LISA GACHET x TODAY AT APPLE : NOTRE INTERVIEW POUR L’EVENT TECH & ARTY

L’histoire de Lisa Gachet est un accomplissement, un rêve devenu réalité, un American Dream en VF (nldr : Version française). Depuis ses débuts, avec d’emblée la création de son blog Make My Lemonade, puis, le lancement de sa collection de vêtements, et enfin, l’ouverture de sa boutique (au 61 quai de Valmy à Paris), elle ne cesse de nous étonner par ses inspirations plurielles et son audace à souhait. Joyeux, coloré, mais également éthique d’un point de vue humain et environnemental, le monde créatif de Make My Lemonade se cultive à l’échelle humaine. Néanmoins, son premier amour, le stylisme, elle ne le partage pas uniquement à travers ses différentes collections : son but est également de transmettre cette passion à sa communauté.

De fait, à l’occasion de la nouvelle série Today at Appleconsacrée à la Fashion Week et nommée « La mode autrement », Lisa Gachet nous ouvrira les portes de son univers, lundi 18 février, au tout nouveau Apple Store inauguré en novembre dernier sur l’avenue des Champs-Élysées.

Peux-tu nous en dire un peu plus sur toi ? Quels ont été les moments clés de ton parcours ? 

Lisa Gachet, j’ai trente ans et j’ai fondé la marque Make My Lemonade. Un moment dit « fondateur de ma vie » ? Ce serait d’abord il y a dix ans lorsque je suis venue vivre à Paris pour passer un diplôme de stylisme à l’École Duperré. Par la suite, j’ai très vite commencé à travailler pour une très belle maison qui s’appelle Saint Laurent, puis, j’ai travaillé pour d’autres marques comme Bonpoint. Je ne savais pas, à ce moment-là qu’une autre voie était possible même si je souhaitais que mon travail soit reconnu. À l’époque, beaucoup de blogs mode existaient néanmoins, je trouvais qu’il n’y avait pas grand-chose qui soit de l’ordre du lifestyle plus généraliste. C’est à ce moment-là, et j’ai eu la chance aussi d’avoir des parents qui m’ont poussée à m’épanouir et me faire confiance, que j’ai monté Make My Lemonade qui était un blog 360 qui parlait de mode évidemment, mais aussi de recettes, de voyages de conseils d’entrepreneuriat… Puis, quand mon blog semblait avoir fait le tour de la question, les choses se sont faites successivement, un peu par hasard, mais avec une envie de retrouver mes premiers amours : depuis mes dix-neuf ans, j’avais arrêté de faire des vêtements. Je voulais donc lancer ma marque où on pouvait justement acheter des vêtements tout faits et surtout avec le patron de couture à copier pour qu’une fois acheté, on puisse les refaire soi-même

L’univers de Make My Lemonade très coloré et féminin a bousculé les codes de la Parisienne classique, est-ce que tu avais conscience de cela en commençant ton blog puis ta propre ligne de vêtements ? 

Non pas du tout ! Je suis bordelaise d’origine, et ça m’a toujours fait doucement sourire le look de la Parisienne parce qu’il ne concerne qu’une vingtaine de personnes finalement… Pour ma part, avec la marque, j’avais envie de créer des vêtements joyeux et féminins. Je pense aussi que c’est justement une manière de prendre conscience que l’on a une initiative, celle de représenter les femmes. À Make My Lemonade, nous n’engageons pas de mannequins : ce sont en général des amies, des rencontres, des filles de toutes les couleurs, de toutes les tailles… Et c’est finalement beaucoup plus simple de se sentir représenté par des personnes qui nous ressemblent. J’ai également beaucoup plus d’affinités pour les énergies que pour les physiques

Et en d’autres termes, quelles ont été, à ton avis, tes principales sources d’inspiration ? 

