RÉSOLUTION, CE MOT QUI RIME AVEC PRESSION
Et si ce trop-plein de pression, que l’on appelle résolution et que l’on s’impose souvent par bonne conscience en début d’année, pouvait finalement s’interpréter autrement.
Ne vous méprenez pas, je ne commence pas par vous faire la morale ou vous donner l’impression qu’il est déjà temps de culpabiliser si vous sirotez une bière ou un verre de blanc tandis que vous lisez cet article. Sauf s’il est 8 heures du matin, et que vous êtes en route pour le boulot en fait. Ces quelques lignes devraient plutôt vous rassurer, et vous encourager dans l’idée que 2020 est certainement vôtre. Car c’est finalement lorsqu’on se sent rassuré, entouré, que l’on se motive vraiment à accomplir ce à quoi l’on pensait depuis belle lurette.
Relax, ça va aller
Comme chaque année, enfin depuis mes 25 bougies et mon désir accru de pouvoir épargner, j’ai pris le temps ce 30 décembre 2019 d’écrire mes « bonnes résolutions » pour la nouvelle année. Ne me demandez pas où j’ai pu bazarder ma liste précédente, je n’en ai aucune idée mais ce que je peux vous dire… C’est que peu de mes « goals » ont vraiment été respectés. Malgré une pression soutenue les six premiers mois – et je ne rigole pas : manger mieux, savoir dire « non », aller au sport plus de trois fois par semaine et mieux consommer la mode en général… J’ai fini par lâcher certaines obsessions, en entamer d’autres et me concentrer sur des résolutions pourtant secondaires – laissant en second plan des projets qui m’apparaissaient moins faciles et que je préférais alors repousser. Parce qu’au final, quoi ? Je voulais du résultat. Des statistiques, du quantifiable visible dont je pouvais me vanter et regarder fièrement avec fierté.
Chaque chose en son temps
Ouais, je fume moins, oui, j’étais à fond sur l’Aquabike au début de l’année (et j’ai arrêté, grosse erreur pour des fesses encore plus molles) et j’ai même acheté des bouquins de cuisine. Des petites choses qui font style quand tu checkes Instagram ou passe une tête chez moi, c’est beau – ça brille et cela faisait partie des trucs que je voulais vraiment instaurer et à la maison pour mon corps. Mais était-ce plus important que de prendre vraiment du temps pour écrire, faire le tri dans mes idées et multiplier les recherches dans l’idée de développer quelque chose qui me tenait vraiment à cœur et de mon côté ? C’est simple de ne pas chercher de nouvel appart’ parce qu’on n’a pas le time. C’est facile de ne pas trier son administratif datant d’il y a dix ans parce que ça prend trois plombes et parce que cela peut se gérer plus tard. Les doigts dans le nez, la flemme voire la peur de prendre un cahier et dessiner ses idées, d’envisager un deuxième boulot qui serait mon propre projet ou de pousser la passion vers une nouvelle vocation.
Peur de l’inconnu ? Cette année, je prends confiance en moi.
J’ai du coup tenté d’élucider ce mystère avec mes amis, échangeant sur leur vision des résolutions et de ce qu’ils se voyaient accomplir ou non. Certains aimeraient pouvoir lister les aventures qu’ils rêvent de mener mais ont peur de se décevoir, donc ne le font pas. D’autres sont complètement obsédés par l’idée de cocher toutes les cases et se lancent dans du grand n’importe quoi. Puis il y a ceux et celles qui sont fiers de leur 10 résolutions bien pensées et qui nous font culpabiliser. Genre vraiment.
Et si finalement, je balance cette liste et dédie simplement plusieurs heures de mon temps à mon esprit, mon futur… et à moi-même ?
Plutôt que des goals, des kilos à perdre, des euros à mettre de côté… Simplement m’écouter et me persuader que je peux « y arriver » et que cela prendra peut-être des mois voire des années. Utiliser 2020 comme la décennie du changement, de l’évolution et assimiler ces premiers pas à ceux du processus nécessaire à ces réussites dont on espère tous être auteurs un jour, mais aussi témoins. S’encourager les uns et les autres, aider son prochain et rendre des services car ce sont ces petits moments qui pourraient aussi un jour nous aider à voir nos rêves se réaliser. Oublier la pression du terme résolution, le remplacer par notion. Une fois cette notion acquise et comprise, je serai en mesure d’y arriver. Je pourrai entamer ma mission, ma résolution et je suis entourée. Bonne chance.
Un article de Margaux Rouche