COMMENT NE PAS DÉPRIMER SEULE DEVANT SES COQUILLETTES UN DIMANCHE SOIR

La fin de semaine vous fait peur ? A nous aussi. Alors on a mis au point une stratégie pour se réapproprier le créneau. Plus facile à dire qu’à faire, on est d’accord, mais vous avez tout notre soutien.

Il est 20 heures, on est dimanche soir, et on se retrouve une fois de plus en duo glauque avec Netflix (voire avec le film de TF1, si on a déjà écumé toutes les comédies romantiques/navets teenagers de la plateforme de streaming). La seule perspective qui apporte un réconfort bien mérité à ce scénario peu reluisant, c’est de savoir qu’une quantité mastoc de coquillettes boue dans notre casserole Ikea depuis maintenant 7 minutes. Et qu’il n’en reste que 2 avant de les déguster al dente.

On y ajoutera une noix de beurre salé et beaucoup trop de fromage râpé. Et les semaines qui précèdent notre découvert mensuel, on pourra même les accompagner d’une tranche de jambon épaisse (avec couenne, les vraies savent). Malheureusement, ce petit luxe n’est pas au programme ce soir : on a passé le 15 du mois. Raison de plus pour se concentrer sur le trou noir de pensées fourbes qui nous entraînent dans une déprime de fin de semaine bien connue. Quelle bonne idée.

Le schéma est souvent le même. On rumine, on se repasse en boucle tout ce qui ne nous convient pas dans notre vie, on se sent seule. On est triste qu’un weekend chargé se termine ou au contraire, de ne pas avoir eu le temps de faire ce qu’on avait prévu, clouée au lit par une gueule de bois carabinée. On culpabilise, on se dévalorise ; bref, le pied. Et il y a de bonnes chances pour que ça se transforme en anxiété nocturne voire en insomnie, petites chanceuses que nous sommes. Heureusement, il reste de l’espoir pour sauver ces quelques heures avant le retour au bureau. Car personne ne nous a réellement condamnées à la malédiction du dimanche soir et croyez-nous, ça se soigne.

Ce qu’il faut savoir déjà, c’est que si ce n’est pas en se morfondant pendant des heures que les choses changeront, prendre quelques minutes pour décompresser et mettre le doigt sur ce qui nous chagrine est tout de même bénéfique. On n’est pas toujours obligée d’être bien dans notre peau, ni d’afficher un sourire impeccable alors qu’en vrai, on flippe, on souffre, on a envie de chialer. Et d’ailleurs, accepter ses émotions ne signifie pas céder à la facilité, c’est plutôt avoir le cran de se confronter à ce qui ne va pas et tenter de le transformer en quelque chose de positif. Ça sonne très philosophie New Age tout ça, mais ça marche. S’avouer que le dernier créneau du weekend nous fout le cafard et que sachant ça, on va quand même tout faire pour passer un moment plus agréable que d’habitude, nous permettra certainement d’apprécier notre dîner avec un peu plus d’entrain.

Plus concrètement, on a accumulé quelques petites astuces au fil de nos sessions bourdon. Et ça passe principalement par l’élaboration d’une routine rassurante. On essaie déjà de finir la semaine dans un appart’ qui ne ressemble pas à une garçonnière abandonnée (on range, en gros), on se réserve une heure pour tester ce masque-de-visage-abricot-noisette-régénérant qu’on a mis un jour dans un coin pour plus tard (plus tard se comptant apparemment en années), et on opte pour un programme cinématographique satisfaisant et réconfortant, quitte à mater Pretty Woman ou Le Seigneur des anneaux pour la 32e fois (d’affilée).

La clé, c’est d’apprendre à rester seule sans que ça rime avec angoisse. C’est dur, on sait, mais à force de se concocter des rituels qui ne seront dédiés qu’à notre bien-être, de prendre le temps de se connaître vraiment et de voir qu’en fin de compte, on n’est pas si mal en tête-à-tête avec notre assiette de coquillettes, on finira sûrement par apprécier ces instants privilégiés. Ce qui nous donnera l’occasion de profiter d’un peu de répit avant de s’attaquer à un autre sujet de taille : le lundi.

Article de Pauline Machado

Partager sur :

Vous pourriez aimer...