COMMENT (VRAIMENT) RELÂCHER LA PRESSION EN CETTE FIN D’ANNÉE

Après douze mois intenses, voici quelques conseils pour se détendre, et mieux accueillir ceux qui arrivent.

Ça y est, 2021 touche à sa fin. On l’a fait. On a réussi à venir à bout de cette année particulière (pour ne pas dire pourrie) parsemée de situations sans précédent encore une fois. On ne va pas vous les lister, vous les connaissez aussi bien que nous – et les effets critiques qu’elles ont engendrés sur nos cerveaux parfois au bord de la crise de nerf. Alors l’espace de quelques jours, de quelques semaines pour les plus chanceux·ses, on veut essayer de récupérer un peu d’énergie mentale et physique. On ne sait pas trop ce qui nous attend en janvier, si ce n’est un froid de canard sur une bonne partie du territoire, mais pour l’instant, ce dont on est sûr·e, c’est qu’on veut se reposer. Et s’enfiler une tonne de classiques au coin du feu.

Crédit : Universal Pictures

L’heure est aux retrouvailles en petit comité pour ceux et celles qui le peuvent, aux moments privilégiés avec soi-même pour ceux et celles qui en ont besoin. L’occasion de faire le point, d’envisager des projets futurs qui nous font du bien, de se fixer de nouveaux objectifs. Ou tout l’inverse. Les derniers jours de décembre 2021, plus que jamais certainement, on veut surtout se détendre, être indulgent·e, déconnecter. Des écrans d’une part, d’un rythme effréné qui nous épuise de l’autre. Et si la période des fêtes offre parfois un cadre qui s’y prête à la perfection, elle peut aussi être source d’un stress nocif – et clairement inutile – qui met à mal notre plan.

Heureusement, quelques astuces (pas franchement révolutionnaires mais plutôt efficaces) permettent de lâcher prise.

"Un peu d’air, de l’air ! De l'air !"

Le froid appelle à rester chez soi et pourtant, c’est bien en refusant de sortir qu’on risque d’accumuler tensions, anxiété et autres sentiments négatifs dont on se passerait bien. Se prélasser dans son intérieur ou celui de sa famille, c’est génial, mais encore faut-il pointer le nez dehors de temps en temps pour en ressentir de réels bienfaits. (Et éviter par la même occasion de se retrouver à ruminer pendant des heures, voire à jeter un oeil à ses mails alors qu’on devrait juste oublier qu’ils existent.) Les L5 le chantaient si bien en 2001 : on a besoin d' »un peu d’air (de l’air !), c’est juste une question de survie ! » Et elles ne sont pas les seules à jurer par le pouvoir du grand bol d’oxygène comme remède à un quotidien quelque peu oppressant.

Ann Kulze, experte en nutrition et bien-être, recommande par exemple de se promener à pied autant que possible, préférablement au vert. « Le rythme et la répétition de la marche ont un effet tranquillisant sur le cerveau, et cela diminue l’anxiété et améliore le sommeil« , assure-t-elle au magazine Health. Pour Judith Orloff, professeure adjointe de psychiatrie à UCLA, le rituel devient encore plus positif lorsqu’on réussit en même temps à prendre le soleil – même hivernal. « Il stimule la production de sérotonine qui procure un sentiment de bien-être », explique la spécialiste.

Bien sûr, ces expéditions vivifiantes sont plus agréables quand on possède un jardin ou qu’on vit dans un endroit aux environs adaptés (la mer, le lac, la montagne, la forêt…). Plus difficile de « prendre l’air » quand on habite en ville dans un petit appartement sans balcon et que le square le plus proche pue l’asphalte. Mais à en croire les expertes, parcourir les rues même bondées, marcher le long d’un canal urbain ou faire le tour d’un parc, c’est mieux que rien. Alors on abandonne son plaid ravagé par trop d’emmitouflage, et on sort pour mieux décompresser. On y reviendra d’autant plus apaisée, et à même de poursuivre nos efforts.

Less is more

« Nous en faisons trop pour faire plaisir aux autres pendant les vacances : les courses, cuisiner, envoyer des cartes et assister à tous les événements », énumère le psychologue George Pratt. Super pour les autres, moins pour nous. Car cette surproductivité qui ravit tout le monde a tendance à nous priver d’un repos indispensable. Et se conjugue aisément sur d’autres périodes de l’année. Le spécialiste invite donc à dire « non au moins une fois – et peut-être plus ».

« Non » à l’énième aller-retour à la place de notre frère pour aller chercher sa copine à la gare, « non » au baby-sitting de notre nièce pour la troisième fois d’affilée quand notre même frère (voire les parents de ladite nièce) peut s’en charger. « Non » à soi-même quand on s’entend penser « et si je dessinais mes propres cartes de voeux cette année ? », alors que notre planning est déjà chargé jusqu’à juin prochain. Ou qu’on envisage d’accepter plus de retrouvailles (à six) autour d’un repas copieux et souvent largement alcoolisé que notre organisme ne peut supporter. « Non » à tout ce qui nous rajoute une charge mentale déjà bien pesante, en gros.

En revanche, ce que le psy ne mentionne pas, ce sont toutes ces fois où dire « oui » a du bon. Dire « oui » au fait de concocter des gâteaux et petits plats en famille ou entre ami·e·s, même par écrans interposés, de se confier à ses proches autour d’un thé. Dire « oui » à l’esprit de fêtes, quelles que soient celles qu’on célèbre. « Oui » aussi à la mise en place de notre réponse automatique qui rappellera – gentiment – à nos collègues de nous foutre la paix et de respecter nos vacances. « Oui » à faire moins, mieux, pour profiter plus, ou le concept du less is more décliné à la sauce self-care. Essentiel.

« Oui » à tout ce qui nous réjouit réellement, finalement.

Et puis, « oui » à ces nouvelles habitudes qu’on conserve davantage que quelques jours, qui donneront le ton d’une année 2021 plus douce, plus équilibrée, plus à l’écoute de nos envies et de nos besoins. Et forcément – enfin on l’espère – moins chaotique que 2020. Si ces affirmations s’apparentent sans aucun doute à des privilèges – celui de pouvoir s’accorder ce temps notamment, et d’avoir le luxe de dire « non » – réussir à mettre au point quelques-uns de ces réflexes, même minimes, peut faire une réelle différence aujourd’hui comme demain. Alors, on tente. Et on se laisse aller.

Article de Pauline Machado

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