L’ORIENTATION ET L’IDENTITÉ SEXUELLE, BIENTÔT ENSEIGNÉES À L’ÉCOLE ?
Laurence Vanceunebrock, députée LREM, a déposé au début du mois, une proposition de loi visant à lutter contre les discriminations LGBTQIA+. Mais un point important est passé inaperçu, celui de l’éducation. Alors bientôt des cours d’orientation et d’identité sexuelle à l’école ?
Derrière un micro ajusté à la hauteur de sa bouche, Laurence Vanceunebrock porte les lois de demain, attendues depuis bien plus longtemps qu’hier. Sa voix ne tremble pas face à l’hémicycle, où elle exécute les promesses du gouvernement Macron. En effet, face à l’homophobie et la transphobie qui alimentent davantage le harcèlement scolaire, l’Elysée à dit stop. Un premier pas en 2019 pour la tête du pays qui a lancé une campagne de sensibilisation dans les collèges et les lycées. Il était, certes, uniquement question d’affiches et de slogans, mais les efforts se poursuivent. En ce Mois des Fiertés, le magazine Têtu a pointé du doigt la députée LREM Laurence Vanceunebrock.
L’éducation comme solution
Ancienne gardienne de la paix, lesbienne séparée et maman de deux petites filles nées par PMA en Belgique, Laurence Vanceunebrock sait exactement où elle a mis les pieds. En ce mois de juin symbolique, la marcheuse a déposé une proposition de loi visant à éduquer les enfants sur les questions d’orientation sexuelle et d’identité de genre. Pourtant ce volet est passé pour le moins inaperçu. Le sujet principal de cette proposition portait, en effet, sur les thérapies de conversion. Mais la députée voyait déjà plus loin. « C’est à l’école et tout au long de leur parcours scolaire que nos enfants doivent être mis en confiance, notamment dans le cadre des enseignements portant sur la sexualité, pour s’interroger sans crainte sur leur orientation sexuelle ou sur leur identité de genre. Aussi, l’école étant le lieu qui permet d’instruire les futurs citoyens sur la non discrimination, l’article 5 prévoit une information sur le respect des différentes orientations sexuelles, identités de genre et de leurs expression, et indique que les associations de lutte contre les discriminations à caractère homophobe ou transphobe peuvent venir en soutien de ces enseignements. » (Proposition de loi nº 3030)
Thérapie de conversion
On parle de ces pratiques qui prétendent ramener dans le « droit chemin », sous-entendu l’hétérosexualité pour leurs défenseurs . Il est question de traitements dits médicaux qui visent à modifier l’orientation sexuelle d’une personne ou son identité de genre. Souvent les victimes sont assommées de médicaments, reçoivent des électrochocs ou des séances d’hypnose. Quelques fois aussi, on parle de conversion forcée sociale lorsqu’il est question de mariage forcé ou de viol. Aujourd’hui, il n’existe aucun cadre légal interdisant ces pratiques en France. C’est ce que Laurence Vanceunebrock s’applique à corriger dans ce projet de loi. L’enjeu repose également sur la définition claire du terme « thérapie de conversion ». Souvent dans les milieux religieux, pour justifier ces pratiques on observe un énorme glissement de sens de l’expression qui se voit traduite comme un accompagnement.
« Ces pratiques doivent être distinguées de celles ayant pour objectif l’accompagnement et le soutien de personnes ayant des questionnements sur leur orientation sexuelle ou sur leur identité de genre. Si l’accompagnement par la famille ou par des personnes de confiance est souvent nécessaire, il ne doit pas aboutir à la proposition d’une « thérapie de conversion ». D’ailleurs, toute allégation visant à induire intentionnellement en erreur, sur le potentiel succès de ces pratiques, doit être prohibée. »
Proposition de loi nº 3030
Article de Aurélie Rodrigo