TOVE LO, NOTRE SUNSHINE KITTY

Tove Lo, c’est l’artiste Suédoise la plus libre de la scène musicale. Celle connue dans le monde entier depuis son titre « Habits » a depuis fait quatre albums, n’a jamais trompé ses valeurs féministes et a toujours su exprimer en musique sa créativité. Rencontre à Paris pour justement parler de « Sunshine Kitty », son dernier album, aux sonorités plus pop. Si vous ne l’aimez pas déjà, vous allez l’adorer. 

On se rencontre à Paris, après Londres l’année dernière. Comment te sens-tu en France ? Est-ce que tu aimes venir ici ?

J’adore venir à Paris, cette ville est juste à tomber. Je suis venue très souvent avec ma famille en France, depuis la Suède, quand je n’étais encore qu’une enfant. Mes cousines ont vécu à Paris et du coup, j’ai l’impression d’avoir une connexion particulière avec ce pays. Et puis bon, c’est tellement romantique ici, ce n’est pas un cliché !

Tu es ici pour un quatrième album (déjà !) qui s’appelle « Sunshine Kitty ». Pourquoi ce titre ? (ndlr : je tends l’album à Tove qui le découvre dans sa version européenne)

Wow… Dans chaque pays, l’album est complètement différent, le papier, le graphique, l’aspect de l’objet… C’est la première fois que je le tiens entre mes mains avec la version européenne ! Le papier est bien plus beau qu’aux États-Unis ! (rires). Pour « Sunshine Kitty », c’est une combinaison entre ma volonté de faire de cet album un « pussy power » d’une certaine façon et aussi mon envie de parler de l’endroit où je vis maintenant, Los Angeles, où tout est plus lumineux et chaleureux. C’est aussi une réplique de la série « Girls », elle parle d’un auteur qu’elle admire et dont tout le monde connaît le nom, de son rayonnement, de son glow sur son visage, et ensuite elle fait un parallèle avec ce glow et le pouvoir du soleil au même niveau qui sort de son vagin… J’ai ri et ça m’a inspiré. Et puis « Lo », de « Tove Lo », ça signifie « lien » en Suédois. Alors j’ai fait le lien de toutes ces choses et ça a donné « Sunshine Kitty ». Le petit chat que l’on voit sur l’album, c’est un artiste tatoueur Australien qui l’a dessiné. Il avait le style qui collait à ce que l’on voulait comme dessin, quand on lui a demandé, il a paru tellement surpris ! Il était trop content.

Comment as-tu travaillé sur cet album ? Par rapport aux précédents ?

Le procédé est similaire, j’ai gardé les producteurs avec qui j’avais déjà bossé sur les autres albums. Mais comme on se connaît de mieux en mieux, j’ai l’impression que tout est plus fluide. On expérimente d’avantage. Et puis surtout, pour cet album, je me suis sentie beaucoup mieux, plus à l’aise avec ma vie, mon quotidien. « Sunshine Kitty », c’est un album beaucoup plus joyeux que les précédents mais avec toujours une mélancolie et une tristesse qui font mon identité. On s’est challengés un peu plus sur cet album qui sonne plus pop. Après, c’est toujours moi !

Tu as des featurings dingues, à commencer par Alma, x, Kylie Minogue… Comment ça s’est fait ? Le clip est fou aussi ! 

Avec Kylie Minogue, c’est sans doute le plus surprenant ! Alma, c’est mon amie, elle est venue sur ma tournée, ça s’est fait rapidement car on s’adore. On s’est appelées, je lui ai proposé et elle m’a directement répondu « Fuck oui, on y va ! ». Kylie Minogue, ça a pris plus de temps. Ça remonte un peu, j’avais posté sur les réseaux sociaux une photo de mon carnet où je note toutes les paroles de mes chansons. Elle a tweeté back et a écrit « Oh Tove Lo, tu es une fille à petit carnet ». Je me souviens m’être dit, « Attend c’est réel là ? C’est vraiment Kylie Minogue qui me répond ? ». Je me suis permise de lui répondre, « OMG, je suis trop fan de toi Kylie, je ne peux même pas croire que tu saches qui je suis… ». J’ai sauvegardé ce tweet dans mon dossier « souvenirs ». Deux ans plus tard, j’étais à Hong Kong et elle aussi, on s’est parlées, elle était tellement gentille et charismatique, elle m’a proposé que l’on fasse quelque chose ensemble. Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde. Et voilà ! Le titre est né, elle a tourné le clip de son côté mais en montant les deux parties, ça se combine assez bien, nos corps, nos voix avec l’aspect karaoké… Elle s’est vraiment engagée, avec des vocales à la Kylie Minogue, c’était fou. J’étais tellement étonnée du talent et de l’esprit cool d’une telle icone !

Les gens peuvent aussi être surpris que j’ai autant confiance en moi. Je ne devrais peut-être pas me montrer autant mais lorsque je suis sur scène, je me sens capable de tout, je me sens bien.

Tove Lo

« Sweet talk to my heart », comment est née cette chanson ? Je ne peux pas l’enlever de ma tête.  