C’est un peu la pierre philosophale (rires). Je la cherche tout le temps ! Il y a certainement des moments où je suis plus inspirée que d’autres, mais je suis très ouverte aux rencontres et à tout ce qui m’entoure. Mes collections ce sont des rencontres, mais aussi des frustrations et plein de petites choses. Par exemple, la collection qui vient de sortir s’inspire d’un film bouleversant que j’ai regardé. Le week-end qui a suivi, j’ai eu la grippe pendant cinq jours et j’en avais ras le bol de rester allongée… C’est drôle d’en parler parce que cette collection que j’ai dessinée quand j’étais malade me fait penser autout début de Make My Lemonade. Quand ma tante, qui est Américaine, était arrivée à Paris, et, qu’elle me voyait déprimée parce que je ne connaissais personne ici. Elle m’avait dit : “When life gives you lemon, make lemonade. .

Tu as créé une très belle communauté autour de Make My Lemonade… Penses-tu que c’est symptomatique de notre époque pour laquelle il serait justement important d’établir des relations plus humaines avec lesdits « consommateurs » ? 

Je pense qu’il estdifficile pour une marque de constituer sa communauté. Et, je ne les vois pas du tout comme des consommateurs : sans eux, on n’irait pas aussi vite. Je leur demande leurs avis, leur pose des questions pour des couleurs, des motifs, ils me donnent beaucoup de feed-back… Je pense qu’ils sont à la fois une force et mes principaux interlocuteurs ! Ça permet aussi de formuler un message plutôt cohérent à leur égardet de leur présenter des pièces qu’ils ont envie de porter. 

Tu as déjà parlé de tes engagements, pour montrer des filles de toutes tailles, toutes couleurs… Make My Lemonade est également engagée pour d’autres causes telles que la protection de l’environnement, le bien-être au travail… Qu’est-ce qui a constitué l’élément déclencheur de tous ces divers engagements ? 

Je ne sais pas s’il y a eu des éléments déclencheurs pour ces engagements, il s’agit plutôt d’expériences. Concernant le bien-être au travail, mes boulots passés m’ont vraiment touché psychologiquement et je me suis promis de ne jamais faire ça à des gens à mon tour. C’est fondamental de parler lorsqu’il y a un problème, de valoriser la parole libre et la communication non violente. En ce qui concerne la conscience de notre impact sur l’environnement, j’estime que toute personne ayant internet et un smartphone devrait être au courant de la situation catastrophique dans laquelle nous sommes et devrait prendre conscience qu’il faut changer les choses. Si l’on peut s’affirmer comme un exemple, on essaie de donner le la. À Make My Lemonade nous faisons en sorte que le produit soit fabriqué localement, qu’il soit apporté par bateau et que les conditions de travail soient respectées. Aujourd’hui, on ne peut pas promouvoir la diversité et en même temps faire une impasse sur la fabrication… Nous partons du principe selon lequel on a envie de faire changer les choses. C’est un tout et ce, même s’il y a une marge de progression qui est énorme il y a encore beaucoup de choses à améliorer. Petit à petit, on a conscience que l’on peut faire mieux, par exemple grâce à nos emballages qui sont en carton de papier recyclé ou encore grâce au blister dans lequel nous recevons nos produits qui sont en fécule de maïs. 

Et pour la suite ? Quels sont tes prochaines perspectives, tes rêves d’avenir pour Make My Lemonade ? 

Un rêve ? Pour parler de choses plus folles, j’aimerais beaucoup ouvrir une seconde boutique comme on l’a fait, mais à l’étranger. C’est un rêve, évidemment. Mais, entre-temps, nous allons lancer tellement de choses plus spontanées comme de la maroquinerie, des chaussures, des accessoires

Enfin, quels conseils donnerais-tu aux filles et femmes qui aimeraient marcher sur tes pas ? 

J’en ai pleins ! Surtout, de ne pas baisser les bras à la première galère… L’aventure de l’entrepreneuriat c’est surtout régler des problèmes, et comme ce sont tes problèmes à toi et ça c’est plutôt cool je pense. Aussi, de ne pas oublier que l’on n’est jamais vraiment arrivé. Il faut toujours se réinventer. 

La séance de Today at Apple était animée par Lisa Gachet le 18 février à l’Apple Store des Champs-Élysées, toutes les infos sont ici !

> Propos recueillis par Yasmine Lahrichi.

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