C’EST L’AMOUR FOOD 2 : LES COPAINS DU DESNOYEZ

Photo : Pauline Pallier ; DE GAUCHE À DROITE : JEAN-MARC BOUZOU ET JEAN-MARC SINCEUX

Jean-Marc Bouzou est petit, a le crâne rasé, porte des lunettes rondes et se balade toujours en salle avec un torchon sur l’épaule. Jean-Marc Sinceux est grand, prétend devoir encore coiffer les quelques cheveux qui lui restent sur la tête, et râle beaucoup. L’un est né le 18 janvier 1967, l’autre le 19 janvier. Ils ont ouvert en 2016 Le Desnoyez, un bistrot sans prétention où l’on mange de délicieux œufs mayo, récompensés en janvier par un Bib Gourmand de la part du Michelin.

Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Jean-Marc Bouzou : Jean-Marc venait de redoubler sa quatrième quand il a débarqué dans ma classe au collège de Pau. Il fumait des cigarettes et faisait tourner la tête des filles, pendant que moi, j’étais plus porté sur le ballon de foot. Nous avons vite sympathisé. Je me souviens de cette boum totalement destroy que j’avais organisée chez moi en quatrième ou en troisième, on buvait déjà du Ricard…

Jean-Marc Sinceux : Au lycée nous n’étions plus dans la même classe, mais on se retrouvait dans un bar de quartier pour jouer au flipper, boire du vin chaud et manger des sandwichs à la saucisse.


Même en grandissant, vous êtes restés proches ?

J-M. B : J’ai quitté Pau pour Toulouse, puis je suis parti à Paris en 1991 pour intégrer la Fémis, l’école nationale des métiers de l’image et du son. Je suis devenu directeur de la photo sur les tournages de films. Jean-Marc n’est monté à Paris qu’en 1996. J’étais alors la seule personne qu’il connaissait. À cette époque, on habitait tous les deux dans le IXe arrondissement, on se retrouvait le week-end pour faire la fête.

Comment vous est venue l’idée du Desnoyez ?

J-M. S : Ça a mis du temps à germer, je ne suis pas du genre rapide ! Je bossais encore comme juriste spécialisé en propriété intellectuelle quand j’ai commencé à me mettre vraiment à la cuisine. J’ai toujours aimé ça, mais je ne pensais pas sérieusement en faire mon métier. Et puis en 2009, j’ai lancé mon blog La Solitude du Chorizo sur lequel je publiais des recettes, et en 2010, j’ai lâché mon job pour m’inscrire en CAP.

J-M. B : Depuis quelque temps déjà, il nous recevait chez lui à dîner. Et ça devenait sacrément bon. Je ne sais pas combien de fois je l’ai entendu dire : « Je vais ouvrir un restaurant ». J’avais pas mal de temps à l’époque, alors pendant qu’il travaillait en cuisine, je jouais pour lui les agents immobiliers. Et puis un matin, tout m’a semblé évident, il fallait que l’on s’associe.

Photo : Jill Cousin ; DE GAUCHE À DROITE : JEAN-MARC SINCEUX ET JEAN-MARC BOUZOU 


N’avez-vous pas eu peur de faire capoter votre 
amitié ?

J-M. S : Un peu, c’est pour ça que je lui ai demandé de bien réfléchir. À l’époque, Jean-Marc n’avait aucune expérience dans la restauration. Je pense qu’il ne savait pas trop dans quoi il s’embarquait. Au moment où c’est devenu sérieux, j’ai carrément eu la trouille. J’avais peur que ce soit dégueulasse. Il y a une différence entre cuisiner pour ses potes et faire payer des clients.

Finalement, tout s’est très bien passé…

J-M. S : Oui, car on a trouvé le local qui nous correspondait, pas trop grand, dans lequel on se sent bien tous les deux. Nous sommes assez complémentaires, ça me rassure quand Jean-Marc est en salle. Il est au front, si je fais une connerie, je sais qu’il va rattraper le coup auprès du client.

J-M. B : Franchement, les rares fois où l’on s’engueule, c’est qu’il a trop picolé, et maintenant, avec l’expérience, je sais quand il faut rentrer (Rires) !


Le Desnoyez, 3 rue Dénoyez, 75020 Paris, 0661191831

> Article de Jill Cousin

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