AUGMENTATION DES VIOLENCES CONJUGALES : QUELLES SONT LES INITIATIVES POUR VENIR EN AIDE AUX VICTIMES ?

Tristesse, injustice mais réalité : le confinement pour lutter contre l’épidémie de Covid-19 a pour impact l’augmentation des violences conjugales. Enfermée avec un bourreau, la victime n’a que très peu d’échappatoires, c’est un fait. Face aux premiers chiffres dévoilés et les appels des associations, le gouvernement a instauré plusieurs dispositifs afin de venir en aide à celles qui en auraient besoin. On vous a dressé la liste.

À Toulouse, le groupe de collage féministe multiplie les opérations pour dénoncer les violences conjugales. Crédits : ©Lucie Lescastreyres.
À Toulouse, le groupe de collage féministe multiplie les opérations pour dénoncer les violences conjugales. Crédits : ©Lucie Lescastreyres.

Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, l’annonçait jeudi 26 mars sur le plateau de France 2. « En zone gendarmerie », les violences conjugales ont augmenté de « 32 % en une semaine » et de « 36 % en une semaine » dans la zone de la préfecture de Paris, expliquait-il. 

Alors que les signalements augmentent, le 3919, numéro vert dédié aux victimes, est lui moins sollicité. Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes s’en inquiète et a partagé son ressenti à l’antenne d’Europe 1 : « Ça veut dire qu’il est difficile de téléphoner quand vous êtes enfermés avec l’agresseur ». Alors, pour freiner la recrudescence des violences conjugales, plusieurs dispositifs sont désormais accessibles pour tenter d’aider les victimes. 

« Masque 19 », le code pour donner l’alerte en pharmacie

C’est une des premières mesures qu’a données Christophe Castaner pour freiner l’explosion des violences conjugales. Il est important que les victimes de violences conjugales puissent appeler à l’aide. « Dans la pharmacie, au moment où la femme qui peut être battue s’y rend sans son mari », un code a été établi pour qu’elle « puisse donner l’alerte » a expliqué le ministre de l’Intérieur. 

Ce dispositif est apparu en Espagne et tend aujourd’hui à se généraliser en France. Pour élargir le dispositif, des centres d’accompagnement éphémères se mettent en place dans les centres commerciaux. Des consignes seront données aux forces de l’ordre afin qu’elles puissent « intervenir en urgence ».

Dans le cas où le conjoint aurait connaissance de ces dispositifs, d’autres moyens plus discrets ont été mis en place pour donner l’alerte. 

Les violences conjugales s'accélèrent pendant le confinement, et la crainte de féminicides augmente. Crédits : ©Lucie Lescastreyres.
Les violences conjugales s’accélèrent pendant le confinement, et la crainte de féminicides augmente. Crédits : ©Lucie Lescastreyres.

Signaler ces violences en ligne

S’il s’avère être difficile de joindre des plateformes d’appels (3919), le gouvernement a également développé un moyen de donner l’alerte plus discrètement. La plateforme gouvernementale en ligne Arrêtons les violences permet de dialoguer avec des forces de l’ordre de manière anonyme. Marlène Schiappa a indiqué que la plateforme resterait « active 24h /24 et 7 jours sur 7 ».

Une application gratuite, App-Elles, permet aussi d’avertir sur sa situation. La fonction « alerte » envoie un SMS d’appel à l’aide à trois contacts choisis au préalable. Elle transmet également la position GPS et prend automatiquement une photo pour renseigner au mieux la position.

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« Il n’est pas interdit de fuir », rappelle le collectif #NousToutes ! 

Bien que les mesures de confinement prises par le gouvernement déconseillent les sorties, de nombreux collectifs comme #NousToutes le rappellent, les victimes peuvent se sauver et fuir. Dans ce cas, il est possible d’appeler le 115, numéro d’urgence sociale, pour obtenir un hébergement.

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De son côté, la ministre de la Justice, Nicole Belloubet a demandé à ce que le « traitement des affaires de violences conjugales continue d’être assuré par les juridictions, désormais fermées au public pour éviter la propagation du virus ». Dans un communiqué, la ministre a affirmé que « la lutte contre les violences faites aux femmes demeure une priorité de politique pénale clairement affirmée par le ministère de la Justice ». 

Lutter contre les violences intra familiales 

C’est ce que souhaite aussi le gouvernement : lutter contre les violences faites aux enfants. Pour cela, le 119, numéro d’appel pour l’enfance en danger est joignable 24h /24 et 7 jours sur 7. On peut aussi compter sur le « guide des parents confinés » pour accompagner les familles.

De son côté, l’association #NousToutes a mis en place un groupe WhatsApp. « Confinement et parentalité »  donne chaque jour des idées d’activité à donner aux enfants pour éviter les violences parentales.

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Famille, ami(e) ou encore voisin, vous êtes aussi appelés à rester vigilants et à alerter si vous êtes témoins de violences conjugales.

Article de Nina Hossein.

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