LA BEAUTÉ DES CORPS PERÇUE PAR 3 ARTISTES

Des photos qui montrent la vraie beauté du corps féminin, ça vous tente ? Voici les oeuvres de Clélia Odette Rochat, Lisa Miquet et Poppy Thorpe.

La notion de paraître, qui est constamment présente sur les réseaux sociaux, influence notre quotidien sur la perception qu’on a de notre corps. Jambes fines sans aucune égratignure, peau lisse et ferme, épilation on fleek… On en a marre ! C’est le ras-le-bol général, il est temps de s’opposer à ces injonctions. C’est ce qu’ont fait Clélia Odette Rochat, Lisa Miquet et Poppy Thorpe, trois photographes avec un point commun : la dénonciation. 

"Belles mômes" - Clélia Odette Rochat

Vous aviez remarqué l’absence des femmes mûres dans la représentation de la beauté ? Parce que nous, oui. La société nous a formé·es à penser qu’une femme est belle, uniquement si elle est jeune (ou paraît jeune). C’est triste, n’est-ce pas ? C’est pourquoi Clélia ne laisse pas ces injonctions passer et casse les codes avec son projet Belles Mômes. Pour réaliser cette série, la photographe est allée à la rencontre d’une cinquantaine de femmes âgées de plus de 50 ans, et les a réunies pour créer cette oeuvre. L’objectif ? Inspirer les femmes, les rendre plus confiantes et libérées.

L’authenticité des clichés prouve qu’elles sont d’une beauté incroyable et possèdent une grâce qui restera in-tem-po-relle ! Précisons que Belles mômes est née des suites d’une discussion de Clélia avec sa mère, qui lui a partagé ses complexes d’un corps moins ferme, moins tonique, moins jeune… En résumé, Belles Mômes est une lutte contre la course malsaine à la jeunesse. Clélia Odette Rochat réussit à démontrer que la beauté passe aussi par le temps qui passe. 

"Ornements" - Lisa Miquet

Vous connaissez Lisa Miquet ? L’artiste met à l’honneur le corps féminin. Elle a étudié les tabous physiques inculqués par notre société. Elle sort une série photographique baptisée Ornements, qui a pour but d’affronter les injonctions à l’épilation féminine. Lisa Miquet immortalise différents portraits de femmes, et représente leur pilosité à l’aide de fil brodé. Aux yeux de Lisa, l’épilation est un prétexte pour parler du corps des femmes en général, un corps qui ne cesse de subir des injonctions contradictoires. Dans cette série, la photographe célèbre ce corps dans sa diversité et sa complexité. Pour mener à bien ce projet, la jeune femme a passé une annonce de casting sur Instagram. Le but étant de photographier des femmes de la vraie vie et non des mannequins professionnelles. Son travail a d’ailleurs tapé dans l’oeil de plusieurs artistes féminines telles que les chanteuses Angèle, Pomme ou encore Suzane, qui lui font confiance à 100 %. 

"Bare Cheeky"» - Poppy Thorpe

« Nu insolent », c’est ce que signifie « Bare Cheeky ». Cette série photographique montre au monde le corps féminin dans sa diversité. Poppy Thorpe, la photographe, a invité des modèles aux morphologies variées à poser en lingerie, de dos. Les plans resserrés et sans retouches donnent un superbe résultat : des photographies naturelles et apaisantes, tout ce qu’on aime. L’omniprésence des retouches photographiques nous fait oublier que les corps sont TOUS différents. Pour limiter leur impact sur la société, des dispositifs ont été mis en place. En France, une loi impose la mention « image retouchée » afin de sensibiliser la population. Il est important de rappeler que ce qu’on voit sur Internet n’est pas la réalité. Cellulite, bourrelets, rides : c’est ce qui est au centre du dispositif photographique de Poppy.

L’artiste donne naissance à dix clichés (correspondant aux dix modèles sélectionnés). Sur chaque photographie, on distingue une manette dans la main du modèle, il s’agit du déclencheur de l’appareil photo. Celui-ci permet à la personne de décider du moment où elle souhaite l’actionner. Poppy parvient à mettre à l’honneur les corps des femmes en leur donnant le contrôle. Bare Cheeky valorise sans sexualiser, et incarne le reflet d’un message puissant et libérateur. 

Belles Mômes, Ornements et Bare Cheeky sont là pour nous rappeler qu’avoir des rides, des bourrelets et/ou des poils n’empêche en aucun cas de se sentir beaux et belles, ni d’incarner un symbole de beauté aux yeux de notre société. 

 

Un article de Joséphine Papazian

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