs les plus enchanteurs… 

Article du numéro 51 « Vibrer », par Annie Chouard

 

Le Mont Sainte-Odile à Ottrott

«Ici fleurit jadis, la Sainte Abbesse Odile et toujours elle règne en mère de l’Alsace. » C’est par ces mots, inscrits sur le fronton d’entrée du sanctuaire, situé à Ottrott, que sont accueilli.e.s plus d’un million trois cent mille visiteur.se.s du Mont Sainte-Odile chaque année. Culminant à 753 mètres, c’est un site emblématique de la région, qui mêle des siècles d’histoire et de légendes, ne cessant d’émerveiller les nombreux.ses pèlerin.e.s et randonneur.se.s.

Le Mont Sainte-Odile à Ottrott
Le Mont Sainte-Odile à Ottrott -© Bastien Pietronave

L’attrait pour ce lieu de culte est indissociablement lié au destin de celle qui deviendra sainte Odile, patronne de l’Alsace. Il existe, certes, des traces de son existence, mais elles sont corrélées à sa légende, contribuant ainsi à l’âme mystique de l’abbaye et des alentours. Sainte Odile naît au VIIe siècle, aveugle. C’est lors de son baptême, à 12 ans, qu’elle recouvre la vue ; elle est alors nommée « Odile », enfant de lumière – on surnomme d’ailleurs le Mont Sainte-Odile « Le Mont Lumière ». C’est par ce miracle qu’elle décide de consacrer sa vie à Dieu et qu’elle crée un couvent féminin, sur les ruines du château familial. Après sa mort, l’abbaye devient très rapidement un lieu de pèlerinage. Il est composé de plusieurs bâtisses, comprenant notamment la Chapelle des larmes, qui aurait été creusée par les pleurs de la Sainte Patronne. 

En contrebas de cet ensemble architectural de grès se trouve une autre curiosité : une source, la fontaine Sainte-Odile, où viennent se recueillir les croyant.e.s. On raconte que cette source, qu’Odile aurait miraculeusement fait jaillir en frappant un rocher avec son bâton pour guérir un aveugle, soignerait les maux des yeux, mais aussi des oreilles ou de la tête. Des spécialistes en radiesthésie (qui utilisent un pendule pour définir un taux vibratoire) ont pu constater que le taux vibratoire de cette eau était supérieur à celui de la source de Lourdes ! 

Non loin de cet espace de recueillement est érigé un mur païen. Cette construction, ressemblant à un rempart, constitue une enceinte mégalithique de plus de dix kilomètres de long et fait le plus grand bonheur des marcheur.se.s : une boucle de randonnée s’y étend sur un peu plus de six kilomètres, qui permet une marche d’environ trois heures ! Le vestige archéologique, aujourd’hui classé monument historique, a été nommé « mur païen » au XIe siècle par le pape Léon IX, seul pape alsacien. Il est composé de blocs de grès (plus de trois cent mille), et se présente comme la plus grande muraille d’Europe. Une véritable énigme pour les historien.ne.s et archéologues. Quelle est son époque de construction ? Qui l’a bâti ? Par quels procédés ? 

En son sein, ont émergé de nombreux mythes, en partie liés au culte païen. On y retrouve plusieurs amas de roches aux formes étranges, notamment creusées comme des cuvettes. Elles ont presque l’empreinte d’un corps humain et auraient été utilisées pour des rites organisés par des druides, en fonction des saisons et cycles lunaires. Si on se couche dedans, on ressent une forte énergie, presque brûlante, pouvant donner le vertige. Il n’est d’ailleurs pas rare d’entendre que du mur païen émane un fort magnétisme, qui peut être éreintant au fil des heures. Des dolmens et autres menhirs ont aussi été retrouvés autour de cette enceinte. 

Le long du sentier de marche, on croise d’autres lieux imprégnés de magie, comme le plateau des Fées ou la grotte des Druides. On dit souvent que ces lieux sont des points de rencontre pour les sorcières, mais aussi que le diable s’y risque. Celui-ci aurait même un jour osé s’aventurer par-delà les collines, pour se rendre devant la cathédrale de Strasbourg (à environ 45 kilomètres d’Ottrott), où il ne put entrer. Il est courant d’entendre que, dans la capitale régionale, les jours de grands vents, le diable essaye encore d’accéder à l’édifice, sans succès ! 

Article du numéro 51 « Vibrer », par Laurence Minker 

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