SIMONE VEIL, QUI A DÉPÉNALISÉ L’AVORTEMENT, EST DÉCÉDÉE
C’est une grande dame qui s’en va. Simone Veil est décédée ce vendredi 30 juin à son domicile parisien à l’âge de 89 ans.
Née en 1927, Simone Veil a connu l’enfer des camps de la mort. Dans ses mémoires, intitulées Une vie et publiées en 2007, elle racontait sa déportation à Auschwitz en 1944, la séparation avec son père et son frère, et les atrocités qu’elle avait dû endurer avant d’être libérée en 1945.
En 1974, Simone Veil est nommée ministre de la Santé et fait adopter quelques mois plus tard, non sans difficultés (insultes, lettres de menace, tags outranciers feront partie de son quotidien), le projet de loi sur l’interruption volontaire de grossesse. Lors de la présentation de son texte, elle prononce un discours historique qui a marqué et marquera des générations de femmes : « Je voudrais tout d’abord vous faire partager une conviction de femme. Je m’excuse de devoir le faire devant cette assemblée composée presque exclusivement d’hommes. Aucune femme ne recourt de gaieté de coeur à l’avortement. Il suffit d’écouter les femmes. C’est toujours un drame ».
En 2010, Simone Veil est devenue une « immortelle » en faisant son entrée officielle sous la coupole de l’Académie française. « Comme l’immense majorité des Français, nous vous aimons Madame », a déclaré Jean d’Ormesson. « Soyez la bienvenue au fauteuil de Racine qui parlait si bien de l’amour ».