L’ACCÈS AUX PROTECTIONS HYGIÉNIQUES, UN DROIT POUR TOUTES
La précarité menstruelle désigne un phénomène qui n’est pas nouveau, mais qu’on commence à mettre en lumière : il s’agit du fait de ne pas avoir les moyens de se payer des protections hygiéniques, ou des protections de qualité.
De nombreuses femmes souffrent de précarité menstruelle dans le monde : les étudiantes, les sans-abris, les détenues en milieu carcéral, les femmes vivant en situation précaire peuvent toutes être affectées. Pourtant on le sait bien, avoir ses règles n’est pas un choix. Une femme utilise environ plus de 10 500 protections hygiéniques au cours de sa vie, soit environ 1 500 à 2 000 euros de budget à prévoir. Les serviettes hygiéniques, tampons, cups comme les culottes de règles sont bien des nécessités pour les femmes et ne doivent plus être considérés comme un luxe ou un caprice.
Les femmes qui ne peuvent pas se payer une protection hygiénique digne de ce nom font comme elles peuvent, se servant de serviettes de bain, de draps, de papier toilette, de mouchoirs. Mais certaines pratiques peuvent être dangereuses pour la santé : des femmes choisissent de garder leur tampon le plus longtemps possible afin de ne pas avoir à le remplacer, ce qui peut entraîner un syndrome du choc toxique. En prison, des femmes vont parfois même jusqu’à utiliser des bouteilles en plastique pour fabriquer des cups artisanales. La précarité que subissent ces femmes peut aussi être synonyme d’humiliation, vu qu’elles ne peuvent pas contrôler leur flux, elles perdent leur dignité et le contrôle sur leur intimité.
Heureusement, les choses commencent à changer. Règles Élémentaires est la première association française, créée en 2015 par Tara Heuzé-Sarmini, à faire des collectes de produits hygiéniques qui sont ensuite donnés à des femmes sans-abris ou mal-logées. Ainsi, l’association a pu redistribuer 200 000 tampons et serviettes, aidant 20 000 femmes.
En 2016, la TVA appliquée aux protections hygiéniques a baissé, en passant de 20% à 5%.
Et on en a déjà parlé sur Paulette mais on le rappelle : la Mutuelle des Étudiants est la première mutuelle à rembourser les protections hygiéniques, dans un effort de mettre fin au tabou autour des règles. LMDE reverse ainsi entre 20 à 25 euros à ses adhérentes – et même ses adhérents peuvent en bénéficier pour aider leur entourage !
Article de Inès Huet