C’est vraiment une chanson personnelle où je suis plus vulnérable. C’est avec « Sweet talk to my heart » que j’ai eu l’idée de ce nouvel album. Pour moi, cette chanson est vraiment joyeuse et positive, mais je crois que c’est faire abstraction de mon penchant pour une certaine mélancolie. Les paroles, c’est le fait d’accepter d’être naïve en terme d’amour. Tu promets à l’être aimé certaines choses mais au final, c’est impossible de le faire car tu ne sais jamais ce que l’avenir te réserve. Mais quand tu es profondément amoureuse, c’est ce que tu fais. Le clip, c’est une extension de cette idée, « damn », il faut que l’on arrête ça. J’étais en couple, puis je voyageais sans cesse donc on ne communiquait à travers un écran. Je devais lui montrer à quel point je l’aimais via ces écrans, c’était frustrant à mort. Donc on a besoin de mots pour exprimer ses sentiments, ces émotions. On a donc filmé via des morceaux de verre ; c’était une sacrée expérience. 

Pour te suivre depuis plusieurs année, j’ai le sentiment que tu es capable de tout oser, tout donner et tout montrer… Tu n’as peur de rien ?

Je pense que j’avais à l’époque la peur de m’attacher et d’être faible en amour. Je me disais, peu importe ce qu’il m’arrive, je dois me sentir bien avec moi-même d’abord. Je suis une femme indépendante ! Donc je m’accorde le droit de tout faire si je suis bien avec ça. C’est vrai qu’à part vis-à-vis de l’autre où je peux avoir peur, le reste ne m’effraie pas. Après, certaines personnes aiment te descendre dans les commentaires… Et parle de ton corps, de tes formes, etc. Les gens peuvent aussi être surpris que j’ai autant confiance en moi, que je ne devrais pas me montrer mais lorsque je suis sur scène, je me sens capable de tout, je me sens bien. Je me sens super libre ! C’est le moment où rien ne peut m’atteindre, je me sens invincible. Pendant l’enregistrement des clips, c’est un peu similaire.

Je me suis dit que s’habiller, c’était aussi un moyen de s’exprimer, donc j’ai commencé à m’y intéresser. Je trouve ça plutôt fun maintenant. On peut être féminine et grunge !

Tove Lo

Es-tu féministe ?

Oh oui, totalement. J’ai grandi en Suède et je crois que je n’ai jamais connu quelqu’un qui n’était pas féministe autour de moi ! Ça concerne aussi bien les femmes que les hommes. Mon père est conservateur et fondamentalement féministe, on a toujours entendu que les femmes devaient avoir les mêmes droits que les hommes, lorsque j’étais à la maison. C’est drôle car on me le demande souvent, comme si c’était politique. Mais pour moi, c’est juste une question d’égalité. C’est la base de ce qui devrait être.

À quoi ça ressemble d’être dans la peau de Tove Lo pour un jour, une semaine ?

Comme on vient de sortir l’album, c’est intense. Je l’ai écrit entre la Suède et Los Angeles, je voyage donc beaucoup. Dès que l’album est fini, c’est le moment de la promo, puis des concerts. Ensuite je reviens et je me remets à écrire un nouvel album ! (rires).

Comment trouves-tu le moyen de te sentir bien ou comme à la maison, quand tu parcours le monde pour chanter ?

Pour moi, c’est un luxe de vivre comme une voyageuse. J’aime tellement être avec le groupe, on se sent comme une famille. On arrive dans une nouvelle ville, on va manger ou prendre un bon café tous ensemble, on fait nos balances, on joue et ensuite on repart. Ce n’est pas tout à fait une routine mais presque, dans un pays différent à chaque fois !

Quel rapport as-tu avec la mode ? Je sais que tu as ta propre marque de bijoux, as-tu le temps de continuer ?

Les bijoux, c’était une collaboration avec ma meilleure amie en Suède. Pas eu le temps depuis… Mais j’aimerais bien ! Mais sinon pour la mode, je détestais avant réfléchir à ce que je devais porter, etc. Et puis au bout d’un an à être artiste, je me suis dit que s’habiller, c’était aussi un moyen de s’exprimer, donc j’ai commencé à m’y intéresser. Je trouve ça plutôt fun maintenant. On peut être féminine et grunge !

Deux dernières questions, ton featuring de rêve avec un artiste français ou francophone ? 

Sans hésiter, Stromae ou Chris(tine) and the Queens ! Pour moi, Chris, c’est une inspiration depuis son premier album. Je le suis / je la suis depuis des années, elle est incroyable, sa voix, sa danse, tout !

Quel compte tu stalkes le plus sur Instagram ? 

Honnêtement, ce sont les comptes de chiens ! (rires). Surtout un compte qui s’appelle @animalsdoingthings. J’aime bien partager certaines vidéos avec mes fans, sur les animaux. Mais les chiens, j’adore, j’en ai chez mes parents. C’est un sauvetage, ils sont adorables. L’un est sauvé d’Espagne, il s’appelle Eliott. Et on a un labrador. Je les aime trop !

« Sunshine Kitty » de Tove Lo est disponible depuis le 20 septembre 2019.

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