LES PARISIENNES DU XXIe SIÈCLE SE DÉVOILENT POUR LA JOURNÉE DE LA FEMME


Huit femmes pour le 8 mars. C’est le projet à l’esthétique renversante qu’ont réalisé Colombine Joubert et Kamila K Stanley, baptisé Parisiennes du XXIe siècle.  

Claire Laffut sur un canapé laqué doré, Lucillia Chenel en reflet dans un miroir moulé, Emma Bergmann en reine de coeur entre deux murs… Chacune à leur manière, les huit égéries de la série illuminent le tirage de leur présence, une moue discrète en guise de sourire. On les connaît pour leur art ou leur engagement, mais elles inspirent toutes cette liberté féminine qui résonne si bien un 8 mars. Et surtout, elles incarnent la créativité, l’optimisme et la poésie d’une génération.

A l’origine de la collaboration, Colombine Joubert, styliste et créatrice pour Orphée Studio (petit bijou mode qui vaut le détour), et la photographe Kamila K Stanley, déjà auteure de « Fantasmas« , un projet qui revenait sur l’après JO 2016 de Rio, en comparant les quartiers populaire bondés pendant le carnaval avec les stades sans vie abandonnés au lendemain de la cérémonie de clotûre.

Ensemble, elles ont eu l’idée de ces portraits de Parisiennes du XXIe siècle comme d’un aperçu quasi intime de leur féminité, juxtaposée à une nature morte qui en dit long sur leur personnalité. Elles ont poussé l’expérience au-delà de l’objectif avec une série de questions bien pensées pour chaque modèle. Résultat : on repart en ayant l’impression de les connaître et en s’identifiant aussi un peu à chacune.

On vous laisse découvrir, nous, on est sous le charme.

Emma Bergmann
Musicienne, chanteuse

C’est quoi « être parisienne » pour toi ?

C’est habiter à Paris et surtout supporter Paris en toutes saisons. Je pense qu’on est Parisienne quand on se sent Parisienne.

Qu’est-ce qui définit notre génération selon toi ?
L’éclectisme, internet et l’évolution des mœurs. Les trois ont un gros potentiel à nourrir mon optimisme.

Ton inspiration ?
Marianne Epin. Ma mère. Elle était tout ce que je pourrais espérer devenir.

Noemi Ferst
Artiste, co-fondatrice de Radiooooo.com

C’est quoi « être parisienne » pour toi ?
Etre libre d’être qui on veut. Paris est un grand terrain de jeu, riche, surprenante et lumineuse, qui s’ouvre à toutes les femmes qui l’aiment et qui l’adoptent. C’est elle qui nous offre cette liberté de poursuivre nos envies, de prendre des risques, de s’épanouir chacune à sa manière. Comme le chantais Joséphine Baker, « c’est Paris qui fait la Parisienne ».

Ton spot préféré dans Paris ?
Un endroit qui me fait rêver, dont je ne me lasse jamais, c’est le Musée de la Chasse et de la Nature, un lieu complètement étrange et fantastique où la mort est présente mais mélangée à l’art et mise en scène avec poésie et élégance pour créer un univers complètement féerique.

Ton combat ?
Ma fille, Gigi. Je suis devenue maman à 593 jours et ça fait 593 jours que je vis l’expérience la plus incroyable et puissante de toute ma vie. Je ressens aussi la grande responsabilité que j’ai envers elle, de faire de mon mieux pour rendre ce monde dans lequel je l’ai mise soit la meilleure possible pour elle.

Agnès Hurstel
Comédienne et humoriste

C’est quoi « être parisienne » pour toi ?
C’est venir d’ailleurs, Toulouse pour moi.

Qu’est ce qui définit notre génération selon toi ?
L’optimisme, l’extra lucidité, l’action, l’ambivalence.

Ton spot préféré dans Paris ?
Mon lit.

Ton combat ?
En ce moment, avec ce spectacle, c’est vraiment de déculpabiliser et de décomplexer les meufs. La liberté en somme.

Lucillia Chenel
Galeriste, directrice artistique d’Ultra Moderne

C’est quoi « être parisienne » pour toi ?
Ne pas trop sourire ! Je suis niçoise mais je boude aussi bien que les vraies Parisiennes.

Qu’est ce qui définit notre génération selon toi ?
Le virtuel

Ton objet fétiche ?
Je suis peu attachée au matériel, je n’ai pas vraiment d’objets fétiches. Mon téléphone est peut-être mon seul objet vraiment indispensable.

Agathe Rousselle
Journaliste, co-fondatrice du fanzine 100 % féminin PEACH

C’est quoi « être parisienne » pour toi ?
Habiter, travailler et avoir ses amis, sa vie quoi, à Paris.

Qu’est ce qui définit notre génération selon toi ?
L’idée d’exploser pas mal de carcans. On vit une époque brutale mais j’ai l’impression qu’on est une génération combative… parce qu’on n’a pas le choix. On a aussi davantage tendance à s’entraider, on a compris que le collectif était plus fort.

Ton combat ?
Celui que mènent beaucoup de femmes en ce moment. C’est important.

Claire Laffut,
Mannequin, peintre, chanteuse


C’est quoi « être parisienne » pour toi ? 
Être impatiente, aimer Jacquemus et porter du rouge à lèvre rouge.
Non je rigole, pour moi c’est être une mélancolique sauvage rêveuse, très amoureuse et vivante.

Qu’est-ce qui définit notre génération selon toi ?
Un iPhone.

Ton rêve ?
Femme indépendante qui est dans la musique et l’art.

Ton objet fétiche ?
Ma peluche que j’ai depuis 23 ans qui s’appelle Sarah.

Julie Demont
Danseuse au Manko Cabaret

C’est quoi « être parisienne » pour toi ?
Pour moi qui suis à 100 % marseillaise, là se joue toute la beauté du métissage parisien. C’est un mélange de cultures, d’origines qui, associées à tout ce que l’on découvre à Paris, permet de construire cette unicité et cette originalité propre à chaque Parisienne. Il en ressort, je trouve, des filles fortes, déterminées, qui sont sûres de leur choix ou qui du moins n’ont pas peur de les assumer.

Ton rêve ?
Je ne pense pas avoir un seul rêve précis, je crois que mon but dans la vie c’est de n’avoir aucun regret, de faire le maximum pour réaliser mes envies avec les moyens que j’ai sur le moment.

Ton combat ?
Essayer de faire accepter toutes les différences, qu’elles soient de genre, d’origine, d’état d’esprit, de croyance. Chacun a le droit d’être ce qu’il est en respectant la vie des autres.

Alice Kong
Vidéaste

 

C’est quoi « être parisienne » pour toi ?
Dans mon imaginaire, une Parisienne est une femme sûre d’elle, indépendante, cultivée mais pleine de dérision.

Ton spot préféré dans Paris ?
Même si je suis toujours fourrée rive droite, j’adore la rue de Buci. Cette rue est un peu l’idée que les touristes se font de Paris, le Paris que l’on montre dans les films. Une rue piétonne avec des orchestres de jazz, ça fait très intro de comédie musicale.

Ton inspiration ?
Mon inspiration principale se trouve sur Internet. J’aime être abonnée à beaucoup de monde et pouvoir apprécier tous les jours du nouveau contenu artistique.

Photographie : Kamila K Stanley
Stylisme : Orphée studio par Colombine Jubert
Maquillage : Alma-Luna Bialas

 

> Article de Pauline Machado

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